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Actualité – Joe Biden au Moyen Orient : tout ce qu’il faut retenir

Sommaire

Pour mémoire, le Moyen-Orient n’est pas tombé depuis 2016 aux concours et cette actualité est utilisable a bien plus d’un thème. Assez large pour couvrir bon nombre de sujets et assez précise pour montrer qu’on maitrise les questions abordées face à un correcteur.

 

Rappel des faits

Dans un contexte instable pour les Etats-Unis au Moyen-Orient, le président américain Joe Biden a réalisé du 13 au 16 juillet dernier une tournée en Israël, en Cisjordanie occupé et en Arabie Saoudite. Un an après la débâcle en Afghanistan avec le retrait chaotique des troupes et cette ligne directrice depuis l’administration Obama de se retirer de cette poudrière, Joe Biden a voulu signifier au contraire aux pays du Moyen-Orient et du Golfe (lors du Conseil de Coopération du Golfe auquel il a participé) que leur allié américain est et sera toujours présent. En effet, plusieurs dossiers s’entremêlent et compliquent la situation : celui de la guerre en Ukraine, de l’augmentation du prix du pétrole, du nucléaire iranien, de la question des droits de l’homme et la peur de laisser « une région sans maitre » (Dominique Moïsi). L’Amérique a tenté de trouver des accords sur la production du pétrole, de trouver des voies de dialogue avec le régime de Téhéran sans pour autant prendre des risques à l’approche des élections des midterms, tant ce dossier est brûlant aussi bien dans le camp républicain que démocrate.

 

Faire du lien avec cette actualité

  • Énergie – Le Moyen Orient, du fait de ses réserves est au cœur de la géopolitique dite objectale. L’OPEP, l’OPEP+, et même certain pays seuls comme l’Arabie Saoudite peuvent jouer seul avec le robinet du pétrole et dès lors faire jouer le cours du baril de pétrole. Ce voyage, qui avait entre autres pour objectif de trouver un accord sur la production de pétrole (à la suite des sanctions occidentales), se solde par un échec pour Washington, un accord signé bien en dessous des attentes de la Maison Blanche.
  • Nucléaire – L’Iran joue un rôle central au Moyen-Orient (économie diversifiée, énergie nucléaire, régime autocratique, gouvernement islamiste…) et fait peur aussi bien aux régimes voisins qu’au reste du monde. Dès les premiers jours de son mandat, Joe Biden a signifié vouloir relancer les négociations sur le nucléaire Iranien auquel il avait participé en tant que vice-président de Barack Obama. L’Arabie Saoudite joue dans ce dossier un rôle clé, et les divergences avec les Etats-Unis n’ont pas été diminuées, et ce malgré l’aide militaire décidé par Donald Trump et continué par Joe Biden pour la période 2019-2028. Joe Biden a tenté de relancer durant cette visite un certain nombre de canaux de discussion.
  • Les droits de l’homme – Ce voyage témoigne pour l’Amérique d’un « retour à la géopolitique » comme en parlait Walter Russell Mead, c’est-à-dire en d’autres termes, d’un retour à la realpolitik. En effet, le président américain a rencontré Mohamed Ben Salmane (MBS), le prince héritier d’Arabie Saoudite, qui avait commandité l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. En 2018, Joe Biden n’avait pourtant pas maché ses mots pour vivement critiquer MBS. 4 ans plus tard, il décide de passer outre ses valeurs pour avancer dans les affaires (le sous-titre d’un éditorial du The Atlantic datant du 12 Juin est éloquent : « The president is sacrificing his values in the interests of something we haven’t seen much of in the past two decades: realism » (Andrew Exum))
  • Le thème du déclin américain – Pendant longtemps, les Etats-Unis sont intervenus au Moyen-Orient pour imposer leur vision du monde par la force, prêt à exercer une forme de « wilsonime botté » (Pierre Hassner). Cependant, après avoir reconnu l’impossibilité dans cette région de faire parvenir une forme de paix par les armes, ils ont décidé de se retirer laissant derrière eux des états, régions, pays déstabilisé et ce pour longtemps. Joe Biden essaye de limiter par ce voyage les répercussions sur ces alliés régionaux pour une zone qui reste hautement stratégique.
  • La guerre en Ukraine – Déjà évoquée au sujet de l’énergie, la guerre a d’autres conséquences/répercussions, car il est vrai que la Russie joue aussi un rôle centrale dans la région. Aucun des pays que Joe Biden a rencontré le 16 juillet dernier, lors du conseil de coopération du golfe (CGG), n’a pris de sanctions à l’image des pays occidentaux à l’encontre de la Russie, notamment sur l’énergie et les liquidités. La question qui se pose dès lors pour la Maison Blanche est de trouver l’équilibre entre retrait progressif des troupes sans pour autant perdre l’influence et laisser place à la Russie, l’Iran ou encore à la Chine.

Les sujets possibles

  • Les Etats-Unis au Moyen Orient
  • Le Moyen Orient, une région à la dérive ?
  • Emancipation en terre d’orient ?
  • Les robinets du pétrole : maitre ou esclave ?
  • Quel avenir pour les démocraties ?

Les quelques points à retenir

  • Voyage de Joe Biden : 13 au 16 juillet 2022
  • Rencontres : Arabie Saoudite/ Israël/ Cisjordanie occupé + CGG
  • Thèmes abordés : nucléaire iranien, accord sur l’énergie, intérêt américain pour la région
  • Depuis la mandature Obama, les Etats-Unis tentent de se désengager progressivement du Moyen-Orient
  • Peur de laisser la place à d’autres puissances : Iran, Chine, Russie
  • Retour de la realpolitik
  • Vers un monde post américain (Fareed Zakarya)
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Luc Garbado