Retrouvez ici une analyse d’un sujet inédit d’ESH portant sur le chapitre de la monnaie et des taux de change. Pour réussir cette épreuve, n’oubliez pas qu’il y a des clés à bien comprendre et des attentes à maîtriser. Entraînez vous à problématiser ce sujet, qui peut d’ailleurs aussi tomber en khôlle, avant de regarder l’analyse.
I. Travail préliminaire : analyse du sujet
La première chose à faire en lisant un sujet est de définir très précisément les termes importants et d’en découvrir toutes ses notions, acceptations, variantes…
A. Les termes importants à définir dans le sujet
- Monnaie = on peut définir la monnaie en décrivant ses trois fonctions : unité de compte (elle mesure les valeurs), instrument de réserve (elle conserve la valeur), et intermédiaire des échanges (elle facilite les transactions). La qualité d’une monnaie se mesure par son prix, c’est-à-dire le taux de change (valeur d’une devise en fonction de monnaies étrangères).
- Monnaie forte = une monnaie forte se caractérise généralement par un taux de change supérieur à la parité de pouvoir d’achat (qui rend similaire les prix nationaux et étrangers). En conséquence, une monnaie forte offre à ses détenteurs un pouvoir d’achat élevé en produits étrangers et préserve l’épargne des détenteurs de la monnaie. En effet, les produits nationaux sont moins compétitifs. Ainsi, on peut dire généralement qu’une monnaie forte s’apprécie.
- Monnaie faible = on peut définir une monnaie faible inversement à une monnaie forte. Ainsi, une monnaie faible serait une monnaie ayant tendance à se déprécier et à avoir un taux de change inférieur à la parité de pouvoir d’achat.
B. Trouver la problématique soulevée par ce sujet
Il faut à présent se demander pourquoi le jury (ou le professeur) nous a posé cette question. Il y a forcément une raison ; chaque sujet à un enjeu, un problème. Il ne s’agit pas de réécrire le sujet.
Ici, on peut se dire que le taux de change agit sur la croissance à travers la compétitivité prix en modifiant son solde courant. La taux de change détermine aussi l’attractivité d’une monnaie pour la rendre plus ou moins attractive. Il faut également tenir compte des mouvements de capitaux qui vont être influencés par les taux de change, et du contexte monétaire et financier international évoqué (s’agit-il des années post Bretton Woods ? Des années 90s ? De 2008 ?…).
Idées de références à utiliser
Vient enfin l’étape où l’on recherche dans sa mémoire les connaissances (références, exemples,…) que l’on pourrait mobiliser et qui nous viennent en tête à la lecture du sujet.
Dans ce sujet, il faudra bien sûr évoquer les différentes monnaies internationales présentes ou passées et analyser leur évolution : le dollar, la livre sterling, le mark et le yen entre autres. En termes d’auteurs, MUNDELL était bien sûr à mobiliser (avec le triangle des incompatibilités). On pouvait aussi faire référence à MARSHALL et LERNER (avec le théorème des élasticités critiques), J. RUEFF (déficit sans pleurs), JP FITOUSSI (avec la “croissance molle”), STIGLITZ (politiques fiscales et économiques peu efficaces à long terme), l’effet BALASSA-SAMUELSON (voir autre article sur notre site), DORNBUSCH (théorie de la surréaction), ou encore WILLIAMSON (taux de change d’équilibre fondamental). D’autres auteurs ou références étaient bien sûr acceptées également. Mais attention à ce que votre copie ne devienne pas une simple liste d’auteurs sans aucun lien logique.
Conception du plan
En ESH, il n’est pas obligatoire de réaliser un plan en trois parties/trois sous parties, comme c’est le cas en CG par exemple. Un bon plan en deux parties peut être mieux noté qu’un plan bancal en trois parties, alors ne vous forcez pas.
Dans le cas de ce sujet, un plan en deux parties était envisageable. Attention toutefois à ne PAS séparer le sujet en deux parties telles que : I. Les monnaies fortes; II. Les monnaies faibles. Il faut que dans chaque partie, on évoque les monnaies fortes et les monnaies faibles.
Ainsi, on pouvait penser à un plan comme : I. Le taux de change est un facteur important qui influence la balance des paiements et permet d’identifier les avantages et les inconvénients des monnaies fortes et faibles; II. Toutefois, la globalisation financière des années 80s a transformé certaines de leurs caractéristiques et a notamment accru les contraintes qui pèsent sur elles.
II. Rédaction de l’introduction et de la conclusion
Il est important de rédiger son introduction au brouillon avant de la rédiger au propre sur votre copie. C’est la première impression qu’aura votre jury en lisant votre copie et il se fera tout de suite une idée de votre note approximative. Attention donc à réaliser de belles tournures de phrases et à ne faire aucune faute d’orthographe. Une introduction d’ESH se réalise en 4 parties : l’accroche, la définition des termes, la problématique, et l’annonce de plan. Ici, on peut proposer une citation du premier président de la Banque Centrale en terme d’accroche “Un euro fort est dans l’intérêt d’une Europe forte”. Pour la problématique, on peut penser à se demander quels sont les effets des monnaies fortes ou faibles sur le balance des paiements, mais d’autres problématiques sont aussi acceptables.
En ce qui concerne la conclusion, cette dernière se réalise en deux parties et peut se rédiger au brouillon avant de commencer à rédiger au propre (mais ce n’est pas une obligation). Tout d’abord, on répond à la question posée (la problématique) puis on ouvre sur une question adjacente que l’on pourrait se poser, sur un autre sujet, en évoquant un auteur par exemple. On peut ici utiliser WILLIAMSON en évoquant le taux de change d’équilibre.
III. Rédaction de la dissertation
Il faut penser à un plan détaillé avant de rédiger la dissertation. Pour notre sujet, voici un des plans possibles :
- A. Parfois, une monnaie faible peut permettre une plus grande croissance économique grâce à l’amélioration de la compétitivité prix des produits du pays. B.Mais une monnaie forte permet d’obtenir des avantages économiques également
- A. Le cercle vicieux des monnaies faibles est à fuir par tous les pays… B.Tout comme le risque des crises de change
Il ne faut pas hésiter à donner des exemples pour illustrer vos références et vos auteurs. Pour ce sujet, on pouvait penser à évoquer la Chine au début du XXIème siècle qui maintient la sous évaluation de sa monnaie de 20 à 40%; la livre sterling dans les années 20s et la forte croissance du pays dans les années 30s; le tournant de la rigueur en 1983, la stabilisation du franc par rapport au mark après 1986; le cercle vertueux des monnaies fortes après 1980 en Allemagne et aux USA; les taux d’intérêts élevés de la Banque de France (supérieurs à ceux de l’Allemagne) au début des années 90s, ou enfin de la croissance des pays d’Amérique du Sud (par exemple l’Argentine) jusqu’aux années 2000s grâce aux politiques d’ancrage (par exemple crawling peg).
Attention à quelques erreurs à ne pas comettre dans ce sujet :
- Autrefois, le mark était certes sous-évalué, mais il n’a jamais perdu en valeur
- Quand une monnaie est sous-évaluée, leprix des importations ne s’accroît pas toujours
- Le dollar sous Bretton Woods était dominant mais n’était pas une monnaie forte, sauf lors des années 50s/60s avec le dollar gap.
- En 1931, la livre n’est pas dévaluée : elle flotte à la baisse (attention à la différence entre dévaluation ete dépréciation).
Si vous souhaitez vous entraîner davantage pour vos dissertations d’ESH, n’hésitez pas à consulter nos autres analyses de sujet ou explication de cours sur notre site.