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Ahmed – De Casablanca à l’ESCP en passant par la prépa ECT

Sommaire

Rencontre avec Ahmed, étudiant à Casablaca qui a intégré l’ESCP après une prépa ECT.

 

Bonjour Ahmed, je te laisse te présenter

Je m’appelle Ahmed Mougou, j’ai 19 ans, je suis originaire de Casablanca au Maroc. J’ai fait mes trois années de lycée au lycée homologué Al Jabr. J’ai eu mon bac STMG mention très bien puis j’ai fait deux ans de prépa au lycée Ozenne à Toulouse. J’ai enfin intégré l’ESCP Business School cette année et je suis à la Junior Entreprise de l’école. 

 

Est-ce que la filière STMG était un choix ?

La filière STMG n’était pas au départ un choix. J’étais bon en maths mais j’avais des lacunes en physique et en français. Mon lycée était strict et imposait d’une certaine manière la suite des études. J’ai été ainsi affilié à la filière STMG. Mais j’ai pu m’épanouir véritablement dans cette filière, je l’ai prise comme une seconde chance pour exceller dans mes études.

Il faut savoir que contrairement à la France, la filière STMG n’est pas dévalorisée et n’a pas une aussi mauvaise image au Maroc, surtout au lycée Al Jabr. Ce qui m’a aidé pour la prépa est que le système éducatif de ce lycée était très strict et nous préparait déjà en amont à poursuivre vers une classe préparatoire.

 

Pourquoi avoir décidé de quitter le Maroc ?

En ECT il n’y a pas vraiment beaucoup de choix au Maroc et encore moins de bonnes prépas sauf La Résidence mais la manière d’enseigner ne me convenait pas et je voulais aller à l’étranger. De plus mes parents m’avaient fait passer un bac français donc c’était bien pour que je puisse partir ensuite. Au Maroc, beaucoup d’étudiants quittent le pays une fois leur bac en poche pour aller dans d’autres pays. Par exemple une grande majorité de ma promo est partie à l’étranger.

 

Ce n’était pas trop dur de quitter ta famille, tes amis, ton pays ?

Non car je ne m’en rendais pas compte sur le moment et ce n’était pas non plus une surprise que je parte puisqu’on était tous (ma famille et moi) préparé depuis quelques temps. J’étais venu une seule fois à Paris mais je ne connaissais pas la France. J’en avais quelques connaissances grâce à la télé et aux réseaux sociaux mais c’était tout. Partir était pour moi un défi, c’était excitant. Je me disais que je devais devenir adulte et donc me confronter au monde extérieur.

 

Pourquoi avoir choisi la prépa alors que ce n’est pas la filière la plus prisée par les STMG ?

J’avais postulé aux prépas les plus reconnues en ECT c’est-à-dire : Ozenne, Turgot, Notre-Dame du Grandchamp et Michelet. J’étais accepté dans la majorité et également à l’université anglaise City University.

Je savais que la prépa était un pari risqué puisque l’issue de la prépa se joue sur un concours et pas sur les notes de toute l’année. Au Maroc, un diplôme français a particulièrement de la valeur sur le marché du travail et j’ai pour objectif de retourner au Maroc plus tard. J’ai donc choisi la prépa car je trouvais que c’était le choix le plus adéquat à mon profil.

Et j’ai choisi particulièrement Ozenne car elle est très bien classée et également pour la ville (Toulouse). Cette ville m’attirait car je ne la connaissais pas du tout et le contexte était selon moi calme et propice à la réussite. Dans l’idéal je préférais commencer par une petite ville puis atteindre plus tard une parisienne où je pourrais à ce moment découvrir Paris. Choisir la prépa a été l’un des meilleurs choix que j’ai faits de ma vie.

 

Comment as-tu vécu ta prépa ?

En prépa il y a des hauts et des bas, des moments de remise en question mais aussi des moments d’accomplissement comme dans la vie. Ce qui était compliqué était de gérer d’un côté ma vie personnelle (vivre tout seul, les tâches ménagères, les papiers administratifs …) car je n’avais personne en France et de l’autre la prépa. Mais avec du recul je peux dire haut et fort que j’ai bien vécu ma prépa. En effet mon lycée m’avait déjà préparé en quelque sorte à ce rythme de travail mais je pense que l’environnement dans lequel j’ai vécu ma prépa était aussi un facteur important à ma réussite. Il n’y avait pas de concurrence maladive au sein de la classe et j’étais entouré par une bande d’amis avec qui je m’entendais très bien et c’est en quelque sorte aussi grâce à eux que je suis à l’ESCP aujourd’hui. Je n’étais pas le plus grand travailleur mais quand je travaillais j’étais efficace, surtout à la dernière minute (même si je ne vous le conseille pas). J’avais besoin que des gens me poussent à travailler et ça a été le cas. Quand je vois ce que j’ai pu accomplir jusqu’à maintenant je dis heureusement que je fais la prépa.

