L’étude de la démographie, qui étudie le développement et la dynamique de la population, revêt une importance cruciale dans le domaine de l’économie, de la sociologie et de l’histoire économique. Les modèles de démographie permettent aux chercheurs et aux économistes d’analyser les changements dans la composition de la population, les taux de natalité et de mortalité, ainsi que leurs implications pour le développement économique et social. Cet article explore deux modèles clés : l’Ancien Modèle de Landry et le Modèle Contemporain. L’objectif est d’approfondir la compréhension des transitions démographiques et de leurs effets sur les sociétés.
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Le Modèle Ancien : La Révolution Démographique de Landry
En 1934, Adolphe Landry (homme politique et économiste français) a introduit le concept de « régime démographique« , une façon de comprendre comment les individus poursuivent un niveau de vie optimal en fonction de leurs moyens de régulation démographique. Landry identifie trois régimes distincts dans l’histoire démographique.
1. Le Régime Primitif : Dans les sociétés anciennes, les gens ne se souciaient guère de la multiplication de la population, ce qui entraînait une natalité élevée, mais également une forte mortalité. Cela aboutissait à une stagnation de la population tout en s’appauvrissant.
2. Le Régime Intermédiaire : Les préoccupations évoluent, et les individus cherchent à maintenir leur niveau de vie. Cela conduit à des moyens de régulation comme le célibat et le retard de l’âge du mariage. La natalité reste élevée malgré ces changements.
3. Le Régime Contemporain : Dans les sociétés modernes, les individus cherchent à améliorer leur niveau de vie et commencent à restreindre les naissances. Les méthodes contraceptives et la planification familiale deviennent courantes.
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Le Modèle Contemporain : La Transition Démographique
Le modèle contemporain se concentre sur la transition démographique. Cela marque le passage d’une société de haute fécondité et mortalité à une société de faible fécondité et mortalité. Cette théorie a notamment été développée et popularisée autour des années 1940 par des démographes tels qu’Ernst Notestein et Kingsley Davis.
Ernst Notestein, démographe américain, a joué un rôle clé dans l’élaboration de la théorie de la transition démographique. Il a avancé l’idée que les sociétés passent par des phases de changements démographiques. Ces phases seraient liés à des évolutions économiques et sociales. Kingsley Davis, un autre démographe américain, a davantage développé le concept de transition démographique en examinant les relations entre la croissance démographique, l’économie et la structure sociale. Davis a souligné l’importance des changements dans les taux de natalité et de mortalité pour expliquer les transformations démographiques au sein des sociétés.
Cette transition se déroule en deux phases :
1. Première Phase : Les pays développés connaissent une réduction rapide de la mortalité, due à des améliorations en matière d’hygiène, de médecine et à des progrès en matière d’agriculture (hausse des disponibilités alimentaire, augmentation des rendements…). Cela aboutit à une croissance rapide de la population.
- En Europe, cette phase à lieu vers le milieu du XVIIIe siècle. Par exemple, en seulement un siècle, la population britannique est multipliée par trois !
- En Angleterre toujours, le taux de mortalité atteint 22 % en 1830. Avant le début de cette première phase, celui-ci s’élevait à 38 %. Parallèlement, le taux de natalité lui avoisine les 35 % en 1830.
2. Deuxième Phase : Le taux de natalité ainsi que le taux de fécondité commencent à diminuer. En parallèle, la baisse de la mortalité ralentie et se stabilise. Cela se traduit par une baisse de l’accroissement naturel (= nombre de naissance – nombre de morts) et une sortie de ce dernier stade de la transition démographique. On accède dès lors à un régime moderne d’équilibre démographie (faibles taux de natalité et de mortalité)
- En Europe, cette phase à lieu vers 1880
- Le taux de natalité ainsi que le taux de fécondité décroissent à mesure que les gens prennent conscience des avantages qualitatifs de la limitation des naissances. Les pratiques contraceptives deviennent plus courantes, entraînant une stabilité démographique.
- En guise d’exemple relativement récent, on peut se pencher sur l’Égypte. En effet, en 1950, le nombre d’enfants par femme était d’environ 7, alors qu’en 2020, le nombre d’enfants par femme s’élève à 3,29.
Ces deux modèles sont des outils essentiels pour comprendre les tendances démographiques complexes qui influencent les sociétés et les économies. La transition démographique a des implications profondes sur la croissance économique, la structure de la population et les politiques publiques.
