Dans cet article, nous détaillons les faits divers marquants survenus en Allemagne pendant le mois de mars.
Fusillade dramatique à Hambourg
Ce tragique incident a choqué l’Allemagne. Jeudi une fusillade a eu lieu dans un centre des Témoins de Jéhovah à Hambourg, faisant huit morts et des blessés graves. L’auteur présumé de la fusillade s’est donné la mort à l’arrivée de la police. Des témoignages divergents sont apparus au compte-goutte, concernant les motifs de l’homme, qui n’avait pas d’antécédents criminels. Le chancelier allemand a adressé ses pensées aux victimes et à leurs proches, déplorant « un acte de violence brutal ». Les Témoins de Jéhovah eux sont « bouleversés » par cette attaque horrible et continuent de soutenir les familles de ceux qui ont été affectés par cet incident. L’enquête se poursuit…
Le marasme politique allemand
En Allemagne, la mésentente qui règne entre les trois partenaires de la coalition gouvernementale s’est répercutée sur le fonctionnement de l’Union européenne. En deux occasions cette semaine, le ministre des Transports et le ministre des Finances allemands ont émis des réserves sur des propositions législatives et sur un accord entre les Vingt–Sept et Bruxelles. Le Parti libéral–démocrate étant partenaire du gouvernement fédéral de coalition avec le Parti social–démocrate et les Verts, les ministres libéraux s‘efforcent de tirer des bénéfices politiques de leur participation, ce qui a pour effet de perturber l’image de l’Allemagne. La coalition tripartite du chancelier Olaf Scholz a été mise à rude épreuve par la guerre en Ukraine, qui a mis en lumière de nombreuses contradictions entre les partis sur des questions aussi fondamentales que les livraisons d’armes, l’avenir des centrales nucléaires ou encore la lutte contre l’inflation. Le chancelier allemand doit désormais imposer une ligne claire et s‘assurer que ses ministres s‘y tiennent. Cela nécessite de trancher les débats qui agitent le gouvernement allemand et qui sont le signe d‘une démocratie et d‘un parlement en bonne santé. Le successeur d‘Angela Merkel se doit dés lors de prouver à ses partenaires européens qu‘il est en mesure de réussir cela.
Le Bavière en pleine rénovation énergétique
En Allemagne, la Bavière, forte de ses réussites dans de nombreux domaines, doit désormais se pencher sur l’éolien, une source d‘énergie qui a pendant longtemps été considérée avec méfiance. En effet, la région a été lente à développer cette source d‘énergie, bloquée par un règlement local connu sous le nom de « 10H » qui exigeait qu‘une éolienne soit installée à une distance de dix fois sa hauteur par rapport aux habitations. Cependant, la loi fédérale sur l’éolien terrestre, entrée en vigueur le 1er février 2023, a forcé la Bavière à rattraper son retard. Ainsi, d‘ici à cinq ans, la région devra consacrer 1,1 % de son territoire à l‘énergie issue du vent, puis 1,8 % dans dix ans. Ces nouvelles mesures ont été accueillies avec crainte par certains, notamment au sein des mouvements protestataires très organisés contre l‘implantation des mâts. Pourtant, un changement s‘opère en Bavière. Depuis la fin du gaz russe et l’attraction de grandes sociétés high-tech étrangères, le développement de l‘éolien se révèle nécessaire à la compétitivité future des sites industriels. Dans le même temps, la région a assoupli la règle « 10H » et s‘ouvre à l‘installation des nouvelles éoliennes. Cette nouvelle donne pourrait permettre à la Bavière de se hisser au même niveau que ses voisins, qui ont déjà fait des progrès considérables dans ce domaine.
La Bundeswehr toujours en difficulté
Un an après l‘invasion de l‘Ukraine par la Russie, le chancelier allemand, Olaf Scholz, avait promis un changement de calibre de l’armée allemande. Cependant, les promesses n‘ont pas été tenues et la Bundeswehr manque toujours de tout. Des bateaux, des avions et des chars, à la formation et à l‘entraînement, en passant par les casernes en état déplorable. Malgré les promesses de 100 milliards d’euros, aucun centime n‘est arrivé aux soldats. La bureaucratie et les processus de commandes très longs sont pointés du doigt. Pour remédier à cette situation, le gouvernement allemand devra investir 300 milliards d’euros. Mais le changement de paradigme de la politique de défense ne se fera pas en un claquement de doigt et ces difficultés ont un impact sur l‘attractivité de l‘armée allemande. 18.000 postes ne sont pas pourvus et 3 soldats sur 10 quittent leur poste après seulement 6 mois, ce qui remet en question le retour du service militaire obligatoire.