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Demain est un autre conflit : la mer de Chine méridionale

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pacifique dans la mondialisation

La mer de Chine méridionale est un lieu clé de la mondialisation. C’est aussi un passage très contrôlé et militarisé car il est sujet à la piraterie. Il faut ajouter à sa position géostratégique primordiale la présence de ressources naturelles que tous les Etats de la région veulent s’approprier. Ainsi, on comprend pourquoi Kevin Rudd, premier ministre australien en 2013, a qualifié les mers de Chine de « réédition maritime au XXIème siècle des Balkans au siècle dernier : une poudrière aquatique ».

 

La zone géographique

Le conflit se situe en mer de Chine méridionale, entre le Vietnam et les Philippines. Avec la mer de Chine orientale, la mer de Chine méridionale comprend 27% du PIB mondial et 80% du commerce mondial, des ressources halieutiques, des minerais et hydrocarbures. Il s’agit donc d’une zone clé de la mondialisation, dont la stabilité est primordiale pour le commerce international.

 

Les causes

Contrairement au conflit dans la mer de Chine orientale, pour lequel les causes du conflit sont principalement géographiques, il faut ici prendre en compte la nécessité de contrôler et sécuriser le passage des porte-conteneurs. Ainsi, même si la possession des archipels émergés, tels que les îles Paracels ou Spratleys, permettrait aux pays frontaliers de la mer de Chine méridionale d’agrandir leur ZEE, la raison derrière cette possession est bien le contrôle de ce passage clé.

 

Les participants

La mer de Chine méridionale étant un passage très emprunté et primordial pour la mondialisation, les participants de ce conflit ne sont pas seulement les pays frontaliers de cette mer, mais bien les grandes puissances économiques mondiales. La Chine est un des membres principaux, notamment en termes de création de tensions. Il faut ensuite ajouter les pays frontaliers, tels que le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Macao, Hong Kong, Taïwan, l’Indonésie, Brunei et Singapour. Il y a ensuite les Etats-Unis qui tentent de s’imposer dans la région pour assurer le contrôle de ce passage clé de la mondialisation. La multitude de participants dans ce conflit se mêle à la complexité des tensions, même si les rapports de force sont démesurés, puisqu’un pays comme Brunei n’a que peu de poids face à un géant comme la Chine.

 

Le conflit

Dans cette mer, on dénombre plus de 200 îles dont la souveraineté est revendiquée par plusieurs pays. Les îles Spratleys sont sûrement le meilleur exemple de ce conflit de revendication. Invoquant des causes historiques, la Chine revendique 80% de cette mer afin de respecter sa « ligne en neuf traits ». La Chine n’a jamais pu présenter de source officielle pour cette prétendue ligne historique, dont la première référence date de 1947. Depuis 2013, elle parle même de « ligne à dix traits », en incluant ainsi Taïwan. Cette zone étant très riche en ressources naturelles, la Chine entend les exploiter en s’appropriant la mer. Ce conflit s’est donc cristallisé dans les années 1980, suite à la conférence de Montego Bay de 1982, qui a fixé les limites des ZEE et les droits des Etats dans ces zones. En effet, pour un pays comme la Chine, la possession de cette mer ne représente pas seulement l’accès à ses ressources mais bien un contrôle de ce passage clé de la mondialisation. A l’inverse, des pays comme le Vietnam et Brunei n’ont pas pour prétention de contrôler le commerce mondial, mais seulement de s’enrichir grâce aux ressources qui se trouvent dans la région. De plus, cela permettrait à la Chine d’y installer des bases militaires afin de déloger les Etats-Unis de la région, et éviter qu’ils la contrôlent. De leur côté, les Etats-Unis veulent s’installer dans cette zone afin de contrôler le passage des porte-conteneurs et surtout surveiller et endiguer l’expansion de la Chine. En effet, dans le cadre du développement du « collier de perles », la Chine entend installer plusieurs bases dans la mer de Chine méridionale. Ainsi, en étant présents dans la région, les Etats-Unis comptent empêcher l’installation de ces bases militaires chinoises et donc restreindre son implantation mondiale. Le conflit possède donc des enjeux bien différents en fonction des Etats qui y participent.

 

Les enjeux

Derrière la possession de cet espace maritime se cachent de réels conflits géopolitiques. Tout d’abord, pour la Chine qui compte installer les premières bases de son « collier de perles » en mer de Chine méridionale, le contrôle de cette région est primordial. En effet, si elle ne contrôle pas la région, elle sera contrainte de négocier des accords avec les pays possesseurs des endroits où elle veut installer ses points d’ancrage. En suivant la méthode théorisée par Alfred Mahan dans son ouvrage Influence de la puissance maritime dans l’histoire, après avoir sécurisé ses terres intérieures, la Chine est en train d’essayer de contrôler et sécuriser les mers qui l’entourent. C’est ainsi qu’elle espère devenir la première puissance mondiale et contrôler la mondialisation. Ensuite, cette mer est aussi une zone de démonstration de leur puissance militaire pour les Etats-Unis et la Chine. Les deux pays pratiquent régulièrement des exercices militaires dans cette zone : les Etats-Unis y envoient deux de leurs portes-avions, 140 avions de chasse et 12 000 soldats là où la Chine bétonne des récifs pour y construire des ports et pistes d’atterrissage. Des tirs de missiles sont aussi régulièrement pratiqués, officiellement pour tester la réactivité de ces pays en cas d’attaques, officieusement pour dissuader toute attaque ennemie. Ces techniques de dissuasion seront-elles suffisantes pour empêcher un conflit ouvert en mer de Chine méridionale ? La Chine réussira-t-elle à chasser les Etats-Unis de la région et asseoir sa place « d’empire du milieu » ? Tels sont les enjeux de ce conflit.

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Elise Casado
Etudiante en école après 2 ans de prépa ECS, j'ai à coeur de partager avec vous mon expérience "prépa" afin de vous aider à profiter à 100% de ces deux ou trois années inégalables de votre vie !