Créées en 1992 lors du sommet de la Terre à Rio, les COP ou Conférence des Parties ont pour objectif de vérifier chaque année la bonne mise en place d’engagements pris par les pays et acteurs qui y participent. Cette année se tiendra la COP28. Même si elle ne se déroulera qu’en fin d’année, elle fait déjà parler d’elle. Dans cet article, on te fait un résumé des engagements pris lors de la COP27 et pourquoi la COP28 fait déjà débat.
Résumé de la COP27 et des objectifs à tenir
Du 6 au 18 novembre 2022, la COP27 s’est tenue en Égypte à Charm El-Cheikh. Durant celle-ci, la création d’un fond pour compenser les pertes et préjudices des pays qui sont le plus touchés par le réchauffement climatique a été créé. Le texte doit être écrit pour la COP28. De plus, il n’y a pas eu d’avancée sur l’objectif de limiter le réchauffement climatique. Les pays se sont simplement mis d’accord sur la réaffirmation de limiter ce dernier à +1,5 degrés.
Le bilan de cette COP est plutôt décevant en ce qui concerne l’objectif de limiter le réchauffement climatique et l’utilisation d’énergies fossiles. De nouveaux objectifs ont été négociés pour certains pays afin de réduire leurs émissions. Mais la mise en place d’une date ou de contraintes pour les atteindre ont été omises. De plus, aucun accord n’a été trouvé sur la sortie des énergies fossiles alors que cela permettrait, selon la science, de limiter une augmentation de la température de plus de 1,5 degré.
Les points qui seront abordés durant la COP28
La COP28 doit se dérouler du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï. Elle a pour objectif de dévoiler le premier bilan mondial basé sur le dernier rapport du GIEC. Il permettra de voir la différence entre l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique et les efforts qui ont été faits et ce qu’il reste à faire pour l’atteindre.
La COP28 doit revoir les principes du fond pour compenser les pertes et préjudices afin de garantir une bonne mise en place. L’objectif est une forte mobilisation des pays signataires afin d’éviter au maximum l’augmentation des inégalités liées au réchauffement climatique.
La COP28 a aussi pour but de rouvrir le débat sur l’utilisation des énergies fossiles. Pour rappel, selon National Geographic « lorsque les combustibles fossiles sont brûlés, ils libèrent du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre, qui à leur tour piègent la chaleur dans notre atmosphère, ce qui en fait les principaux responsables du réchauffement planétaire et du réchauffement climatique. ». Il est donc important de trouver un accord sur ce sujet.
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La COP28 soulève des problèmes quelques mois avant son début
La COP28 se déroulera à Dubaï, pays qui investit massivement dans les énergies fossiles. Pourtant, c’est le premier pays de cette région qui a réfléchi à une stratégie zéro carbone. Le choix des Émirats Arabes Unis est donc très controversé.
Ces derniers temps, c’est la nomination du Sultan Ahmed Al Jaber en tant que président de la COP28 qui fait beaucoup parler. En effet, cet homme est à la tête d’une des principales compagnies pétrolières des Émirats Arabe Unis. De nombreux politiciens américains et européens ont donc demandé le retrait de sa nomination car cela pourrait entraver la prise de décision sur les énergies fossiles par exemple. Il faut aussi rappeler que le Sultan Ahmed Al Jaber est aussi PDG de Masdar qui est une société d’énergies renouvelables.
Les COP servent-elles réellement ?
La dernière COP la plus significative est celle de 2016 avec l’Accord de Paris. Depuis, elles font face à de nombreuses critiques et leur utilité est souvent remise en question.
Les COP ont pour but de mettre en place des engagements. Le problème est qu’elles ne sont pas contraignantes. Le Pacte de Glasgow est un bon exemple : ce pacte a laissé un an de plus que prévu aux États afin qu’ils trouvent de nouveaux engagements pour limiter les émissions et donc le réchauffement. Seulement 24 pays y ont contribué et cela représentait un recul de 0,5 gigatonne de CO2 alors que l’objectif était de 23 gigatonnes pour limiter le réchauffement à 1,5 degré.
De plus, les COP sont contestés à cause de la présence de nombreux lobbyings qui représentent des entreprises dont l’activité dépend des énergies fossiles. Leur but est de limiter ou de ralentir la mise en place de politiques environnementales. « Entre 2010 et 2018, le groupe d’intérêts Chevron, BP, ExxonMobil, Shell et Total auraient dépensé plus de 123 millions d’euros en lobbying et celui de Cefic, IOGP, Essenscia, Eurogas environ 121 millions d’euros. »
Ces conférences internationales sont utiles afin de faire un bilan de la situation et de tenter de mettre en place des solutions. Mais de nombreux acteurs et problèmes limitent la mise en place de nouveaux engagements. Greta Thunberg les nomme « les machines à greenwashing et d’opérations de communication ». Pour l’instant la communauté internationale n’a pas trouvé de meilleure solution que ces COP. Et sans l’existence de celle-ci de grands accords comme la convention de l’ONU sur le changement climatique à Rio en 1992, le protocole de Kyoto et bien d’autres n’auraient pas eu lieu.
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