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La croissance économique : 5 auteurs pour se distinguer #1

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La croissance économique est un grand classique parmi les sujets qui tombent aux concours, preuve encore en 2022 avec le sujet ESCP/SKEMA (Comment les révolutions technologiques influent-elles sur la croissance économique ?), où bon nombre de candidats ont exprimé leur frustration concernant la difficulté à se distinguer sur un tel sujet. Dans cet article, je te propose une liste de 5 auteurs afin de faire la différence sur ce chapitre (partie 1) !

 

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Olivier Marchand et Claude Thélot, Le travail en France entre 1800 et 2000 (1997)

Dans Le travail en France entre 1800 et 2000, ouvrage paru en 1997, Olivier Marchand et Claude Thélot s’intéressent au facteur travail dans l’étude de la croissance. Notons que citer le facteur travail reste indispensable quand il s’agit d’évoquer la croissance extensive (puisqu’en théorie l’augmentation du travail permet la croissance), mais aussi la croissance intensive : il faut également prendre en compte sa productivité.

Ici, les deux auteurs évoquent le facteur travail pour montrer que la croissance peut être fonction de la quantité des facteurs de production utilisés. Mécaniquement, la croissance dépend du nombre d’actifs au sein d’une population. Il existe deux causes majeures d’après Marchand et Thélot à l’augmentation de la taille des actifs :

1 – La croissance démographique

2 – Des changements structurels au sein d’une société faisant augmenter les taux d’activité.

Ces deux causes qui font augmenter le nombre d’actifs sont aussi deux moteurs de la croissance, particulièrement au XIXème siècle. D’une part, la croissance démographique est forte : en Europe, la population est multipliée par 3 entre 1750 et 1900 (par 5 en Grande-Bretagne). D’autre part, on assiste au XIXème siècle à un déversement de la main d’œuvre de l’agriculture vers l’industrie (à la manière d’Alfred Sauvy, permis grâce aux gains de productivité réalisés dans l’agriculture). La mobilisation du travail est de plus en plus forte est permet d’expliquer, avec la croissance démographique, la croissance du XIXème siècle.

 

Lire plus : La croissance oui, mais à quel prix ?

 

Allyn Young : Le prolongement de la théorie d’Adam Smith

Un siècle et demi plus tard, dans un article de 1928, Allyn Young réhabilite la théorie de la division du travail d’Adam Smith, en l’appliquant aux industries et aux biens d’équipement. En effet, la théorie de Smith est connue : la division du travail augmente la productivité, permet d’effectuer des économies d’échelle et donc de produire plus. D’après Allyn Young, en plus de la division du travail, la diversification des industries est un complément. En effet, elle induit une diversité de biens d’équipement. Plus les biens d’équipement au sein du secteur industriel sont divers, plus leur prix va diminuer.

D’où la thèse d’Allyn Young : cette baisse du prix est un facteur favorable à l’accumulation du capital, et donc à l’accumulation de la croissance économique.

 

John Kay et la théorie des pénuries relatives

1733 est une année importante dans le processus de révolution industrielle. En effet, John Kay invente une navette volante permettant de révolutionner le secteur textile puisqu’elle améliore considérablement le rendement du métier à tisser traditionnel. Dès lors, la productivité augmente spontanément.

Or, il existe une interdépendance entre les métiers de tissage et de filature. Il faut qu’il y ait un certain rythme dans la production de ces deux secteurs. Mais la productivité permise par la navette de Kay est telle qu’elle provoque une rupture d’équilibre dans tout le système entre tissage et filature, ce qui va engendrer plus tard une véritable révolution technique dans le secteur de la filature. On peut citer par exemple la machine à filer « mule jenny » de Samuel Crompton en 1779. On nomme cela les pénuries relatives.

 

Lire plus : Comment est financée la croissance ?

 

Verdoorn, la croissance et la productivité

En 1949, Verdoorn publie une analyse réalisée sur un échantillon de 15 pays durant l’entre-deux-guerres et établit une relation spécifique entre croissance de la productivité et croissance de la production. Alors que la théorie de l’époque montrait que le progrès technique était une cause de croissance, la loi de Verdoorn inverse cette relation. C’est en effet la croissance elle-même qui susciterait le progrès technique. Le progrès technique dépend de la croissance et non l’inverse. Le capital, qui stimule l’investissement par le mécanisme de l’accélérateur, se retrouve modernisé à travers le progrès technique. La croissance accélère le rythme du progrès technique grâce aux économies d’échelle, mais aussi par les investissements engendrés par le jeu de l’accélérateur.

 

Théodore Schultz, Investment in Human Capital, 1961

En 1961, Théodore Schultz, qui est un économiste du développement, s’intéresse à la mesure du capital humain qu’il définit comme la dimension qualitative du facteur du travail, à savoir « l’habilité, le savoir et toutes les capacités permettant d’améliorer la productivité des travailleurs humains ». Selon Théodore Schultz, il existe 5 sources de production afin d’améliorer le capital humain : les infrastructures et services de santé, la mobilité de la main-d’œuvre, le système éducatif, la formation pour adultes, et enfin la formation professionnelle.

D’après l’auteur, ce sont les politiques publiques qui doivent faire en sorte de développer ces 5 sources permettant d’améliorer le capital humain.

 

Pour conclure

Réussir un concours, c’est faire mieux que ses concurrents. Dans un sujet sur la croissance, cela sera difficile si on ne cite qu’Adam Smith ou Solow. Des auteurs originaux et pertinents sont indispensables pour perfectionner une copie !!

 

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Rayan Petiteau
Actuellement à l'ESCP après trois années de prépa ECE, dont deux au lycée Saint-Just et une à l'Institution Saint-Jean de Douai, je compte profiter de mon expérience pour aider au mieux les étudiants.