Après une année 2020 dominée de manière écrasante dans l’actualité par le COVID-19, 2021 a vu le retour de grands évènements politiques, géopolitiques, économiques et même sportifs. Quelles dates retiendra-t-on de cette année ? Passage en revue non exhaustif des moments qui ont marqué l’année passée.
6 Janvier 2021 : L’assaut du Capitole par les partisans de Donald Trump
On aurait pu choisir la date de la passation officielle entre Donald Trump et Joe Biden, qui a mis fin à quatre ans de « trumpisme » assumé aux conséquences lourdes que ce soit sur la scène géopolitique internationale ou sur l’équilibre interne des États-Unis, mais ce sont bien ces scènes de violence et de désolation que l’on retiendra des dernières élections américaines. Au moment où le congrès devait acter les résultats des présidentielles et donner le vainqueur du duel plus serré que jamais entre démocrates et républicains, des partisans du président à la mèche blonde tristement célèbre, exhortés par des proches de celui-ci, envahissaient l’un des lieux les plus importants de la politique américaine. Même si la situation s’est au final (bien heureusement) améliorée et pacifiée, il y aura réellement un avant et un après-6 Janvier 2021 sur la scène politique américaine.
1er Février 2021 : Le Brexit devient officiel
Cette année a réellement commencé sur les chapeaux de roues avec l’officialisation de ce dont tout le monde était au courant depuis déjà plusieurs années : le Brexit. Depuis que le référendum du 23 Juin 2016 avait acté le départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne, quatre années de dures négociations s’étaient écoulées. Alors que le spectre d’un « no-deal » aux conséquences catastrophiques pour les deux partis a pesé jusqu’au bout, le parlement européen a finalement signé in extremis un accord le 29 Janvier dernier, sans que celui-ci ait pour autant réussi à éviter des tensions, comme la France et le Royaume-Uni nous l’ont montré autour de la pêche ces dernières semaines.
19 Avril 2021 : Raul Castro quitte la vie politique cubaine
C’est une page qui se tourne à Cuba ce 19 Avril 2021. Le dernier membre de la famille Castro, célèbre notamment pour sa position au pouvoir pendant la crise des missiles de 1962, décide de définitivement se retirer la scène politique cubaine. Celui qui n’était déjà plus président depuis 2019 n’occupe désormais plus le poste de secrétaire du parti communiste cubain. C’est une nouvelle étape de Cuba dans l’ouverture de la scène politique qui accompagne depuis une décennie l’ouverture au reste du monde de l’île qui a connu plus d’un demi-siècle d’embargo et de développement limité du fait de sa mise à l’écart du reste du monde.
23 Juillet 2021 : La cérémonie d’ouverture des JO semblable à aucune autre
En temps normal, les Jeux Olympiques sont censés représenter un moment de fête et de rassemblement interétatique. Pourtant, ceux de Tokyo resteront bien tristes dans les mémoires internationales…
Si vous voulez une preuve que la pandémie de COVID-19 qui touche notre monde depuis maintenant bientôt deux ans a eu un effet durable sur les flux humains, remémorez-vous simplement ceci : après avoir déclenché une polémique intense en interdisant aux spectateurs étrangers d’assister aux épreuves des Jeux, puis finalement avoir décrété un huis-clos désastreux en termes de retour sur investissement pour le pays hôte, le Japon a fini par enchaîner les critiques de la part des athlètes, déçus et parfois mis à mal par les mesures drastiques mis en place par le gouvernement. On pensait le COVID derrière nous, il est pourtant toujours bien là.
