Depuis 2020, la question des droits de la femme est au cœur des politiques sociales de tous les pays du monde, et plus particulièrement des pays de l’Amérique Latine.
Le droit à l’avortement
Les pays de l’Amérique Latine ont une idée plutôt divisée du droit à l’avortement. Tandis que de plus en plus de pays dépénalisent l’avortement sous certaines conditions d’échéance, d’autres campent sur leurs positions et maintiennent l’interdiction à l’avortement. En voici quelques exemples :
- L’Argentine: en légalisant l’avortement en 2020 à 14 semaines de grossesse, l’Argentine sert de modèle et d’inspiration aux autres pays dans la lutte pour les droits de la femme et l’accès légal à l’IVG. De plus, l’Argentine est aussi connue comme le pays où s’est produit le plus grand nombre de mobilisation d’Amérique Latine. En effet, c’est là-bas qu’est né le collectif Ni una menos en 2015 qui a donc motivé la rébellion des autres femmes du continent. Ce collectif montre donc bien que, dans un sens, la population n’est pas obligée d’attendre que l’État agisse mais peut provoquer cette action à condition que l’État soit à l’écoute de sa population.
- La Colombie: en février 2022 c’est au tour de la Colombie de dépénaliser l’avortement à 24 semaines de grossesse malgré son historique passé sous domination catholique et conservatrice. Là encore, ce revirement de situation a prouvé aux pays à convictions catholiques et patriarcales que le changement et surtout la légalisation de l’avortement était possible.
- Le Guatemala : à contrario, le Congrès de la République a approuvé en mars 2022 une loi pénalisant sévèrement l’avortement et interdisant le mariage homosexuel au Guatemala. La pratique de l’avortement peut entraîner une pénalité de 5 à 25 ans de prison. C’est une décision très surprenante et qui va à l’encontre des mesures prises lors de la même période dans les pays d’Amérique Latine
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Les féminicides
Les chiffres qui sortent sur les violences faites aux femmes en Amérique Latine sont des données alarmantes qui peuvent être mobilisées dans vos copies. Depuis 10 ans maintenant, la Comisión Interamericana de Mujeres a déclaré que les féminicides pouvaient atteindre des niveaux de dégâts similaires à ceux de la pandémie.
Dans les pays du monde entier, des études ont montré que les confinements dus à la pandémie ont aggravé les cas de violences sexuelles et féminicides. En effet, les femmes se sont vues contraintes de rester sous le même toit que leur agresseur.
- Mexique: si de façon plus générale on estime sur le continent qu’une femme meurt toutes les deux heures pour le simple fait d’être une femme, pour le cas mexicain on estime qu’en moyenne 10 femmes sont mortes par jour en 2021.
- Salvador: c’est le pays du monde avec le taux de féminicide le plus important. Il y a au moins une femme qui y est assassinée par jour et que ce sont les adolescentes qui sont le plus touchées par cette violence.
Les acteurs de la lutte pour les droits de la femme
L’Amérique Latine est réputée pour être le continent où les populations ont le plus de revendications et c’est d’autant plus vrai pour les revendications des droits des femmes. Certains collectifs, ou groupe de manifestations nés en Amérique Latine se sont répandus au monde entier pour donner plus d’importance aux femmes sur le continent.
Si dans le monde entier on entend parler du mouvement #Metoo, un équivalent latino a été créé en Amérique du Sud sous le nom de La Caja de Pandora. Il s’agit d’une plateforme artistique pour les femmes victimes de violences conjugales.
- Chili: le collectif féministe Lastesis sort la chanson « Un violador en tu camino » en 2019, lequel tend à devenir un hymne féministe qui s’étend jusqu’au Mexique, en Colombie, en France ou encore en Espagne. Cette chanson a pour but de dénoncer les violences conjugales et sexuelles que subissent les femmes.
- L’Argentine: comme mentionné précédemment, le collectif Ni una menos né en 2015 en Argentine a permis de donner une voix aux femmes dans leur combat. En effet, ce mouvement s’est répandu au Chili, au Brésil, en Colombie ou encore au Pérou jusqu’à en devenir un moteur international pour les femmes du monde entier lors notamment de la grève du 8 mars. Eva Perón, politicienne et activiste argentine, est celle qui a permis le droit de vote aux femmes en Argentine en 1947.
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