Suite à la décolonisation du continent, différents régimes politiques ont été mis en place, dont des démocraties mais aussi des dictatures. Parmi les dictatures, certains États entament des processus de démocratisation mais l’inverse de produit aussi. Il convient donc d’analyser la présence de démocratie sur le continent et sa réelle application.
Des décolonisations au début du 21ème siècle, de nombreux régimes totalitaires se mettent en place, même si certaines démocraties commencent à émerger
Suite aux indépendances des États africains, de nouveaux régimes africains sont arrivés. Aux sorties des indépendances, ce sont de nombreux régimes autoritaires qui se mettent en place. De nombreux népotismes apparaissent comme au Gabon où la famille Bongo est au pouvoir depuis 1967 ou au Togo avec le pouvoir de la famille Gnassingbé. Cependant si de nombreux régimes totalitaires se sont mis en place durant cette période, on observe aussi des élans de démocratie dans certains États africains. Dès son indépendance le Sénégal, par exemple, entame un processus de démocratisation avec comme premier président Léopold Sédar Senghor de 1960 à 1980. Mais avec la chute du mur de Berlin puis la dissolution de l’URSS qui mettent fin à la Guerre Froide, un nouvel élan de démocratisation arrive sur le continent. La fin de l’apartheid en Afrique du Sud et l’inclusion de tous les habitants dans la politique permet au pays d’instaurer une démocratie au début des années 1990. Le Ghana est aussi un bon exemple de démocratisation avec le début de la 4ème République en 1992. Ainsi, si au début du 21ème siècle, un grand nombre d’États africains possèdent encore des régimes autoritaires, il existe aussi des percées démocratiques.
Le Printemps arabe : un nouvel élan dans les tentatives de démocratisation du continent africain
A la fin de l’année 2010, le Printemps arabe commence en Tunisie. Le Printemps arabe est un mouvement de contestation contre les dirigeants en place diffusé notamment par les réseaux sociaux. Ce mouvement de contestation qui dénonçait en premier lieu les conditions de vie en Tunisie pousse Ben Ali a quitté le pouvoir et permet à la Tunisie d’instaurer une démocratie. Ce mouvement s’est répandu avec des revendications démocratiques en Afrique du Nord et au Moyen Orient principalement. Ainsi si, en Afrique, le Printemps arabe a entrainé une chute du régime en place en Tunisie, en Égypte et en Libye, il a aussi provoqué des manifestations dans d’autres pays d’Afrique du Nord. Par exemple, simultanément aux Printemps arabes, des mouvements de protestations émergent au Maroc entrainant un début de transition vers plus de démocratie du régime en place avec une nouvelle constitution.
Depuis les Printemps arabes, d’autres États se sont plus démocratisés. C’est le cas par exemple de la Côte d’Ivoire avec une nouvelle constitution adoptée par référendum en 2016. Cependant s’il existe plusieurs percés démocratiques, les démocraties mises en place sont imparfaites et encore sujettes à des controverses, même dans des démocraties plus vieilles à l’échelle de l’Afrique. Par exemple, au Kenya, il existe des suspicions de fraude dans les élections et en Côte d’Ivoire la réélection d’Alassane Ouattara en 2020 est controversée car l’opposition a appelé à boycotter l’élection car un 3ème mandat est jugé inconstitutionnel.
Récemment, une dégradation de la situation démocratique en Afrique
Ces dernières années on assiste à une dégradation de la situation démocratique en Afrique. S’il y a des possibilités de démocratisations récentes avec la fin de longs régimes autoritaire au Zimbabwe ou au Soudan, on observe également de nettes dégradations dans d’autres États africains avec des coups d’États ou un resserrement du pouvoir autour d’une personnalité. Par exemple, alors que la Tunisie était jugée comme la plus belle réussite démocratique suite au Printemps arabe, il y a une dérive autoritaire qui se met en place avec l’arrivée au pouvoir de Kaïs Saïed en 2019. En 2022 il fait adopter une nouvelle constitution par référendum avec un pouvoir exécutif fort et une place centrale pour l’islam. Il y a aussi une détérioration de la situation au Mali avec un coup d’État par une junte militaire en 2020 et en août 2023 il y en a eu un au Niger. L’augmentation de la présence russe dans la région du Sahel est un risque pour la démocratie, tout comme le djihadisme. De plus, l’inflation et la crise mondiale sont également des sources possibles d’instabilités pouvant mettre en péril les avancés déjà faites.
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Pour conclure, depuis les indépendances des pays africains, il y a plusieurs percées démocratiques. Celles-ci sont certes imparfaites mais les États concernés offrent des libertés individuelles. Cependant, ces dernières années la situation se dégradent à cause de plusieurs menaces.