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ESH ESSEC 2020 – Analyse du Sujet + Copie qui aurait eu 20/20

Sommaire

ESH ESSEC 2020 – Analyse du Sujet

Découvre sans plus attendre l’analyse du sujet d’Economie Sociologie et Histoire du Monde Contemporain ESSEC 2020, épreuve phare en voie économique qui marque le début de la BCE.

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Pour construire cette analyse ainsi que cette proposition de plan, nous nous sommes rapprochés d’un correcteur d’ESH ESSEC, selon ses dires, cette proposition de correction aurait obtenu la note maximale de 20/20. 

Ce sujet tombé à l’ESSEC reste dans la logique des concours 2019 en s’inscrivant dans une perspective sociale comme le sujet ECRICOME ou HEC 2019. Cependant, les candidats ne devaient pas s’attendre à ce sujet cette année, qui a dû en surprendre plus d’un. Ce sujet, très large dans sa formulation, se rattache surtout au module 4 de deuxième année et plus particulièrement au chapitre sur les politiques sociales. Ce sujet est quelque peu piégeur car la définition de modèle social français est complexe et la locution de « à bout de souffle » l’est aussi.

 

Définitions des termes du sujets

  • Modèle : Un modèle peut se définir autour de trois piliers : Exception/Explication et Exemple. Le modèle français n’est pas forcément exceptionnel car c’est un système bismarckien que d’autres pays ont appliqué. Cependant la fiscalité française et le système de redistribution, l’accès gratuit à l’école et la santé forment quelques particularités du modèle social français. L’explication se forme de critères qui sont répertoriés dans la définition ci-dessous de modèle social français. Il peut enfin servir d’exemple ou en tout cas il pouvait servir d’exemple lorsqu’un modèle parvient à une faible pauvreté et de faibles inégalités…

 

  • Modèle social français : Le modèle social français (bien que diffus dans les pays occidentaux, n’est pas forcément propre à la France) se compose notamment de trois grands principes : le système de retraite par répartition (qui va être réformé, sans doute l’idée de base du concepteur), la sécurité sociale (qui permet d’avoir accès aux soins gratuitement) mais aussi l’assurance chômage (durée légale de 2 ans en France). On peut aussi, en termes d’emploi, penser au salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC), nous pouvons enfin penser au système de redistribution français qui est généralement une fierté de tous nos dirigeants politiques. Le modèle d’État providence français s’inscrit dans un modèle bismarckien selon Esping Andersen.

 

  • À bout de souffle : Une expression qui se rapporte à celle-ci pourrait être « sous assistance respiratoire » qui pourrait nous faire dire que le modèle survit grâce à l’obstination de certaines personnes qui s’acharnent dessus.  Autrement dit, le modèle n’est plus efficace par lui-même. Une autre expression qui se rattache est « en bout de course », le sujet voudrait donc interroger le candidat sur la pertinence de notre modèle actuel. Un modèle en bout de course signifie donc que la tendance est à un renouvellement, qu’il touche à sa fin et que de nouveaux défis émergent. Une question annexe serait : pourquoi gardons-nous ce modèle s’il ne marche plus ? Pourquoi ne pas l’avoir déjà abandonné ? Y a-t-il, au-delà des enjeux économiques, des enjeux d’ordres politico-sociaux ? Le fait de postuler clairement que le modèle ne fonctionne plus n’est-il pas paradoxal avec le fait qu’on ne constate aucun changement fondamental ? 

 

Problématisation

Ainsi, tous ces outils qui sont censés assurer in fine la cohésion sociale semblent aujourd’hui ne plus avoir leur efficacité d’antan, on le voit dans l’émanation de multiples mouvements de contestations comme par exemple celui lié à la réforme des retraites (suspendue depuis la crise sanitaire du coronavirus) ou le mouvement des gilets jaunes.

De plus, dans le sujet le verbe être est formulé au présent ce qui nous incite à faire un développement très actuel, mais ce verbe suppose aussi que dans le passé, ce modèle fonctionnait. C’est un des présupposés du sujet, est-ce que ce ras-le-bol est contemporain ou est-ce que cela fait longtemps que ce modèle est en péril ? La question est donc de savoir si aujourd’hui dans notre société française le modèle social est encore viable et si tel n’est pas le cas est-ce que cela ne fait pas un moment déjà que ce modèle est dépassé ?

