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Les bienfaits de la globalisation financière

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« Les idées, les connaissances, la science, l’hospitalité voyagent. Ce sont des choses qui par nature devraient être internationales. Mais par-dessus tout, laissons la finance être essentiellement nationale », J.M. Keynes, 1933, De l’autosuffisance nationale. Il existe aujourd’hui 3 types de flux de capitaux principaux : les Investissements Directs Étrangers (IDE), les flux de dettes et les investissements de portefeuille. La globalisation devait permettre deux choses : un meilleur financement et une plus grande stabilité. Elle correspond à des transformations qui ont affecté les principes de fonctionnement de la finance. Ce sont des transformations très profondes qui associent étroitement la libéralisation des systèmes financiers nationaux et l’intégration internationale des économies. Nous verrons dans cet article les bienfaits que peut apporter une telle ouverture.

 

Une allocation optimale du capital à un coût moindre

En premier lieu, la globalisation financière permet une déconnexion entre les besoins et les capacités de financement : chaque individu peut désormais trouver un financement à travers le monde. Cette idée fut notamment au fondement de la mise en place de l’Acte unique en 86 avec l’idée de la libre circulation des capitaux en Europe. La conséquence d’une telle ouverture permet l’augmentation de la rentabilité moyenne des investissements car les capitaux vont désormais s’investir dans les projets les plus rentables plus facilement. Cette idée tend aussi à installer une concurrence des offreurs de capitaux, ce qui permet de diminuer le coût du capital pour les entrepreneurs. Ces derniers peuvent ainsi financer des projets à moindre coût, ce qui est bénéfique pour la croissance.

Cette idée permet théoriquement de favoriser la croissance économique. En effet, plusieurs études ont montré un lien entre développement du marché financier local et croissance. Elles sont résumées dans le livre de Rajan et Zingales, Saving Capitalism from the Capitalists. Il y est montré qu’aux États-Unis, lorsqu’un État déréglemente, autrement dit ouvre son marché bancaire, sa croissance est supérieure à celle des autres États. Cette idée est également vérifiée en France. Lors de la déréglementation de 1985, on constate (étude de Bertrand, Thesmar, Schoar) que les entreprises qui ont besoin d’accès au crédit connaissent une accélération de leur croissance relativement aux autres (augmentation du chiffre d’affaires), et la productivité augmente également plus vite. L’origine de ce phénomène peut être attribuée à la déréglementation qui entraîne la faillite des entreprises peu productives, ce qui libère des ressources pour d’autres plus productives et renforce la concurrence entre elles.

 

Un enjeu particulier pour les Pays en Voie de Développement

Selon Nurkse, économiste américain, si un pays est pauvre, son revenu est donc faible. Or, si son revenu est faible, son épargne l’est forcément encore plus. Comme il n’y a quasiment pas d’épargne au sein d’un tel pays, il ne peut pas y avoir d’investissements, donc théoriquement pas de croissance. De ce fait, le pays est condamné à rester pauvre. Le fait est que souvent, les Pays en Voie de Développent ont un marché financier peu développé, ce qui pousse peu les agents à épargner dans la mesure où il n’y a nulle part où investir. Développer le marché financier d’un pays dans cette situation permettrait justement de favoriser l’arrivée des capitaux aux investisseurs étrangers et ainsi permettre un transfert de technologies plus facilement sans fournir de gros efforts en recherche et développement. Cela serait un enjeu crucial afin de mettre en place un système soutenu de croissance pour in fine se développer économiquement. La globalisation financière offre aux pays émergents une puissante opportunité de se développer. Il est toutefois à noter que cet argument reste théorique et un autre article concernant cette fois-ci les méfaits de la globalisation financière sera prochainement publié.

 

Une plus grande discipline imposée aux Etats

Nous avons vu précédemment que la globalisation financière peut être source de croissance. Elle est aussi selon les termes de Rogoff source de « bénéfices collatéraux ». En effet, une plus grande ouverture financière au sein d’un pays pousse le cœur du système financier et surtout les États à une plus grande discipline. Comme ces derniers cherchent à attirer le plus de capitaux étrangers afin de favoriser l’apparition d’une forte croissance, ils sont incités à mettre en place des politiques macroéconomiques stables, de développer des institutions et un cadre juridique et légal bénéfique aux investisseurs. Le marché financier devient de la sorte une zone moins instable et ce d’autant plus qu’une globalisation pousse à une meilleure efficience des marchés. En effet, avec les progrès technologiques, les informations sont aujourd’hui transmises sans délai et à un coût quasi-nul à l’ensemble des individus. Si les marchés deviennent de ce fait tous globalisés, ils peuvent apparaître par la même occasion totalement efficients signifiant que le prix de chaque actif sur le marché correspond à son prix réel. Ainsi, théoriquement, il n’y aurait plus besoin d’un commissaire-priseur walrasien cherchant à tâtonnement le prix du marché car ce dernier serait constamment connu de tous, et de plus le marché serait beaucoup plus stable ce qui permettrait d’éviter les grosses crises financières du passé.

 

Pour approfondir le fonctionnement même de la globalisation financière, je vous conseille de lire en plus cet article

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Dorian Zerroudi
Co-fondateur d'elevenact (Mister Prépa, Planète Grandes Ecoles...), j'ai à coeur d'accompagner un maximum d'étudiants vers la réussite !