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Comprendre « La persistance de la mémoire » de Salvador Dalí

Sommaire
Comprendre "La persistance de la mémoire" de Salvador Dalí

Afin de t’apporter des bagages en culture générale lors de tes dissertations, voyons ensemble une célèbre toile du peintre espagnol Salvador Dalí. De par ses nombreuses métaphores sur son ouvrage, les thèmes abordés sont : la temporalité, la mémoire, la vie et la mort. 

 

Introduction sur Salvador Dalí

Finie en 1931, Salvador Dalí signe “La Persistance de la mémoire”, plus communément appelée “Les Montres molles”. La peinture est exposée au Musée d’Art Moderne, à New York City.

Salvador Dalí i Domenèch, marquis de Dalí de Púbol, est né en 1904 à Figueras, dans le nord-est de l’Espagne. C’est un artiste, scénariste et écrivain catalan. Bien qu’il ait été imprégné jeune par l’impressionnisme, il commença le surréalisme, plus tard, à son arrivée à Paris. Il déclare même : “Le surréalisme, c’est moi”. Plus spécifiquement, on lui accorde la “méthode paranoïaque-critique”. Le surréalisme est un courant artistique où l’absurdité et la rêverie de la création sont recherchés. Actuellement, sa sépulture repose dans le théâtre-musée Dalí à Figueras. Dans cet endroit, nous pouvons y retrouver des croquis, une multitude de peintures, des sculptures et des projets divers et variés.

 

Description de “La Persistance de la mémoire”

Dans l’ensemble, la peinture est une huile sur toile où les couleurs orangées, ocres, marronées et bleutées se mêlent. 

Au premier plan, les détails attirent l’œil du spectateur. Il y a quatre montres à gousset, toutes sont différentes selon l’endroit où elles sont disposées. La première, en bas à gauche, est orange et posée à l’envers. Des fourmis sont dessus.  La seconde est jaune avec une mouche dessus et glisse sur un cube. Elle est ramollie. La troisième est suspendue à une branche d’arbre. La dernière est affalée par terre sur une masse inerte. Au loin, il y a des falaises couleur ocre et une longue plage avec une mer paisible. Nul remous sur la mer, l’eau semble presque dormir. Enfin, il n’y a aucun être humain.

 

La temporalité est différente pour chacun de nous 

Dans “La Persistance de la mémoire”, le surréalisme et la réalité s’entrechoquent. Pour l’histoire, lors d’un dîner, Dalí regarde le fromage fondant qui coule à table. Ces détails sont tirés de son autobiographie : La Vie secrète de Salvador Dalí (1942). En rentrant, le soir, il décide de peindre ce qu’il a vu. Sur le tableau, les montres à gousset sont ramollies par le temps qui passe et qui s’enfuit. Trois surfaces supportent les montres. Chaque surface reflète une temporalité : passé, présent et futur. Nous pouvons relier le temps avec la Théorie générale de la relativité (1920) d’Albert Einstein. Pour rappel, Einstein explique que la première conséquence de cette théorie est que l’événement est relatif à celui qui le voit. La deuxième conséquence est que le temps entre deux moments bien précis dépend de son unité de mesure. En effet, dans ce tableau, le temps paraît différent pour chacun de nous. Le temps peut être rapide ou lent suivant notre perception et nos activités. 

 

L’impossibilité de maîtriser le temps 

Dans presque chaque tableau, Dalí peint des animaux. Ici, les mouches représentent le temps qui passe. En effet, elles ont des ailes et peuvent donc s’envoler dès qu’elles le souhaitent. L’homme n’a aucune maîtrise sur la mouche qui s’envole, et par conséquent, l’homme n’a aucune maîtrise sur le temps qui s’enfuit. 

De plus, les montres sont des objets créés par l’homme. Or, sans montre, il n’y aurait pas d’unité de mesure du temps aussi précise. Toutefois, Dalí nous suggère de ne pas se soucier du temps qui passe. Vouloir mesurer le temps est inutile. Ce sont des contraintes par l’homme et pour l’homme. Sans montre, nous plongeons tous dans un monde hors du temps. Et ce monde hors du temps est un monde onirique.

 

La mort et la vie dans l’ouvrage de Dalí

Alors qu’au premier plan, nous constatons un monde imaginaire et mort, l’arrière-plan est réaliste et vivant. Il y a une opposition entre la vie et la mort. Le paysage est celui de Port Lligat, en Catalogne. Salvador Dalí y a passé son enfance. C’est la vie avec son monde réel. Dans ce monde inerte, la vie est aussi loin que le paysage catalan. Cet aspect évoque le souvenir et la mémoire. Ce n’est pas sans rappeler le titre de l’ouvrage.

Puis, l’olivier est un symbole de paix, même s’il est mort. Il n’est pas sans rappeler que Dalí peint ce tableau dans un contexte de guerre. En effet, l’Espagne de 1931 est un pays où règne la dictature de Primo de Rivera de 1926 à 1930. Ce sont les débuts de la République.

Pour continuer dans les animaux, que Dalí apprécie particulièrement, il y a des fourmis sur la montre à gousset orange. Ici, les fourmis représentent la putréfaction et par conséquent, la mort. 

Ensuite, la masse blanche inerte au centre du tableau s’inspire d’un camembert fondu. Cette masse ressemble à un fœtus qui est roulé en boule. Ça fait écho à la vie. De plus, le sujet a une paupière close, il paraît rêver. 

 

Lire plus : Le monde dans la peinture romantique

 

Pourquoi “La Persistance de la mémoire” se nomme-t-elle ainsi ?

Alors que le temps passe car nous sommes des hommes et que la mort nous rattrape, le souvenir est la seule chose qui nous reste du passé. La mémoire persiste face à la déception de l’homme de ne pas savoir maîtriser le temps. 

 

Pour finir, nous faisons une ouverture sur d’autres tableaux de Dalí de cette époque. Nous pouvons citer notamment Désintégration de la persistance de la mémoire (1952-54). Cet ouvrage reprend la métaphore de l’immortalité et du temps qui passe, évoquée dans La Persistance de la mémoire. Mais, les poètes romantiques abordent aussi le thème de la mémoire avec le souvenir de leur bien-aimée. 

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Inès Walter