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Allemand LV2 ELVI 2021 – Analyse du sujet

Sommaire

Découvre sans plus attendre l’analyse du sujet d’Allemand LV2 ELVI tombé au concours 2021 pour les candidats des prépas ECE ECS et ECT.

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Analyse du sujet 

THEME

Comme à l’accoutumée, le sujet de thème est un extrait de texte littéraire. Ce qui est plus surprenant cette année, c‘est sa forme, puisqu’à l’exception de la dernière phrase, ce n’est qu’un dialogue. Heureusement que la langue allemande est peu regardante en ce qui concerne la ponctuation du dialogue (ce qui peut poser un problème en anglais, en revanche). On comprend qu’il s’agit de deux personnes, probablement des collègues, qui sont ensemble au restaurant et qui discutent argent. De prime abord, donc, ce sujet semble plutôt accueillant.

Mais quand on le regarde de plus près, plusieurs difficultés se posent:

  • Le vocabulaire employé est difficile (“consul”, “faire mine de”, …)

  • Certaines phrases sont incomplètes ou ont une structure particulière puisque c’est du langage parlé.

  • Il y a des interjections (“Ah bon?”, “Oh”) qui se traduisent différemment selon l’intonation qu’on leur donne. Par exemple, le “Ah bon?” qui signifie “Tu es sûr?” ne se traduira pas de la même façon que le “Ah bon!” qui signifie “C’est bien ce que je me disais!”.

Comme toujours, donc, il fallait être attentif au sens de chaque mot. Traduire mot-à-mot aurait été une erreur car beaucoup d’expressions relevaient du langage parlé, idiomatique. En revanche, quand la structure de la phrase était incomplète (c’est à dire pas du type sujet, verbe, complément), on peut conserver la structure en français: il ne sert à rien de vouloir compléter la phrase en lui inventant une suite. Pour conclure, il fallait plus que jamais faire attention au caractère idiomatique de sa traduction.

VERSION

Encore une fois, en ELVI, la version est littéraire. Cette version état particulièrement abordable, ce qui est logique au vu de la complexité du thème, sur lequel beaucoup de candidats auront probablement passé plus de temps que prévu. Ici, la plupart des mots sont soit transparents, soit devinables avec le contexte, soit expliqués en bas de page.

Il n’y a donc pas de difficulté majeure à comprendre que ce texte parle du cinéma. Le premier paragraphe “retranscrit” les pensées de la personne qui regarde le film, alors que le deuxième porte sur une scène du film en particulier.

On retrouve donc dans ce texte le vocabulaire du cinéma, mais aussi celui, plus classique, de la voiture. Ce dernier champ lexical est extrêmement récurrent dans les sujets d’allemand, et il est donc très important de le maîtriser.

Puisque la difficulté est moins élevée dans cette version, il faut se différencier des autres candidats en proposant des traductions originales et qui collent parfaitement au sens du texte. N’hésitez donc pas à modifier la structure de phrase, à transformer un verbe en groupe nominal, si c’est ce qui colle le mieux !

 

EXPRESSION

Le sujet de l’expression écrite de l’allemand LV2 portait sur un concept né en 2010, le Wutbürger. Même sans en avoir connaissance, l’article permettait aisément de s’en approprier la signification. L’article du Spiegel ne posait aucune difficulté de lexique, de sens. Seules quelques allusions culturelles, telles “Pegida”, “Bahnprojekt Stuttgart 21” pouvaient poser des difficultés d’accession au sens précis. En somme, l’article brassait de nombreux événements récents (et d’autres moins récents) de l’Allemagne qui pouvaient donner aux candidats toute leurs chances de tirer profit de l’article.

 

1/ La première question demande aux candidats de préciser la façon dont le journaliste décrit et explique le phénomène de Wutbürger. Il ne s’agissait donc pas de déployer ses connaissances en faisant fi de l’article, mais bien de le décortiquer, en mettant au besoin lesdites connaissances au service d’un exposé convaincant. 

L’article avait la particularité d’évoquer de nombreux aspects : explication du phénomène de colère ambiante d’un point de vue philosophique, politique, historique, sociologique et actuel. Il était donc primordial de structurer son exposé pour montrer au jury votre capacité à ordonner le discours. La pertinence de l’agencement des diverses sources d’explication sera appréciée par les correcteurs : il faut éviter absolument l’effet catalogue, que l’on peut soi-même ressentir en lisant l’article.

De même, il était possible d’expliciter les références culturelles de l’article pour donner une meilleure intelligence de l’article, ou bien d’en mobiliser d’autres, similaires si cela était nécessaire.

Enfin, les meilleures prestations seront celles qui feront apparaître une tension définitionnelle du concept de Wutbürger, sans s’éloigner de la perspective de l’auteur. Si des enjeux, des limites, des contradictions – fussent-ils indirectement évoqués – avaient été mises en évidence par le journaliste, il appartenait aux candidats de les rapporter.

 

2/ Le sujet d’expression écrite questionnait la Streitkultur, c’est-à-dire la culture de la dispute. On demandait au candidat d’établir la limite de ce concept démocratique. La question est dangereuse, car il fallait s’astreindre à ne pas basculer dans le politiquement incorrect, en voulant justifier l’injustifiable. Lorsqu’un sujet remet en cause la légitimité d’un droit, la limite d’un phénomène dit démocratique, on peut facilement tomber d’une part dans un discours trop convenu comme dans un discours antidémocratique. Elle pouvait être traitée d’un point de vue politique, institutionnel et philosophique. Dans ce genre de devoir, c’est bien entendu ce dernier aspect qu’il convenait de privilégier, en mobilisant d’authentiques arguments. 

Les meilleures copies sauront se distinguer par l’originalité de ces arguments, en évitant de recycler les mêmes allusions à Pegida ou aux Gilets jaunes, déjà mentionnés par le journaliste. Il était donc tout à fait possible d’évoquer les manifestations de Chemnitz d’extrême droite, ou bien le récent mouvement des Querdenker dits “anticorona”. 

Dans ce genre de questionnement, il est à éviter d’argumenter seulement dans un sens. Plans dialectiques ou notionnels devraient donc être acceptés. Ce qui est le plus important est d’établir une argumentation cohérente, bien construite, qui se dirige vers un but précis, en ayant soin de toujours remettre en cause les fondements mêmes de la réflexion. 

 

Enfin, une remarque sur le niveau de langue. Les candidats sont sommés de n’employer que les lexiques et les expressions dont ils sont orthographiquement et grammaticalement sûrs. Rien de pire pour le jury, dans un concours de ce niveau, que de trouver des erreurs élémentaires dans les copies des candidats, surtout quand celles-ci portent sur des mots qui sont déjà utilisés dans le support écrit. La relecture permet d’éviter ce genre d’écueil. 

 

Nous espérons un grand succès aux candidats !

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Timothé Casoni