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Quel avenir pour la monarchie britannique après le couronnement du roi Charles III ?

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L’année 2022 fût une année riche en émotion pour la famille royale : entre la célébration des 70 ans de règne de la reine Elizabeth II(The Platinum Jubilee) en juin 2022, son décès le 8 septembre 2022,  le « Megxit », … Cette famille a beaucoup fait parler d’elle pour le meilleur et parfois pour le pire. Ainsi, la place de la monarchie au sein d’une société cosmopolite a été remise en question à la suite du décès de la reine.

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Un Commonwealth solide mais une monarchie menacée dans les pays du Commonwealth ?

Pendant longtemps l’Empire Britannique était surnommé « l’empire sur lequel le soleil ne se couche jamais », il s’agit ici d’une traduction de « the sun never sets on the British Empire » : une formulation bien connue des Britanniques visant à souligner la grandeur de l’empire. Prenons un exemple concret pour illustrer cela : lorsque Londres allait dormir, l’Australie se réveillait (il faisait donc toujours jour sur l’empire). Toutefois, c’est au cours du règne d’Elizabeth II que l’ empire se démantela après la Seconde Guerre mondiale par une vague de décolonisation. Bien que de son vivant la reine a essayé de garder des liens forts avec les anciennes colonies en créant le Commonwealth qu’elle surnommait  «  la famille des Nations » (Family of Nations), certains pays du Commonwealth semblent maintenant prêts à devenir des républiques (tout en restant membres du Commonwealth). Par exemple, en 2021 la Barbade -indépendante depuis 1966- décida de devenir une république et dès lors de ne plus reconnaitre la reine comme « head of state » (chef(fe) d’état). Il est important de souligner que la Barbade est toujours membre du Commonwealth, et que des pays comme l’Australie ou la Jamaïque pourraient s’en inspirer.

 

La montée du républicanisme au Royaume-Uni et un avenir incertain pour la monarchie ?

Si comme la décrit Graham Smith (CEO du groupe Republicans) la reine fut longtemps un bouclier pour la monarchie, en raison de sa grande popularité et de son dévouement sans failles -on peut notamment illustrer ces qualités avec une photo de la reine prise quelques jours avant son décès qui a marqué les esprits : celle où la reine affaiblie accueille Liz Truss- ;Charles III n’a pas ce même aura et a longtemps été perçu comme le vilain petit canard de la famille royale. Ainsi, le nouveau roi est contesté -notamment par les jeunes -et des manifestations anti-monarchie eurent lieu lors de son couronnement le 8 mai 2023 : il s’agit du fameux #NotMyKing scandé par certains républicains dans les rues londoniennes …  Chose impensable en 1943. On peut expliquer cette montée du républicanisme notamment par la crise économique et sociale que traverse le pays. En effet, si les contribuables doivent se serrer la ceinture, ils doivent aussi payer pour la vie de palace de la famille royale… Ce qui paraît d’autant plus inacceptable en ces temps difficiles.

Il faut cependant nuancer cette montée du républicanisme en montrant le soutien infaillible du peuple britannique envers la famille royale. En effet, d’après un sondage de l’institut YouGov 70% des Britanniques soutiennent Charles III et seulement 27 % d’entre eux souhaitent mettre fin à ce régime.

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La modernité au sein de la monarchie : oui mais à petite dose ?

Charles III, critiqué pour son manque de modernité ? Qu’à cela ne tienne : le couronnement sera une opportunité de montrer au monde et surtout à ses sujets que la monarchie n’est pas synonyme d’anachronisme. Le couronnement du roi Charles III semble alors répondre indirectement à toutes les critiques faites à la monarchie. Le roi d’Angleterre est à la tête de l’Église Anglicane dans une société cosmopolite ? Charles III sera le « defenders of all faith » ( représentant de toutes les religions), et toutes les religions majoritaires présentes au Royaume-Uni seront représentées et mises en valeur lors du couronnement . La monarchie est trop éloignée de ces sujets ? Toutes les personnes du Commonwealth -qui le désirent- pourront prêter serment au roi, tandis que ceci fut le privilège des Sages au temps d’Elizabeth II. En parlant du couronnement, un invité (le Prince Harry) s’y est fait remarquer notamment en critiquant l’archaïsme de cette famille dans son livre Spare et sa série Netflix Meghan & Harry… En effet, si Wallis Simpson – ancienne actrice américaine divorcée et épouse de l’oncle d’Elizabeth II- fût la raison pour laquelle l’oncle d’Elizabeth II et ex-monarque Édouard VIII abdiqua, il semblerait que l’histoire se répète mais cette fois-ci avec une autre américaine :Meghan Markle ( le « Megxit »).

Pour conclure, aujourd’hui la monarchie fait partie de l’ADN du pays. La monarchie semble donc toujours avoir de beaux jours devant elle. Toutefois, elle se doit de répondre aux critiques faites à son égard et doit légitimer sa place au sein de la société britannique.

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Selma El Houti