Des pistes de problématiques

  • Le modèle bismarckien français est-il en péril ou traverse-t-il juste une zone de turbulences ?
  • Doit-on réformer ou abandonner ce modèle français ?
  • Le modèle social français repose-t-il uniquement sur sa gloire d’antan ?
  • Le modèle social français subsiste-t-il uniquement par l’immobilisme calculé des gouvernements et l’insatisfaction chronique de la population française ?

Si le modèle français est à bout de souffle cela signifie qu’on le compare à quelque chose mais à quoi ? Quelles sont les unités de mesures et les éléments de comparaison ?

Nous pouvons voir deux axes : le premier historique ou temporel prenant en compte les différents modèles français en fonction des différents gouvernements et des différentes actions/mesures prise à un instant t / le second spatial en comparant le modèle français à d’autres modèles.

L’aspect social nous invite dès lors à prendre en compte : l’éducation, l’emploi, les inégalités, la santé, chômage etc. Tant d’éléments permettant ainsi d’établir des comparaisons nécessaires à la réponse d’un problème posé de la sorte.

Accroches possibles : 

Aghion et Roulet dans « Pour une sociale démocratie de l’innovation » (2011) : « Il faut en finir avec cet État qui ne prépare pas le futur mais défend de façon aveugle un passé révolu ».

La théorie des effets de déplacement : Peacock et Wiseman montrent que la progression des dépenses publiques se fait par paliers à l’occasion des guerres et des crises, avec un effet de cliquet en prenant l’exemple de différentes crises dont celles des gilets jaunes ou du COVID-19. Et pour inclure un peu d’Histoire à cette accroche on peut évoquer la seconde guerre mondiale. En effet c’est en 1945, au lendemain de la SGM, que P.Laroque et A.Croizat ont impulsé la Sécurité Sociale, ce qui a permis à la France d’avoir un TCAM avoisinant les 5% pendant la période dite de 30 Glorieuse.

Une perspective historique : À la veille de la révolution française, 1788, la moitié des dépenses militaires de l’État Français était axée sur les dépenses militaires et moins de 1 % dans la protection sociale et l’éducation : c’est un Etat qui se cantonne uniquement aux fonctions régaliennes comme nous le dirait A.Smith ce qui explique la faible croissance économique de cette époque selon les statistiques d’A.Maddison Mais cette dernière semble croitre à mesure que la protection sociale en un sens global se développe de par les multiples lois sociales qui ont marqué l’histoire de la France telles que les lois Ferry (1883), les lois Waldeck-Rousseau (1884). Grâce à l’Etat mais aussi et surtout grâce aux syndicats, la productivité a augmenté de 73% de 1870 à 1920 tout comme les salaires réelles (68%) se conjuguant à un TCAM important pour cette époque, plus de 2%.  On ne parlerait donc plus d’Etat Gendarme mais d’Etat Providence, mais de fait, le modèle social français est-il à bout de souffle ?

 

Graphiques à potentiellement inclure :

  • Le modèle WS/PS lié aux syndicats  
  • La courbe de Beveridge
  • La courbe de Laffer

 

Ainsi, un plan possible serait :

Bien que le modèle social français eût dans le passé beaucoup de succès (I), il est aujourd’hui remis en cause par un ras-le-bol citoyen qui existe depuis la crise de 2008 (II), Cependant, étant utile en temps de crise, ce modèle est-il à oublier ou au contraire à réformer ? (III).

Vous l’aurez compris l’axe démonstratif serait ainsi de montrer qu’en effet le modèle social français est en péril, mais qu’il peut avoir un avenir si le peuple français est prêt à l’accepter.

I- Bien que le modèle social français eût des effets positifs sur la société française :

A – La croissance française et l’absence de crises relève en partie de l’efficacité de notre modèle social :

Notre modèle social a permis la croissance : Carré, Dubois, Malinvaud dans « la croissance française » (1972), ils expliquent la croissance française à 50% par les gains de productivité liés au mécanisme de sécurité sociale. Cela assure une main d’œuvre en pleine forme qui n’attend pas forcément d’être malade pour aller voir le médecin. Or le curatif est bien plus onéreux pour un État que le préventif.

