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3 auteurs incontournables en ESH (Partie 3/3)

Sommaire
L’économiste américain Joseph Stiglitz À Paris, France Le 14 février 2008
Voici la troisième et dernière partie de « 3 auteurs incontournables en ESH ». Dans cet article, je te présenterai trois auteurs tout aussi importants que les trois que j’ai pus traiter lors de la partie 1 et 2 (Smith, Ricardo et Say pour la première partie. Marx, Schumpeter et Keynes pour la seconde)
 
 
Pour chacun des auteurs présents ci-dessous, tu trouveras le courant économique auquel il appartient, sa/ses principale(s) théorie(s), ses/son ouvrage(s) principal/principaux et enfin une de ses citations qui pourra te servir dans une dissertation d’ESH.
 
 

1 – Thomas Malthus (1766-1834)

 
Courant économique : Classique
 
Oeuvre principale:  Essai sur le principe des populations (1798)
 
Idées principales :
  • Loi de la croissance démographique : Tandis que les ressources croissent de façon arithmétique, la population,elle,  croît de manière géométrique. C’est-à-dire que la population augmente plus vite que les ressources nécessaires pour la maintenir en vie. À long terme, la société risque de sombrer dans la pénurie et la pauvreté.
  • Deux solutions existent pour éviter ce destin funeste. La première correspond aux obstacles destructifs, c’est-à-dire ceux qui vont entraîner un pic de surmortalité (guerre, penderie, malnutrition, misère…). La seconde correspond aux obstacles privatifs, c’est-à-dire ceux qui vont entraîner une baisse de la natalité par la »contrainte morale » (abstinence…)
 
Citation: Concernant la loi de la croissance démographique : « Nous pouvons tenir pour certain que lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les 25 ans.» (Essai sur le principe des populations, 1798) ou encore le fameux  « Il y a trop de convives au banquet de la nature »
 
 

2 –  Milton Friedman (1912-2006) Prix Nobel 1976

Courant économique : Monétariste, libéral
 
Oeuvre principale :  Inflation et systèmes monétaires (1968)
 
Idées principales : 
  • La théorie quantitative de la monnaie : Friedman reprend la théorie quantitative de la monnaie (cf Fischer). Selon cette théorie, la masse monétaire (c’est-à-dire la quantité de monnaie en circulation dans une économie) influe directement sur  le niveau global des prix.
  • L’hypothèse du revenu permanent : Selon cette théorie, les individus décident de leur niveau de consommation non pas selon leur revenu actuel, mais selon le revenu qu’ils pensent avoir à long terme.
  • Le taux de chômage naturel : Friedman a montré qu’il existerait un taux de chômage déterminé par des facteurs structurels. Ainsi, il ne peut pas être réduit par des politiques monétaires ou budgétaires, seulement par des politiques structurelles capables de modifier le marché du travail.
 
  • La règle de Friedman, aussi appelée règle des k% : Selon cette règle, la masse monétaire doit être augmentée par la banque centrale à un taux constant chaque année quelque soient les cycles économiques. Selon Friedman, «Le stock de monnaie [devrait être] augmenté à un taux fixe d’année en année sans aucune variation du taux d’augmentation pour répondre aux besoins cycliques ». Friedman s’oppose donc à une politique monétaire anticyclique (politique keynésienne en vogue à l’époque).
CitationL’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire” (avec Anna SCHWARZ, Une histoire monétaire des Etats-Unis, 1963)
 
 

3 – Joseph STIGLITZ (1943- )

Courant économique : Keynésien
 
Oeuvres principales La grande désillusion (2002), Le triomphe de la cupidité (2010), Le prix de l’inégalité (2014).
 
  • La théorie du salaire d’efficience (avec Shapiro dans Equilibrium unemployment as a worker discipline device, 1984: les employeurs, puisqu’ils ne peuvent pas contrôler parfaitement l’effort de leurs employés, ont intérêt à les payer à un salaire supérieur au salaire moyen. En effet, puisqu’ils si les employés ne sont pas productifs et se font licencier, le manque à gagner est plus important. Dès lors, ce salaire d’efficience les incite à fournir un effort supérieur. Selon eux, le salaire d’efficience est un facteur qui empêche l’offre et la demande de se rencontrer au prix d’équilibre sur le marché du travail, créant ainsi du chômage.
  • La théorie du “principal-agent”: Cette théorie stipule que lorsqu’une partie (le principal) engage une autre partie (l’agent) pour effectuer une tâche, il peut y avoir asymétrie d’information. L’agent a une information en plus, celle de sa productivité. Stigliz remarque d’ailleurs un phénomène de sélection adverse sur les marchés de contrats d’assurance et de l’emprunt bancaire. Les cabinets d’assurances ne pouvant connaître la solvabilité de leurs clients, ceux-ci viennent facturer à un « taux moyen » l’ensemble de leurs clients. Toutefois, si un assuré à faible risque (donc de bonne qualité) remarque qu’un assuré à fort risque paie le même prix que lui, il refusera de payer ce taux qu’il considère comme trop élevé par rapport aux risques qu’il fait courir à l’assurance. C’est une sorte d’application de la loi de Gresham : les mauvais emprunteurs chassent les bons. On appelle aussi cela un phénomène d’antisélection ou de sélection adverse.
Citation: Stigliz était très critique de la supposée efficience des marchés (cf main invisible de Smith). Il considère que la mise en place de normes est nécessaire pour éviter des asymétries d’informations notamment : « Laissés à eux-mêmes, les marchés se révèlent souvent incapables de produire des résultats efficaces et souhaitables, et dans ce cas l’Etat a un rôle à jouer: corriger ces échecs du marché, autrement dit concevoir des mesures ( impôts et des réglementations) qui alignent les incitations privés sur les rendements sociaux. » Le prix de l’inégalité, 2014)
 

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Laura Bertal
Actuellement étudiante en 1ère année à l'ESSEC et après deux années de classe préparatoire au lycée Ampère à Lyon en ECE, j'espère pouvoir contribuer à votre réussite !