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Culture Générale ECRICOME 2024 – Analyse du Sujet 1

Sommaire

Retrouvez dans cet article, sans plus tarder, l’analyse du sujet 1 de Culture Générale au concours ECRICOME 2024 !

Comme chaque année, les candidats ont le choix entre deux sujets :

  • Un sujet sur le thème de l’année « La violence
  • Un autre sujet hors-thème

Avec des coefficients compris entre 4 et 7 selon les écoles et la filière, Il faut donc ne pas négliger cette épreuve si vous souhaitez intégrer les meilleures écoles françaises !

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Analyse du sujet 1 de Culture Générale ECRICOME 2024

 

« Y a-t-il une violence rationnelle ? »

 

Rappelons que cet article n’est pas une correction mais bien une proposition d’analyse de sujet. Il n’est donc absolument pas grave si vous n’avez pas parlé d’une notion abordée ici,  ou inversement.

 

Analyse des termes du sujet 

Les termes du sujet doivent être au coeur de votre réflexion :

Le verbe avoir renvoie ici à l’existence. Existe-t-il une violence rationnelle ? Si oui dans quelle mesure ? Si non, qu’est ce qui pourrait faire croire à son existence et pourquoi serait-elle erronée ? 

Quant au pronom “y“, il est utilisé pour remplacer un complément de lieu. Dans ce contexte, il pourrait renvoyer à un environnement où la violence se manifeste ou encore à des raisons qui motivent l’usage de la violence.

Violence : Il s’agit d’actes, de comportements ou de paroles causant intentionnellement des dommages physiques, psychologiques ou émotionnels à autrui. La violence peut être de différentes formes : physique, verbale, psychologique ou structurelle. Et elle est généralement perçue comme contraire aux normes sociales et  morales.

Rationnelle : Ce terme implique que la violence est motivée par la raison ou des considérations objectives. Une action rationnelle est entreprise après avoir pesé les conséquences et les avantages, en fonction d’un ensemble de critères.

 

Problématique

L’expression “violence rationnelle” soulève la question de savoir si certains actes violents peuvent être justifiés par la raison ou la logique. Cela implique d’explorer si la violence peut être considérée comme un moyen efficace pour atteindre certains objectifs, ainsi que les implications éthiques et sociales d’une telle justification. En somme, cela invite à réfléchir sur la légitimité et les limites de l’usage de la violence dans différentes circonstances.

La notion de “violence rationnelle” interroge la justification de l’usage de la violence dans certaines circonstances. Peut-on qualifier des actes violents de “rationnels” ? La rationalité implique-t-elle nécessairement une justification morale et éthique de la violence ? Plus largement, cette problématique soulève la question de la légitimité des moyens employés pour atteindre certains objectifs, ainsi que les limites de cette justification dans un cadre moral.

Lire plus : La violence : les meilleures références littéraires

 

Proposition de plan

 

I/ La rationalité de la violence : une antinomie apparente

  • Il est nécessaire de montrer que l’idée d’une “violence rationnelle” semble paradoxale au premier abord. La violence, par sa nature destructrice, semble difficilement compatible avec la rationalité. En effet, la violence, par essence, implique souvent une réaction émotionnelle intense, qui semble incompatible avec la rationalité.
  • L’exemple de la guerre peut illustrer cette contradiction apparente : bien que motivée par des considérations stratégiques et politiques, la violence qui y est associée est souvent perçue comme irrationnelle et barbare.
  • En terme de référence, on peut citer l’exemple de la théorie de la violence instrumentale de Max Weber, où la violence est utilisée comme un moyen rationnel pour atteindre un objectif spécifique, mais cela soulève des questions sur la légitimité de l’usage de la violence dans un cadre éthique.
  • Transition : Les réflexions de penseurs comme Hannah Arendt sur la rationalité de la violence politique peuvent nourrir cette partie. Par exemple, dans son ouvrage “Sur la violence”, Arendt explore les motivations et les justifications derrière les actes violents dans le cadre politique.

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II/ Les justifications de la violence rationnelle

  • Malgré les apparences, certaines formes de violence peuvent être perçues comme rationnelles dans certaines circonstances. Par exemple, la violence légitime exercée par l’État pour maintenir l’ordre et la sécurité publique est souvent justifiée au nom de la protection des citoyens.
  • Par exemple, la violence en cas de légitime défense peut être considérée comme rationnelle dans la mesure où elle vise à protéger sa propre vie ou celle d’autrui. Nous pouvons aussi citer l’exemple des mouvements de résistance : la violence utilisée pour lutter contre des régimes oppressifs peut être considérée comme rationnelle dans la mesure où elle vise à défendre des valeurs fondamentales telles que la liberté et la justice. Ainsi, la violence peut être perçue comme un moyen efficace pour instaurer un changement social ou politique, comme l’a théorisé Frantz Fanon dans “Les damnés de la terre”.
  • Les théories sociologiques et politiques sur la violence structurelle et institutionnelle peuvent également éclairer cette partie. Par exemple, les analyses de Pierre Bourdieu sur la violence symbolique mettent en lumière les mécanismes par lesquels la violence peut être institutionnalisée et légitimée dans la société. 
  • Transition: Cependant, il convient d’explorer si la rationalité peut être une justification suffisante pour légitimer l’usage de la violence.

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III/ Les limites et les dilemmes de la violence rationnelle

  • L’acception de la violence rationnelle soulève des questions éthiques et morales importantes. La légitimité de la violence peut être remise en question lorsque ses conséquences entraînent des dommages disproportionnés ou des violations des droits humains.Par exemple, les débats sur l’utilisation de la torture dans les contextes de lutte contre le terrorisme mettent en lumière les dilemmes éthiques liés à la justification de la violence au nom de la sécurité nationale.
  • Aussi, rendre la violence rationnelle et légitime peut conduire à une escalade de la violence dans une société qui la condamnait initialement. Un auteur qui aborde ces questions est Noam Chomsky, notamment dans ses analyses sur la politique étrangère des États-Unis et son impact sur les conflits mondiaux. Chomsky met en lumière les conséquences néfastes de la rationalisation de la violence dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, soulignant comment elle peut entraîner une spirale de violence incontrôlée et des atteintes aux droits de l’homme.
  • Les réflexions philosophiques sur la légitimité de la violence, telles que celles de Kant sur le devoir d’obéissance civile et de résistance, peuvent enrichir cette partie en offrant des perspectives sur les conditions dans lesquelles la violence peut être justifiée moralement.

Lire plus : La violence : origine et finalités

 

Enfin, la question de la violence rationnelle soulève des dilemmes éthiques complexes quant à la légitimité et aux conséquences de l’usage de la violence dans certaines circonstances. Bien que certains puissent soutenir que la rationalité peut justifier certains actes violents, il est essentiel de reconnaître les limites morales et sociales de cette justification. La rationalisation de la violence peut conduire à une escalade des conflits et à des conséquences imprévues, remettant en question sa légitimité même dans des situations initialement considérées comme justifiables. Ainsi, une réflexion approfondie sur les implications de la violence rationnelle est nécessaire pour guider les décisions et les actions dans la recherche de la justice et de la paix.

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Maeva Santos