De plus la sécurité sociale serait un mécanisme permettant de limiter les impacts de certaines crises voire de les éconduire : Selon un rapport des communautés européennes datant de 1970 (chapitre V : Sécurité sociale et croissance) : Le mécanisme de sécurité sociale a permis une expansion anticyclique de la demande lors de période de crises, ce qui permet conformément aux pensées keynésiennes de limiter l’impact de certaines crises économiques. Ainsi la sécurité sociale française créée en 1945 permet de limiter l’impact des crises en France plus que d’autres pays.

 

B – De plus, ce modèle encourage, toujours, plus que tout la solidarité intergénérationnelle et l’égalité, ce qui permet de souder le peuple derrière un projet et donc de pérenniser l’État français :

Par son système de retraite dit de répartition, La France encourage la solidarité intergénérationnelle : Pierre Khalfa, économiste à l’institut Copernic dans une tribune pour « Le monde » le 6 janvier 2020 déclara : « La retraite par répartition est l’expression de la solidarité intergénérationnelle sans laquelle aucune société ne peut survivre ». Ainsi, ce système permettrait bien de par la cohésion qu’il forme entre les aînés et les plus jeunes d’entretenir une certaine cohésion sociale. Or cette cohésion sociale est fortement corrélée avec le taux de croissance d’après Thomas Philippon. Ainsi ce système pourrait grâce à la cohésion sociale qu’il engendre maintenir un taux de croissance acceptable en France et surtout, faire adhérer le peuple à un projet commun.

De plus, les impôts et les prestations sociales permettent à la France d’être un pays parmi les moins inégalitaires des pays occidentaux et surtout un des pays où les pauvres sont le mieux lotis. Dans un article d’Alternatives Économiques s’intitulant « le modèle social français est bel et bien efficace » (2018), Grimault, Jeanneau et Molénatnous apprennent qu’« En 2014, les impôts et prestations sociales ont en effet fait baisser le taux de pauvreté de 7,9 points. En clair, les aides sociales (et les impôts) ont permis à 4,9 millions de personnes de sortir de la pauvreté cette année-là ». Le taux de pauvres en France (13,6%) est bien moindre que celui européen (17,3%) et allemand (16,5%).

Ainsi, si le modèle social français est en péril que dire de celui des autres pays…

 

Transition :

En effet, le modèle social français semble toujours remplir sa mission de baisse de la pauvreté, de baisse des inégalités, d’accès à la santé pour tous, mais dans un contexte très récent, la cohésion sociale semble être partie. Or cette dernière est le centre névralgique de tout modèle social, ainsi ce manque de cohésion entraîne de fait une crise de l’État providence pour reprendre les termes de Pierre Rosanvallon en 1981. Cette crise remet aujourd’hui en cause tout le modèle français et il y a des raisons qui émanent du présent mais aussi du passé…

 

II- Il est aujourd’hui victime d’une certaine défiance de la part du peuple français :

Le problème de la partie 1 est qu’elle met en avant des faits objectifs et ne donne pas la place à la passion et à la subjectivité qui anime un peuple. Dans un contexte de marasme économique, le peuple exprime un ras le bol qui, légitime ou pas, fragilise l’État providence.

          

A – Le sentiment chez les Français d’une « redistribution à l’envers » fragilise le modèle social français :

La fiscalité française ne permet plus une redistribution satisfaisante du point de vue des français : Henri Sterdyniak dans la revue « regards croisés sur l’économie » en 2007 parle de la fiscalité française comme d’un « chef d’œuvre en péril ». Ceci s’explique par le nombre croissant de niches fiscales qui permettent aux plus riches d’échapper à certains impôts quand les classes moyennes doivent « payer pour eux ». De plus l’impôt sur le revenu devient dégressif pour le dernier décile en France, ce qui fait l’objet de nombreuses incompréhensions dans le peuple français qui ne trouve pas normal qu’il n’y ait pas une redistribution plus importante pour élever le niveau de vie des plus pauvres.

D’après Piketty, Saez et Landais dans « Pour une révolution fiscale » (2011). Les taux marginaux d’impositions sont en moyenne de l’ordre des 45-47% quand les 1% les plus riches n’ont qu’un taux de 35%. Il y a donc un sentiment d’injustice de par des classes moyennes et défavorisées.

