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10 ouvrages de référence en histoire pour se démarquer

Sommaire

Les dissertations d’histoire en B/L ne sont pas un pur étalage de connaissances, en plus d’apporter son lot d’argumentation et d’esprit critique, il est nécessaire d’insérer des ouvrages et références historiographiques dans votre composition. Cependant, le programme est généralement trop chargé pour avoir le temps de lire plus que son cours. Voici donc pour vous une sélection de 10 ouvrages sur différents thèmes, plus ou moins originaux, pour se démarquer aux concours. Libre à vous de les approfondir.

Lire plus : Comment travailler l’histoire en B/L (1/2) – Conseils bibliographiques 

THÈME 1 : La Seconde Guerre Mondiale

Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe (1961). 

Cet ouvrage est une référence sur l’extermination des Juifs. Hilbert y montre comment s’est mise en place la machine exterminatrice. L’idéologie joue moins que le “goût du travail bien fait”

 

Ian Kershaw, Le Mythe Hitler (1980)

Kershaw montre en quoi le caractère d’Hitler était fondamental dans le fonctionnement du régime nazi. Dans Hitler, Essai sur le charisme en politique (1991), il montre comment Hitler s’est efforcé d’incarner un consensus idéologique préexistant au nazisme. Kershaw le qualifie de “dictateur paresseux” et se situe à l’intersection du clivage intentionnaliste/structuraliste.

Ernst Nolte, La Guerre civile européenne (1987)

Nolte dresse une histoire parallèle de l’URSS et de l’Allemagne, en ouvrant sur “la prise de pouvoir antimarxiste” d’Hitler. A travers cette histoire comparée, Nolte voit dans le nazisme “une réponse mimétique” au régime soviétique. Cette thèse fut critiquée car elle a réduit l’Holocauste à un sous-produit de la terreur bolchévique.

Max Ferro, Nazisme et communisme. Deux régimes dans le siècle (1999)

Dans ce livre, Ferro questionne la nature du totalitarisme et la comparaison entre nazisme et communisme. Les deux régimes partagent la même obsession de purger la société des éléments “pathogènes”. Toutefois, un leader charismatique mène l’Allemagne tandis qu’un déficit de légitimité pousse Staline à la terreur.

Robert Paxton, La France de Vichy (1972)

Incontournable, Paxton relève ici les discordances dans les faits rapportés par Aron dans L’Histoire de Vichy (1954). La collaboration, loin d’avoir été imposée, a été recherchée par le régime de Vichy. Sa politique antisémite ne doit rien aux exigences allemandes au départ.

Lire plus : Les références incontournables sur la France

THÈME 2 : Guerre froide/URSS

Nicolas Werth, L’Ivrogne et la Marchande de fleurs (2009)

Werth dresse une histoire originale de la Grande Terreur (années 30) en la mettant en scène du point de vue d’un ivrogne et d’une fleuriste. Il s’intéresse à sa face cachée, celle des victimes civiles (30% des victimes). Avec l’ordre “0047” du NKVD (1937) qui déclenche l’opération koulak et les opérations nationales, 750 000 citoyens auraient été exécutés entre 1937 et 1938 selon ses chiffres. La paranoïa du régime est telle que les arrestations sont faites au hasard et sont généralement fatales, les innocents avouant sous la torture des crimes qu’ils n’ont même pas commis. Dans certaines zones frontalières, les “zones poubelles”, la répression est surreprésentée.

Orlando Figes, Les Chuchoteurs. Vivre et survivre sous Staline (2009)

Dans cette ouvrage, Figes montre la volonté du régime soviétique de s’attaquer moins au capitalisme qu’à la propriété privée voire à l’intimité des individus. La surveillance mutuelle, la délation encouragée et le contrôle de la communauté transforment la population en “chuchoteurs”.

Autres

Samuel Huntington, Le Choc des civilisations (1996)

“La source fondamentale de conflit ne sera ni idéologique ni économique. Les grandes divisions au sein de l’humanité et la source principale de conflit seront culturelles.” écrit-il. A l’aube des années 2000, analysant la politique internationale au Moyen-Orient en particulier, Huntington observe une planète divisée en plusieurs zones culturelles distinctes. Ce découpage risque selon lui d’entraîner un choc politique de grande ampleur, déjà visible à travers certaines “guerres civilisationnelles” (Kosovo, Tchétchénie). “Les chocs civilisationnels représentent la principale menace pour la paix dans le monde.” et il ajoute : “la culture musulmane explique pour une large part l’échec de la démocratie dans une majeure partie du monde musulman”. Cet ouvrage a pu faire polémique mais a eu un énorme retentissement.

Tzvetan Todorov, La Peur des barbares (2008)

Todorov répond à Huntington et propose la thèse inverse. Selon lui, “la peur des barbares est ce qui risque de nous rendre barbares”. Abordant la politique internationale, celle des Etats-Unis notamment, il affirme que la guerre contre le terrorisme conduit à un double échec : le ressentiment des populations, musulmanes en premier, et la négation des valeurs démocratiques. Todorov prône au contraire la reconnaissance de la pluralité des cultures : “aucune culture n’est en elle-même barbare, aucun peuple n’est définitivement civilisé”. Il réfute la thèse civilisationnelle qui offre une “explication simple et accessible à tous de la complexité du monde international. Enfin, il distingue l’islamisme en tant qu’idéologie du terrorisme en tant que mode d’action dont les origines et objectifs ne sont pas religieux. (NB : cet ouvrage peut également servir en philosophie)

Gérard Noiriel, Le Creuset français (1988)

L’historien français retrace l’histoire de l’immigration en France. Pour lui, les immigrés sont “les véritables déracinés de l’histoire de France”, recrutés pour effectuer le travail méprisé. De la loi de 1889 sur la naturalisation à celle de 1912 sur le carnet anthropométrique, Noiriel montre comment la politique d’immigration a brutalement changé dans les années 1970-1980, lorsque les problèmes d’intégration/assimilation cumulés à la crise économique ont provoqué une vague de xénophobie. Il rappelle que les immigrés étaient à l’époque la “solution à l’impossible industrialisation du pays”.

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Gabin Bernard