Depuis la formation de la coalition tricolore allemande en 2021, les tensions sont vives entre les partis qui la composent. De plus en plus de difficultés apparaissent pour maintenir son unité et pour trouver des mesures qui conviennent à tous.
Lire plus : Les divisions de l’Allemagne aux origines de l’ascension d’Hitler
Die Ampelkoalition : la coalition tricolore
Election d’Olaf Scholz
Lors des élections fédérales de 1998, Olaf Scholz est élu pour la première fois au Bundestag. Il devient secrétaire général du groupe SPD au Bundestag en 2005, puis ministre fédéral du Travail en 2007. En 2018, il entre au gouvernement Merkel en tant que vice-chancelier et ministre fédéral des Finances. En 2020, la direction du parti l’investit à l’unanimité candidat à la chancellerie. Olaf Scholz prend ensuite la tête d’une coalition « en feu tricolore » avec Les Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP).
Après les élections fédérales de 2021, le SPD, le FDP et les Verts ont formé une coalition : la coalition tricolore (die Ampelkoalition), en élisant Olaf Scholz comme chancelier. Ils avaient de grandes mesures comme : stratégie de numérisation, droit de vote à partir de 16 ans, un salaire horaire minimum à 12 euros, l’agrandissement des crèches, etc.
Les différents partis au sein de la coalition tricolore allemande
Le SPD
Le SPD dispose de 416 députés sur 736, soit 56,5 % des sièges du Bundestag à la suite des élections fédérales du 26 septembre 2021.
Le SPD faisait partie des deux dernières coalitions d’Angela Merkel. Il était donc au pouvoir depuis 2013 mais aussi entre 1998 et 2009. C’est un acteur majeur de la vie politique allemande de ces vingt dernières années. Il a longtemps été le seul parti de gauche avant la création du parti Die Linke.
Le FDP
Représenté par Christian Lindner depuis une dizaine d’années, le parti semble être façonné par cette figure et peine à s’en détacher. C’est un ferveur défenseur du frein à la dette (die Schuldenbremse) et du nucléaire. Il prône une politique économique très orthodoxe où les dépenses sont très limitées.
Les Verts
Annalena Baerbock, la ministre des Affaires Etrangères et Robert Habeck, le ministre de l’Economie et du Climat représentent les Vert au sein de la coalition. Lors de la campagne fédérale, ils sont apparus comme un véritable duo stable pour l’Allemagne. Or, il y a désormais d’importantes tensions entre les deux représentants qui se tirent la bourre pour les prochaines élections de 2025. Ceci renforce donc les difficultés au sein de la coalition tricolore.
Les principales réformes
Das Bürgergeld
C’est un revenu de base pour les personnes capables de travailler et celles qui sont dans le besoin. C’est une aide de l’Etat afin de limiter le chômage. Elle remplace l’aide au chômage Hartz IV avec une augmentation de 12% (563 € par mois). Cependant, les règles d’attribution ne sont pas très strictes et le chômage a augmenté depuis. La CDU demande donc sa suppression car elle ne valorise pas le travail.
La légalisation du cannabis
La possession et la culture du cannabis sont légales à partir de 18 ans pour une consommation personnelle. Les personnes sont autorisées à posséder jusqu’à 25 grammes pour leur consommation et jusqu’à trois plants dans leur maison. Cependant, la loi interdit de fumer du cannabis à proximité des écoles, dans l’espace public et dans les installations sportives. Cette légalisation vise à lutter contre le marché noir et les trafics de drogue. C’est aussi une politique sanitaire car elle limite les drogues de mauvaise qualité grâce des contrôles.
Lire plus :
De nombreux désaccords au sein de la coalition tricolore allemande
Le frein à la dette
Les refus répétitifs de Christian Lindner à financer des mesures du SPD et des Verts font du FDP de plus en plus un parti d’opposition. Robert Habeck, le Ministre de l’Economie et Christian Lindner ont des idées très différentes afin de résoudre la crise économique en Allemagne. Pour le FDP, il était impossible de lever le frein à la dette. Ainsi, le budget 2024 a été validé sans le suspendre mais au dépend de nombreuses mesures. Cependant, lors du vote du budget 2025 à l’automne 2025, de grandes tensions liées au rigorisme du FDP ont amené Olaf Scholz à limoger Christian Lindner.
Autres sujets de désaccords au sein de la coalition tricolore allemande
- La guerre en Ukraine : Annalena Baerbock est contre la livraison d’armes à l’Ukraine
- Le nucléaire : Christian Lindner ne souhaitait pas fermer les dernières centrales nucléaires en pleine crise énergétique européenne
Quelles perspectives d’avenir pour la coalition tricolore allemande : rupture ?
La fin de la coalition tricolore allemande
Il y a beaucoup de critiques à l’encontre de la coalition tricolore allemande du fait des nombreuses divisions. L’opposition mais aussi les pays voisins, notamment européens formulent ces critiques. Ce manque d’unité a fini par faire éclater la coalition tricolore allemande à la suite du limogeage par Olaf Scholz de Christian Lindner. Le départ du gouvernement du Ministre des Finances a entraîné le départ des autres ministres du FDP sauf de Volker Wissing qui a décidé de quitter le FPD. La coalition tricolore prend donc fin et devient une coalition rouge et verte.
De nouvelles élections ?
Olaf Scholz a décidé de se soumettre à un vote de confiance au Bundestag malgré qu’il ne dispose désormais plus de la majorité parlementaire. Cependant, face à l’opposition accrue, le vote risquant d’être négatif, de nouvelles élections fédérales sont amenées à être réalisées en 2025 pour déterminer une coalition et une nouvelle assemblée. Si les élections devaient se dérouler prochainement, c’est la CDU qui arriverait en tête suivi de l’AfD.
Lire plus :La montée de l’extrême droite en Allemagne