Bien que ce mouvement se soit accentué ces dernières années, la genèse de ce problème peut remonter aux années 80 avec la libéralisation de l’économie et la mondialisation, qui ont augmenté les inégalités à l’intérieur de la France (François Bourguignon, La mondialisation des inégalités, 2012).

Ainsi, la cohésion sociale baisse de facto et tout d’un coup le modèle social français commence à faire face à une crise de légitimité et d’efficacité. Il s’essouffle…

           

B – Un modèle français du marché du travail qui devient de plus en plus pénible pour les français :

La politique de l’emploi est tant une politique sociale qu’économique, en effet les dispositifs liés au chômage ou aux licenciements font partie intégrante du modèle social français, or celui-ci est depuis quelques années réformé, ce qui n’est pas pour plaire aux Français.

Les salariés sont mariés pour le pire mais rarement pour le meilleur avec leur entreprise : c’est le constat fait par Artus et Virard dans « Et si les salariés se révoltaient ? » (2019). En effet, les ordonnances Macron (2017) ont grâce à la baisse des coûts du licenciement, favorisé les licenciements pour les entreprises en contexte de crise. Ce n’est pas illogique pour relancer l’activité, Cependant, pour lui, ces réformes devraient être symétriques c’est-à-dire que si les salariés sont moins protégés dans un contexte de crise, ils devraient être plus récompensé dans un contexte d’expansion. Or ce n’est pas le cas en France. Il y a en effet un coup de frein sur les salaires dans les périodes de baisse de profits mais il n’y a pas de hausse quand celui-ci réaugmente. Ceci explique le ras-le-bol des Français, ici ils ont l’impression qu’il ne reste de modèle social que le nom…

Ce ne sont pas les mesures sociales du RSA ou celle de l’allocation chômage qui vont calmer les Français. En effet le modèle social est pensé pour les chômeurs mais qu’en est-il des travailleurs mal payés ? Ceci nous a amené à une révolte des salariés conformément au titre du livre de Artus & Virard.

 Le modèle social français se heurte ici au capitalisme boursier qui crée un ras-le-bol chez les Français. En effet avant l’entreprise était aussi un acteur social, aujourd’hui les ouvriers se heurtent aux managers sans visage pour reprendre la maxime de Cochin dans « la condition des ouvriers », 1862, (cette maxime n’a jamais été aussi actuelle), ce qui rend la mission de l’État deux fois plus importante à gérer.

 

Transition :

Ainsi, le modèle social français souffre aujourd’hui plus que jamais d’une crise de légitimité et d’efficacité, elle souffre de plus d’une crise de financement lorsque l’on voit le niveau du déficit public et de la dette publique en France aujourd’hui. Il est vrai que les salariés ont l’impression de payer des impôts sans obtenir de contrepartie suffisante de l’État en retour. Ainsi, la baisse de la cohésion sociale et le ras-le-bol des classes moyennes et pauvres peuvent nous faire dire que le modèle social français est en bout de course. Cependant ce modèle, en temps de crise semble être le modèle plus précieux, ainsi il ne faudrait pas l’abandonner mais le réformer…

 

III- Cette remise en question totale du modèle sociale français peut paraître outrancière (surtout dans un contexte de crise), c’est pourquoi il ne faut pas abandonner ce modèle mais le réformer :

A – Le dispositif de chômage partiel mis en place par le modèle social français lors de la crise du Covid a permis d’éviter une dépression économique, ce qui montre son efficacité :

Dispositif de chômage partiel définition : L’activité partielle est un outil au service de la politique publique de prévention des licenciements économiques qui permet à l’employeur en difficulté de faire prendre en charge tout ou partie du coût de la rémunération de ses salariés.

Comparaison de la situation en France et aux États-Unis :

  • 22 millions d’Américains furent au chômage aux Etats-Unis
  • Plus de 10 millions de chômeurs partiels en France
  • Coût pour l’État français : 24 milliards d’euros selon Bruno Le Maire

Ce dispositif a empêché beaucoup de licenciements et permis à certains salariés de « rester dans l’emploi » ce qui évite donc une exclusion de certains du marché du travail, or cette exclusion revient pour Castel et Paugam a une exclusion de la société. Ainsi cette composante du modèle social français a permis à la France d’éviter une crise économique et sociale importante voire catastrophique

N.B : La santé et l’éducation gratuite forment aussi deux atouts très contemporains de la France et ceux-ci ne doivent pas être abandonnés sous peine d’avoir une économie de la connaissance plus pauvre, or la connaissance pourrait être l’objet d’une prochaine révolution industrielle selon Rifkin. L’accès gratuit à la santé a été aussi un élément sine qua non dans la gestion de la crise du COVID.

