Le mois de Ramadan 2023 vient de commencer et durera jusqu’au 21 avril environ. Cette année, ce mois de jeûne et de partage pour les musulmans tombe à cheval entre la période de révisions et les écrits des concours des Grandes Ecoles. Il faudra donc veiller à bien vous organiser pour ne pas souffrir du manque d’énergie lié au jeûne durant le reste de vos révisions et pendant les épreuves. Ismaïl, étudiant en Master à l’ESSEC, nous rappelle que ” le jeûne ne devrait en aucun cas avoir un impact sur votre concentration. Ne le voyez pas comme source de fatigue, mais au contraire il vous procurera un boost d’énergie si vous arrivez à bien contrôler les autres paramètres “.
Voici donc quelques conseils pour bien aborder ce mois si particulier pour des milliers de candidats.
Ramadan pendant les révisions : un avant-goût fort utile
Le mois de Ramadan commençant durant la période de révisions, il faut essayer d’adapter son emploi du temps à la fatigue physique accumulée avec le jeûne. Nous vous conseillons d’essayer de dormir tôt (aux alentours de 22h-23h) et de manger le matin lors du suhur le plus tard possible avant de commencer à jeûner. Vous pouvez par exemple vous réveiller 20 minutes avant la prière Fajr qui marque le début de la période de jeûne quotidienne, afin de constituer vos réserves d’énergie pour la journée.
En fonction de vos habitudes, vous pouvez retourner vous reposer après le suhur. Dès lors, faites en sorte de vous rapprocher de votre routine hors-Ramadan et continuez à vous lever tôt pendant vos journées sans épreuves.
Commencez vos journées de révision par des matières qui nécessitent de l’apprentissage et un haut niveau de concentration comme le management, l’ESH ou la géopolitique.
Une fois que vous sentez perdre en efficacité, abordez une matière qui demande moins d’énergie, comme les langues ou revoyez vos fiches de Culture Générale.
Après cela, vous devriez commencer à ressentir une sorte de fatigue (que vous auriez ressentie également hors période de Ramadan ceci dit) donc n’hésitez pas à vous prendre une pause plus importante que d’habitude vers midi pour vous reposer et décompresser.
Une fois vos batteries rechargées, partez pour une nouvelle session avec par exemple des maths ou votre point faible puis avec les matières que vous n’avez pas encore travaillées.
L’important durant cette période de révisions spéciale est de rester efficace donc si vous devez espacer vos sessions de travail pour être efficace, n’hésitez pas à le faire.
L’an dernier, avec le report du concours, le Ramadan est tombé en plein durant les révisions, j’ai du adapter mon rythme de travail pour rester efficace, je travaillais par sessions de 1h30-2h pour rester concentrée, je prenais une pause de 15-20min, puis je recommençais. (Myriam, EDHEC BS)
Kenza, étudiante à l’ESSEC en Pré-Master nous parle de son organisation des journées de révisions pendant le Ramadan : “J’essayais de travailler généralement le matin après mon réveil, puisqu’à ce moment là j’avais encore de la force et j’arrivais à bien me concentrer. Les après-midis généralement je me reposais puisque j’étais fatiguée mais aussi parce que je m’apprêtais moralement à travailler le soir après la rupture du jeûne. Mais cela impliquait à ce que je veille le soir, d’où le fait de me reposer les après-midis, c’était important pour moi afin de récupérer un peu de sommeil.”
Par rapport au dilemme révisions ou repos, sachez que l’immense majorité des candidats ne se sentira pas 100% prêts avant les épreuves, la tentation de vouloir à tout prix finir de réviser certains chapitres est très grande et se fait parfois au prix d’heures de sommeil ou de détente qui auraient été ô combien plus rentables que des heures de révisions évasives. “Il faut se dire qu’on s’est donné à fond toute l’année et que normalement nous avons pas mal révisé, donc il serait préférable d’entendre son corps et de savoir quand continuer à réviser et quand l’on doit s’arrêter.” (Kenza, étudiante à l’ESSEC).
En journées hors concours, à vous de voir donc quel rythme vous convient le mieux, mais essayez de vous habituer déjà au rythme qui vous attendra pendant les journées d’épreuves (se coucher tôt et se lever tôt).
Ramadan durant les concours : une opportunité de briller
Le jeûne peut entraîner une fatigue physique, mais l’avantage cette année est que vous aurez eu un temps d’adaptation avant le concours. Vous connaitrez ainsi mieux votre corps ainsi que ses besoins de sommeil. Veillez donc à manger légèrement le soir (Iftar) et à prendre un bon petit-déjeuner (Suhur).
Ismaïl nous parle de cette notion de fatigue pendant les journées de concours : “Ramadan rime très souvent avec longue soirée et un réveil assez tard. Essayez d’adopter un rythme sein dès le jour 1 du ramadan afin de ne pas perdre l’habitude. Le sommeil est crucial pour votre concentration. Au niveau de l’alimentation: stress du concours, jeûne, sohour tard dans la nuit… tous ces paramètres pourraient vous pousser à sauter des repas, ou à manger des aliments rapides et donc industriels, transformés, et plein de sucre. Pire décision que vous pourriez prendre avant d’entamer votre journée de concours ! Privilégiez des glucides longs qui vous fourniront en énergie pendant toute la journée.”
Durant les épreuves, pas de différence… jeûne ou non, donnez tout ce que vous avez jusqu’au bout. De toute manière, tout le monde se sent fatigué après une grosse journée d’épreuves, jeûneurs comme non-jeûneurs ! Cependant, essayez de rester avec vos amis entre les épreuves et décompressez un maximum (ne parlez pas des épreuves que vous venez de passer, ça peut être stressant) ou à la limite relisez vos dernières fiches si vous en avez l’habitude, mais restez sur quelque chose de très léger.
Une fois rentrés chez vous, essayez de vous reposer, et profitez des moments que vous passez en famille pour oublier les épreuves du jour, accordez vous un temps pour vraiment faire quelque chose qui vous plaît (sport, jeux vidéo, activités spirituelles…) pour être détendu pour les épreuves du lendemain. Ne travaillez pas entre les épreuves (mais faites-le un minimum entre Ecricome et la BCE), c’est vraiment contre-productif, vous pouvez à la rigueur relire quelque fiches ou revoir des méthodes, mais la fatigue psychologique et physique que génèrent les concours n’est pas à sous-estimer, vous serez inefficace et cela vous rajoutera un stress.
Lorsque j’avais passé quelques épreuves durant le Ramadan en 2019, j’avais plutôt bien vécu la période, le fait de manger en famille me permettait de vraiment relâcher la pression après mes journées d’épreuves. (Iyad, GEM)
Pour conclure, ne craignez pas cette période, vous avez travaillé durant deux ou trois ans et vous avez les clés pour briller, donnez le maximum à chaque épreuve en analysant bien les sujets et en appliquant les méthodes que vos professeurs vous ont enseignées et tout ira bien. Croyez en vous, vous êtes au bout du tunnel !
Egalement, ne subissez pas ce mois de Ramadan, ce mois est avant tout une opportunité pour les candidats musulmans de se retrouver, de passer un peu de temps en famille et/ou de s’adonner à des activités spirituelles qui, surtout en période de concours, permettent de gérer son stress et de vivre paisiblement. Gardez donc cela en tête et faites-en une vraie force !