 

Quelle école visais-tu ? Quelles ont été tes notes au concours ?

J’avais pour objectif d’obtenir une parisienne au début de la prépa mais ma motivation s’était un peu atténuée durant les deux années.

Cependant toutes les quatre semaines à Ozenne on avait un entretien de personnalité et je ne sais pas pourquoi mais je présentais toujours l’ESCP – ce qui a dû me porter chance haha.

Au concours (BCE), j’ai eu des notes qui correspondaient plutôt à celles obtenues durant l’année. Ma seule surprise au concours a été la synthèse de texte : j’ai eu 12 alors que je n’avais jamais fait de synthèse de ma vie donc j’ai été agréablement surpris. Sinon j’ai eu 19,1 en maths ESCP et 16,5 en éco-droit.

 

Des conseils pour les matières que tu as craquées ?

Pour les mathsc’est de l’entraînement il n’y a pas de secrets. Je pense que l’entraînement permet d’apprendre à mieux gérer son temps et à faire moins d’erreurs. Il faut aussi repérer les questions faciles à faire et absolument les traiter avant de quitter l’épreuve. Il n’y a pas de fatalisme dans les maths donc surtout ne vous découragez pas ! J’ai des amis qui avaient de grosses lacunes et qui s’en sont bien sortis au concours !

En éco-droit : j’aimais beaucoup cette matière et je remercie ma prof à Ozenne qui m’a été d’une grande aide. Mon conseil principal est une gestion du temps optimale.

Pour la synthèse en économie, il faut bien synthétiser les articles économiques et choisir un plan adéquat qui vous permettra d’organiser ce que vous avez collecté comme idées. Il faut donner les arguments des auteurs, pas le vôtre, et donner un point de vue objectif dans la copie.

Pour la question de réflexion argumentée : je vous conseille de connaître votre cours et apprendre des faits économiques actuels. Il faut être rapide et être intéressant. Je conseille de donner 2 théories économiques dans le premier axe et 2 dans le second axe.

Le droit c’est beaucoup de par cœur. Il faut apprendre rigoureusement les textes de lois, les principes juridiques … et maîtriser son cours ! Il faut savoir très rapidement quels éléments prendre, tout cela en étant à la fois efficace et exhaustif. Par exemple dans la rédaction de la solution d’un cas pratique sur l’imprévision, citer l’arrêt de principe du « Canal de Craponne » valorise une copie comparée aux autres. Ce qui est évalué en droit est la capacité à répondre à un problème donné en utilisant les bons arguments juridiques.

 

Aurais-tu des conseils pour les étudiants qui visent les meilleures écoles ? Pour ceux en ECT, et pour les autres ?

Je vais résumer la prépa en une équation : action + ambition = résultat, mais il faut inclure également le facteur chance. Le facteur chance doit être maitrisé. Je m’explique : plus on s’entraîne et plus on le réduit. 

La STMG est mal vue en France et c’est vraiment dommage ! Les profs de STMG pensent eux-mêmes que la prépa n’est pas faite pour leurs étudiants, qu’ils ne réussiront pas. Ce n’est pas parce que vous êtes en STMG que vous ne réussirez pas, vous n’êtes pas moins intelligents que les autres. Donc même si vous êtes dans cette filière, osez la prépa !

Je sais qu’en filière ECT plus qu’en filière générale sûrement, les étudiants ont des lacunes mais il faut que vous les combliez. Il faut se donner les moyens d’affronter les matières dont vous avez peur. Il faut également travailler les matières spécifiques (éco-droit, management et maths). Ces matières permettent réellement de se démarquer. Ayez de l’ambition, croyez en vous et n’abandonnez jamais. On pense qu’en première année on n’a pas les compétences pour accéder aux parisiennes mais je suis sûr que si vous travaillez dès le début vous pourrez les atteindre.

Pour les autres prépas, je vous dirais la même chose : il faut de l’ambition et ne pas avoir peur de viser haut. Il faut également être humble vis-à-vis de son travail et avoir conscience qu’on peut toujours s’améliorer.

 

Un dernier mot ? Donnez tout en prépa whatever it takes.

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Julien Bourbé
Après deux ans de ECE dans la première prépa de France (Teilhard de Chardin) et une khûbe dans une prépa moins connue (Ipesup), j’ai intégré l’ESCP. Rédacteur en ESH, j’ai à cœur de transmettre les méthodes et astuces qui ont fonctionné pour moi, pour que vous explosiez le concours.