           

B- Des réformes sont donc nécessaires et cela commence à se faire sentir :

Réformes des retraites Macron-Philippe : La retraite à taux plein du fonctionnaire est calculée sur la base de 75% du taux indiciaire. Dans le privé ce taux n’est que de 50%.
Le montant de la retraite est calculé sur les derniers salaires, donc les meilleurs (période de référence limitée aux six derniers mois) alors que dans le privé le montant de la retraite est basé sur une période de 25 ans. Inégalités secteurs public et privé à résoudre. Le projet de réforme des retraites du gouvernement Macron-Philippe vise à fondre les 42 régimes de retraite actuels en un seul régime, dans le but de

–  Renforcer le contrôle de l’État qui serait seul à décider de la valeur du point,

–  Réduire les dépenses de l’État en réduisant le volume global des pensions.

 

La refonte des régimes de retraite parait une bonne chose dans la mesure où certains secteurs comme l’agriculture sont fortement handicapés par des cotisations fortes et une retraite faible à cause du vieillissement démographique. Ainsi cette réforme devrait permettre un affaiblissement des cotisations dans certains secteurs déprimés.

 Problème de la France : Selon le sociologue Philippe d’Iribarne, la France est un pays en quelque sorte irréformable, les gouvernements sont voués à l’immobilisme. Ainsi est-ce que des réformes permettant de sauver le modèle social français actuel sont possibles ? Pas sûr. Est-ce que les politiques sont prêts à mettre leur volonté de réélection de côté pour l’intérêt commun ? Àdiscuter…

 Selon De Gaulle dans « Mémoires de guerre », (1954) : « Ce qui est salutaire à la nation ne va pas sans blâmes dans l’opinion ni sans pertes dans l’élection ».

 

Des éléments pour conclure

Un récent rapport du CAE datant de 2017 de Lionel Fontagné montre d’ailleurs la nécessité de l’Etat Providence en vue d’assurer la croissance économique pérenne d’un pays. En effet sans politique de redistribution ou de protection sociale, le taux d’individu pauvre en France (c’est-à-dire vivant sous le seuil de 60% du revenu médian) s’éleverait à 40% et non d’environ 15% comme c’est le cas actuellement

Mais il faut comprendre comme nous l’explique D.Cohen que le monde est clos mais le désir infini c’est en cela que l’Etat Providence se voit confronté à de nouveaux défis au XXIe siècle. En effet l’intensification des échanges économiques, le vieillissement généralisé de la population, la robotisation de certaines usines sont tant de problèmes auxquels ce type de modèle doit faire face. Alors que les TCAM sont en déclins depuis des années et que nous courrons probablement vers une stagnation séculaire (Gordon, Summers),  J.Damon (Sciences Po) nous explique que pour avoir un modèle social et une croissance durable au XXIe siècle, il faut un Etat Providence qui passe des « 3U » du XXe siècle au « 3P » prenant en compte une personnalisation des données et surtout une plus grande protection sociale.

En bref, il faudrait Changer de Modèle comme nous dirait Aghion, Cette et Cohen (2014) afin de tendre vers un modèle social semblable à celui des pays scandinaves, mais là encore un modèle est difficilement reproductible.

 

Pistes d’ouverture :

  • Lien capitalisme-modèle social. Analyse d’un nouveau paradigme économique émergent (La nouvelle société du coût marginal zéro, Jeremy RIFKIN), Live à ce sujet ce week end en vue de l’ESH ESCP.
  • Actualité avec les élections municipales où le partie EELV (Europe Écologie les Verts) à exploser, permettant ainsi de tendre vers un modèle social plus soutenable rentrant ainsi dans la logique du rapport Brundtland établi en 1987.
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Léo Bedenc
Diplômé emlyon et SciencesPo Lyon après une prépa ECE à Bordeaux, je suis également agrégé en S.E.S et j'interviens régulièrement sur Mister Prépa en ESH.