Arthur Cecil Pigou (1877-1959) était une figure majeure dans le domaine de l’économie au début du XXe siècle. Celui-ci a grandement contribué au développement de l’économie du bien-être et à la politique environnementale. Dans cet article, nous allons revenir sur ses idées clés qui ont permis de jeter les bases des discussions modernes sur les défaillances du marché, les externalités et l’intervention gouvernementale dans les affaires économiques.
Biographie
Né à Ryde, au Royaume-Uni, en 1877, a commencé au King’s College de Cambridge, où il a montré une exceptionnelle excellence universitaire, obtenant plusieurs distinctions académiques. C’est dans cette prestigieuse institution qu’il a croisé la route de son mentor, Alfred Marshall, une figure éminente dans le domaine de l’économie. En 1908, à la retraite de Marshall, Pigou lui a succédé dans ce rôle prestigieux à Cambridge, un poste qu’il a occupé jusqu’en 1943. Sa période à Cambridge a été marquée par d’importantes contributions au domaine de l’économie et par une collaboration avec les principaux économistes de son époque, y compris John Maynard Keynes. Au cours de sa carrière prolifique, Pigou a réalisé des avancées significatives dans la pensée économique, en particulier dans le domaine de l’économie du bien-être et du concept d’externalités.
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L’Économie du Bien-Être
L’œuvre la plus célèbre d’A.C. Pigou, L’Économie du Bien-Être (1920), a introduit un nouveau domaine d’étude éponyme. Celui-ci définie l’économie du bien-être comme « cette catégorie de satisfactions et d’insatisfactions qui peuvent être mises en rapport avec une mesure monétaire ». Dans cette œuvre majeure, Pigou a associé le bien-être individuel à la consommation de biens et de services, affirmant que le bonheur et le confort sont étroitement liés à l’acquisition de biens matériels. Il a soutenu que l’économie du bien-être se concentre sur les aspects de satisfaction et de mécontentement qui peuvent être quantifiés en termes monétaires. Selon Pigou, le bonheur d’un individu augmente avec la consommation de biens économiques. Ainsi, des ressources économiques plus importantes se traduisent par un bien-être accru.
Le Concept d’externalités
Le travail de Pigou s’est plongé profondément dans le concept d’externalités, qu’il a qualifié d' »effets externes ». Les externalités sont des situations où les actions d’un individu ont un impact sur le bien-être d’un autre sans aucune transaction monétaire correspondante. Pigou a identifié les externalités comme un facteur clé dans les imperfections et les échecs du marché. Il a catégorisé les externalités en deux types :
- Externalités Positives : Elles surviennent lorsque l’action d’un individu profite à d’autres sans compensation. Par exemple, un jardin bien entretenu apprécié par les voisins sans coût représente une externalité positive.
- Externalités Négatives : Les externalités négatives surviennent lorsque les actions d’un individu imposent des coûts à d’autres. Par exemple, la pollution générée par une usine affecte négativement la santé et le bien-être des résidents voisins.
Pour Pigou, ces externalités posent un problème. En effet, celles-ci ne sont pas correctement traitées par le mécanisme du marché. Elles peuvent conduire à des résultats sous-optimaux en termes de bien-être individuel et social.
La taxe Pigouvienne : corriger les défaillances du marché
La solution de Pigou pour résoudre le problème des externalités négatives était l’introduction de ce qui est aujourd’hui appelé la « taxe pigouvienne » ou « taxe Pigou ». Il a soutenu que lorsque les individus ou les entreprises imposent des externalités négatives à autrui, ils devraient être contraints de payer les coûts sociaux associés. L’imposition d’une telle taxe créerait des incitations économiques pour ces acteurs afin de réduire leurs activités nuisibles et atténuer les externalités qu’ils génèrent.
Ce concept du « pollueur-payeur » a jeté les bases des politiques environnementales modernes et des réglementations visant à internaliser les coûts externes de la pollution et d’autres activités préjudiciables. Les gouvernements du monde entier ont depuis adopté les principes de Pigou, et cette approche reste au cœur de l’économie environnementale.
L’effet Pigou
En réaction aux critiques et à l’évolution de la pensée économique, Pigou a publié Le Voile de la Monnaieen 1949, dans lequel il a introduit le concept de l' »Effet Pigou ». Cet effet est un phénomène économique contre-intuitif qui suggère que la baisse des prix peut stimuler l’activité économique en période de déflation. La théorie de Pigou postule qu’à mesure que les prix baissent, la valeur réelle de la monnaie augmente, incitant les individus à percevoir un plus grand sentiment de richesse et à augmenter leurs dépenses. L’Effet Pigou est particulièrement pertinent dans des environnements économiques de déflation, où la baisse des prix et le pouvoir d’achat accru peuvent stimuler la reprise économique.
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En somme, les contributions d’Arthur Cecil Pigou à l’économie sont à la fois profondes et durables. Son travail pionnier dans les domaines de l’économie du bien-être et de la politique environnementale a laissé une empreinte indélébile sur la discipline. Les idées innovantes de Pigou sur le bien-être individuel, les externalités et les défaillances du marché continuent de façonner la recherche économique et le développement des politiques. Son introduction de la taxe Pigouvienne demeure un pilier de la politique environnement
