L’invasion de l’Ukraine est un phénomène récent, peu de littérature économique existe actuellement à ce sujet. Pourtant l’actualité économique est prédominante dans les attentes des correcteurs et à travers cet article, nous avons tenté d’éclair certains points avec des chiffres à l’appui.
L’incertitude sur la croissance
Bien évidemment, une guerre au sein de l’Europe brouille toutes formes de prévisions, et notamment celles sur la croissance. Alors qu’en début d’année, la Banque de France annonçait une croissance de 3,6% sur l’année 2022 après 7% en 2021, les prévisions commencent à s’abaisser notamment dans l’hypothèse d’un scénario dégradé qui amènerait la croissance à 2,8%, soit une baisse de 0,8% par rapport à décembre dernier. L’institut Rexecode annonce quant à elle 2,9%, « ce qui n’est pas un effondrement, mais plutôt une forte érosion » des perspectives, résume Denis Ferrand, directeur général de Rexecode.
L’inflation tirée par la guerre en Ukraine
Après une augmentation de 0,3% en janvier, l’inflation se poursuit (+0,8%) en février, indique l’Insee. Sur un an, la hausse des prix est de 3,6%, son plus haut depuis 2008. Pour Frédéric Rollin, les chiffres de l’augmentation des prix “devraient aussi être largement revus à la hausse”, juge l’expert, pour qui “une augmentation supplémentaire de l’inflation de l’ordre de 2% est à l’ordre du jour” du fait du renchérissement de l’énergie et des denrées.
Pour finir, rappelons que sur l’année 2021 taux d’inflation s’est affiché à 7,9% sur un an aux Etats-Unis, sa plus forte progression depuis janvier 1982
Le géant de l’automobile français mis sous pression par Moscou
Lourdement mis sous pression ce mercredi 23 mars par les dirigeants ukrainiens, le groupe automobile français a annoncé suspendre ses activités dans son usine de Moscou. La Russie est le deuxième marché le plus important pour Renault, où le groupe est notamment présent via la compagnie AvtoVAZ. AvtoVAZ, détenue à 69% par Renault, est leader du marché russe avec sa marque Lada.
La dépendance de l’UE au gaz Russe
Un des points les plus importants pour l’UE dans cette guerre, c’est sa dépendance au gaz russe. En 2021, environ 45% des importations de gaz naturel de l’UE provenaient de Russie.
Face à la situation actuelle, la Commission européenne propose un plan, baptisé REPowerEU, visant à affranchir l‘Union de sa dépendance au gaz russe d’ici à 2027. Ce plan repose sur deux piliers : diversifier l’approvisionnement en gaz grâce à du gaz naturel liquéfié par exemple ou du biométhane. Deuxième pilier, réduire plus rapidement l’utilisation des combustibles fossiles en renforçant l’efficacité énergétique et en augmentation le recours aux énergies renouvelables.
La Russie exclue de SWIFT par un consensus international
Le 28 février, les Vingt-Sept ont approuvé de nouvelles mesures de rétorsion à l’égard de Moscou. Ils se sont accordés sur l’exclusion de plusieurs banques russes du système bancaire Swift. Prise de manière coordonnée avec les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, cette décision qualifiée d’arme nucléaire économique par Bruno Le Maire complique très fortement les transactions russes, et leur capacité à échanger des capitaux à l’international. Pourtant bloquer Swift vise à couper la Russie des pays occidentaux mais cela va aussi entraîner l’inverse : couper l’Union européenne des échanges avec la Russie. C’est pour cette raison que les transactions financières sur le gaz et le pétrole restent autorisées pour le moment afin de continuer l’approvisionnement européen
Source: https://www.europe1.fr/economie/sanctions-russes-quest-ce-que-le-swift-4098901
Les problèmes d’approvisionnement des filiales implantées en Russie
De nombreux sous-équipementiers de l’industrie d’Europe de l’Est sont installées en Ukraine et ne peuvent plus fournir leurs clients européens. Les filiales d’entreprises européennes installées en Russie (de même que les filières installées en Europe d’entreprises russes) vont fermer, la Russie se retrouvant confinée. Ainsi, les coûts de transport devraient augmenter également, notamment le fret aérien avec l’Asie du fait des interdictions de survol de la Russie mais aussi le fret maritime. Ces deux chocs – offre et demande – vont se renforcer mutuellement dans leur impact négatif sur l’activité économique