On a déjà vu il y a quelques jours les politiques que mettraient en œuvre les candidats à la prochaine élection présidentielle concernant l’Union Européenne s’ils étaient élus. Mais c’est loin d’être le seul sujet qui peut intéresser des candidats aux concours CPGE comme vous allez être dans un peu plus d’un mois ou l’année prochaine selon que vous soyez bizuth, cube ou carré. Beaucoup d’autres thèmes centraux de la prochaine élection présidentielle pourront avoir un intérêt dans des copies de géopolitique. Aujourd’hui, voyons, en partant de l’extrême gauche pour aller vers l’extrême droite, la position des principaux candidats concernant l’immigration.
Attention : pour éviter de se disperser, nous nous sommes concentrés sur les candidats qui mi-décembre disposaient de plus de 5% d’intentions de vote dans les sondages
Jean-Luc Mélenchon (LFI) : Le candidat de la France Insoumise a longtemps été largement en faveur d’une forte immigration et s’est souvent dans cette mesure directement opposé à l’extrême droite notamment à la famille Le Pen (Père puis fille). Il base sa campagne présidentielle de 2012 sur le thème du « vivre ensemble », insistant notamment sur les bienfaits de l’immigration en provenance du Maghreb. Mais pendant la crise migratoire après 2015, il a été obligé de modifier sa copie et a expliqué ne pas être en faveur d’une immigration illimitée. La dernière élection présidentielle est le cadre d’un retour aux sources pour le candidat Mélenchon qui affirme vouloir lutter contre ce qui est à l’origine des migrations. Il est en faveur du droit du sol intégral, d’un élargissement du regroupement familial et pour une régularisation des sans-papiers.
Yannick Jadot (EELV) : Le candidat désigné par la primaire écologiste a tranché avec certaines des positions historiques de son parti (les écologistes ont toujours défendu une naturalisation sans conditions de toutes les personnes sans-papiers en France), annonçant que ce type de décisions serait pris au cas par cas. Il reste toutefois largement en faveur de l’immigration avec laquelle il n’a selon ses mots « aucun problème » et est aussi en faveur d’une politique migratoire européenne commune qui selon lui éviterait que des les flux migratoires soient contrôlés par les pays autoritaires aux portes de l’Europe.
Emmanuel Macron (LREM) : Il a toujours soutenu une politique d’accueil importante des migrants, soutenant notamment la chancelière allemande Angela Merkel qui avait été à l’origine en 2015 de l’ouverture des frontières européennes aux migrants. Le centenaire de l’armistice de 1918 est une nouvelle occasion pour lui de rappeler sa vision et de se prononcer en faveur d’une large aide aux migrants au nom des « valeurs morales » de la société française. Néanmoins, il faut noter que Macron est plus à droite que les deux candidats précédemment cités ce qui le pousse à mener une politique plus ferme tout de même que celle que mèneraient ses homologues plus à gauche.
Valérie Pécresse (LR) : La candidate désignée lors du congrès des Républicains début décembre dernier aimerait durcir la politique actuellement en vigueur concernant l’immigration en France, y voyant un véritable danger dans les conditions actuelles. Elle propose notamment de plafonner le nombre d’immigrations et de mettre en place des conditions pour pouvoir arriver sur le territoire français de manière légale (notamment un niveau minimal de français requis et le respect des valeurs de la république française) et s’y voir délivrer un titre de séjour. Attention : son programme pourrait évoluer dans le but de rallier les électeurs ayant voté pour Éric Ciotti, finaliste malheureux du congrès des Républicains et aux opinions bien plus dures qu’elle sur les thèmes de l’immigration et de la sécurité.
Marine Le Pen (RN) : On ne surprendra personne en disant que la présidente du Rassemblement National et avant lui du Front National est une fervente détractrice de l’immigration. Elle juge en effet celle-ci totalement néfaste pour l’économie, pour les français « de souche » et surtout pour la sécurité nationale (les thèmes d’insécurité et d’immigration sont quasiment toujours liés dans chacun de ses discours). Elle ne garderait si elle était au pouvoir qu’un minimum d’immigration, surtout réservée aux étudiants venus de l’étranger. Elle veut notamment supprimer la plupart des aides qui selon elle provoque une surattractivité de la France par rapport à ses pays voisins. En 2011, elle proposait même de faire repousser par la marine nationale les bateaux contenant des migrants voulant traverser la Méditerranée.
Éric Zemmour (Reconquête) : Là encore, l’immigration est un thème on ne peut plus central du programme du candidat Zemmour. Ainsi il explique différencier deux grands thèmes dans l’arrivée de populations issues de l’immigration sur le territoire français :
- L’intégration, qui est selon lui avant tout économique et dépend donc de la volonté des nouveaux arrivants à trouver et à conserver un travail sur le territoire français.
- L’assimilation qui est pour lui tout aussi indispensable et est selon lui l’élément qui pêche de nos jours en France, les migrants ayant selon lui du mal à intégrer les codes et l’héritage de la société française. C’est notamment dans ce cadre qu’il a décidé de lancer une de ses propositions qui a le plus fait réagir : la francisation des noms.
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