Dans cet article, retrouvez 6 faits marquants de l’année 2022 qui vous permettront de vous démarquer à coup sûr devant votre correcteur !
Joe Biden promulgue l’Inflation Reduction Act, une mesure protectionniste
Les Etats-Unis sont souvent perçus comme un pays libéral, favorable à la concurrence entre les entreprises et les pays. Pourtant, fin août 2022, une série de mesures visant à freiner l’inflation ont un goût très protectionniste. L’Inflation Reduction Act prévoit que des subventions à l’achat d’un véhicule électrique, pouvant aller jusqu’à 7.500 dollars soient octroyés aux ménages américains. Or ces subventions ne seraient applicables que sur des véhicules américains, donnant ainsi un coup de pouce aux constructeurs locaux aux dépens des entreprises européennes exclues des aides. Ce bouquet législatif prévoit également des exonérations fiscales pour les industriels qui s’engagent à produire aux États-Unis des panneaux solaires.
L’Europe, et notamment Emmanuel Macron, souhaite répondre à ce protectionnisme caché en mettant en place une réplique européenne au plan de subventions américain.
Lire plus : L’Inflation Reduction Act de biden, le nouveau mal des européens
Le risque de crise immobilière majeure plane au niveau mondial
En réponse à l’augmentation des taux d’intérêt des banques centrales, les banques commerciales ont augmenté le taux du crédit accordé à des ménages pour l’achat d’un bien immobilier. Prenons le taux moyen accordé pour un crédit immobilier en France sur 20 ans : il est passé de 0,94 % en janvier 2022 à 2,33 % 12 mois plus tard. A cela, nous pouvons rajouter des coûts de production en hausse pour le marché de l’immobilier neuf, une baisse du pouvoir d’achat des ménages, in fine, les défauts de paiement s’accumulent et les transactions sont beaucoup moins nombreuses ce qui fait craindre un retournement du marché de l’immobilier. Aux États-Unis, sur le mois de novembre, il y a eu 35,4% de transactions immobilières que 12 mois auparavant.
Lire plus : La hausse du crédit immobilier, nouveau problème majeur ?
Comment la finance a pris le dessus sur l’économie réelle en Grande-Bretagne
Le 23 septembre, Liz Truss annonce un paquet de mesures prévoyant de dépenser 150 milliards de livres pour faire face à la crise énergétique tout en baissant les impôts. Malheureusement, ces mesures ne sont pas au goût des marchés financiers qui y voient une incohérence totale par rapport à la situation économique du pays, et décident ne plus financier la dette du Royaume-Uni. Cela engendre une exposition des obligations d’Etat (les Gilts), avec un rendement à 30 ans qui dépasse les 5%. De plus, livre sterling s’effondre face au dollar pour toucher son plus bas niveau historique. A cette situation délétère, il faut rajouter le rôle des fonds de pension britanniques qui, pour s’assurer de disposer à tout moment des montants nécessaires au paiement des retraites, ont utilisé des stratégies très risquées dans le cas de hausses brutales des taux, nous arrivons à situation préjudiciable pour un pays entier. Heureusement, la Banque d’Angleterre a pris ses responsabilités en achetant pour 65 milliards de livres de la dette britannique afin de ramener le calme sur les marchés.
Lire plus : Que s’est-il vraiment passé avec les fonds de pension britannique ?
Les fluctuations sur les marchés aux changes provoquent un manque de liquidités des banques centrales
Toutes les banques centrales disposent de liquidités conséquentes, pour faire face, le cas échéant, à des opérations de change pour soutenir le cours de sa monnaie par exemple. Pourtant, l’année 2022 a été marquée par une hausse conséquente du dollar, ce qui a créé une situation inédite pour les banques centrales : une baisse plus de 8% en quelques mois de leur réserve de change. Le phénomène est le suivant : avec l’envolée du dollar, les autres devises de réserve comme l’euro ou le yen perdent de la valeur par rapport au billet vert et donc les réserves de changes des banques centrales fondent en conséquence. De plus, beaucoup de banques centrales, pour soutenir le cours de leur monnaie, ont réalisé des opérations de change, vidant encore plus pour leurs réserves. C’est cette situation qui a poussé le FMI à intervenir en exhortant, en fin d’année, les banques centrales à être prudentes face à de potentielles turbulences à venir.
Lire plus : Les banques centrales sont-elles à cours de réserve de change ?
L’inflation est le phénomène économique de 2022, mais aurait-il pu être évité ?
Pour analyser le phénomène d’inflation au cours de l’année 2022, il est possible de se replonger dans la théorie économique développée par Milton Friedman en 1970. Pour ce dernier, l’inflation ne peut provenir que d’une création monétaire excessive de la part de l’État ou de la Banque centrale. Or en 2020, le taux de croissance de la masse monétaire en zone euro a plus que doublé pour atteindre 12% (contre 5% en 2019) et aux États-Unis il a même quintuplé (25% contre 5% en 2019). Seulement pour lui, la masse monétaire doit varier comme la hausse du revenu permanent à laquelle on ajoute une inflation cible c’est-à-dire une inflation nécessaire à l’économie, sans laquelle l’économie ne peut pas tourner. Mais il est évident que les agents économiques n’avaient pas prévu une hausse de 12% de leur revenu permanent en 2020. Ils ont donc été victimes de ce que Friedman appelle l’illusion monétaire.
Lire plus : Inflation, et si nous avions écouté Milton Friedman ?
L’euro en dessous du dollar, un évènement historique
Au cours de la deuxième partie de l’année 2022, le dollar a été porté par le dynamisme de l’économie américaine et la politique de la Fed plus agressive que la BCE, ce qui a fortement impacté l’euro. Le 27 septembre, la parité a même été dépassée puisque pour acquérir 1 euro, il fallait 0,96 dollar. La chute de la monnaie unique a heurté de plein fouet le pouvoir d’achat des Européens car le coût des importations en Europe, notamment de matières premières, s’envole lorsque le dollar décolle. De plus, même si la dépréciation de l’euro a la capacité de doper les exportations des entreprises européennes, ce scénario n’est réalisable qu’à long terme. Sur le court-terme, les entreprises souffrent surtout d’une hausse de leurs coûts de production qui les poussent à augmenter leurs prix de vente et à diminuer leurs marges.
Lire plus : L’euro au plus bas depuis vingt ans face au dollar