29 Juillet 2021 : La barre des quatre milliards de personnes vaccinées dans le monde est franchie
Toujours sur le thème bien sombre du COVID, une lueur d’espoir semble exister. Le 29 Juillet 2021, l’OMS annonça que plus de quatre milliards d’individus s’étaient fait vacciner (soit quasiment la moitié de la population mondiale). Cette statistique encourageante cache néanmoins de cruelles inégalités entre les différentes régions du globe : si en Europe et aux États-Unis la campagne vaccinale bat à présent son plein malgré des débuts plus que timides et dénoncés par les populations locales, ce n’est pas le cas en Afrique ou également en Amérique Latine ce qui fait que l’épidémie peut continuer d’avoir de beaux jours devant elle dans ces zones…
15 Août 2021 : Les talibans prennent le pouvoir en Afghanistan
C’était devenu inévitable depuis plusieurs semaines tant les soldats talibans écrasaient les forces du régime mises en place : le 15 Août 2021, le président Ashraf Ghani démissionne. Il est remplacé par un gouvernement dirigé par l’idéologie islamiste. Vingt ans après l’intervention de la communauté internationale, il s’agit d’un retour en arrière magistral tant toutes ces années de guerre semblent n’avoir conduit qu’à un retour à un statu quo. Plus intéressant encore : après avoir fait évacuer en urgence leurs ressortissants encore présents dans le pays, les puissances extérieures comme la France d’Emmanuel Macron ou les États-Unis de Joe Biden ont décidé d’accélérer le retrait de leurs troupes sur place et de limiter l’accès aux réfugiés voulant fuir le pays à leurs territoires. Si les messages d’inquiétude concernant la situation sur place se multiplient, il n’en reste pas moins vrai que les réactions autres qu’orales manquent cruellement.
11 Septembre 2021 : Les 20 ans des attentats du World Trade Center
On ne se souvient pas forcément d’une date simplement parce qu’elle nous ramène à un des évènements marquants de notre année, mais aussi parfois parce qu’elle nous rappelle d’importants évènements passés. Il y a 20 ans, le 11 Septembre 2001, deux avions percutaient les tours jumelles. Un autre s’écrasait sur le Pentagone tandis qu’un quatrième visant la capitale Washington DC ne manquait sa cible que grâce à l’héroïsme et au courage de ses passagers. Le monde découvrait ce jour-là la réelle menace du terrorisme de masse qui hante depuis les nuits de tous les chefs d’État. 20 ans après, les États-Unis ont rendu hommage aux plus de 3000 victimes en commémorant de manière vibrante ces évènements tragiques. Néanmoins, le lourd contexte international (retrait américain d’Afghanistan, pays que l’Oncle Sam avait attaqué en 2001 justement pour en chasser les groupes terroristes notamment Al-Qaïda, laissant au pouvoir les talibans), fait se poser de nombreuses questions sur l’amélioration réelle de la situation depuis deux décennies.
26 Septembre 2021 : Les élections législatives allemandes où l’adieu difficile à Angela Merkel
Imaginez la scène : une élection où les reportages et émissions sur les chaines nationales concernent plus le bilan de la cheffe du gouvernement (qui de surcroit ne se représente pas) plutôt que des candidats à cette nouvelle échéance électorale… Improbable non ? Et pourtant c’est bien ce qui s’est passé en Allemagne en septembre dernier. Après quatre mandats de chancelière consécutifs (elle aura passé en tout 16 ans au pouvoir), Angela Merkel avait annoncé qu’elle ne briguerait pas une cinquième fois le poste de chancelière. C’est réellement la fin d’une époque en Allemagne tant celle que les Allemands appelaient affectueusement « Mutti » (« Maman » pour les non-germanistes) aura marqué son époque, participant à l’union d’un pays encore profondément marqué à son arrivée par la difficile réunification et en défendant les intérêts bec et ongles au cours de toutes les crises de ce début de siècle. Alors oui, c’est toute l’Allemagne qui s’est réveillée orpheline le 27 Septembre devant le départ de celle qui manquera également sur la scène internationale dont elle était une figure.
13 Novembre 2021 : La COP 26, un coup d’épée dans l’eau (profitons tant qu’il en reste)
Alors oui, devant le succès et l’impact très relatif des dernières COP (y compris celle de Paris de 2015 dont l’accord final est très loin d’avoir eu l’effet déclencheur annoncé), on ne pouvait nourrir que des espoirs très limités concernant la COP 26 de Glasgow. Mais force est de constater que c’est une véritable douche froide qu’ont subi tous les participants au sommet international. C’est simple : quand la personne présidant une réunion vient présenter les conclusions de celle-ci en pleurs, on sent vite venir la grosse déception. Et effectivement on n’a pas été déçu. En se confondant en excuses, Alok Sharma annonça que ce n’était non plus une sortie progressive du charbon mais bien une simple diminution qui était préconisée, l’Inde ayant notamment poussé pour cette modification du texte de l’accord. Enfin, plus de trace d’un financement des impacts passés et présent du réchauffement climatique, seulement une ouverture d’un dialogue. Bref, l’heure tourne et les effets de ce phénomène aux conséquences cataclysmiques se rapprochent de plus en plus, mais l’immobilisme et les égoïsmes nationaux prédominent toujours dans la communauté internationale.
