Comme vous le savez tous, le débat sur le rôle que doit jouer la femme fait fureur au sein du monde arabe.
Les médias, les personnalités publiques, les partis politiques, les associations, et les sociétés arabes soulèvent cette question brûlante, mais malheureusement, les positions défendues et les décisions prises ne répondent pas aux attentes des femmes qui réclament davantage de dignité et d’indépendance. Nul doute , ceci crée un climat de méfiance et de déception, accentuant les crises et les mécontentements.
Vous l’avez compris, une maîtrise solide de ce sujet civilisationnel est essentielle, car il est au cœur des enjeux du monde arabe et tombe très souvent aux écrits et aux oraux.
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Les Printemps Arabes : Un chapitre inachevé de l’histoire du Moyen-Orient
Il est vrai que les Printemps arabes ont suscité l’espoir de tourner une nouvelle page, car les femmes s’attendaient à ce que tout changement politique, porté par les revendications du peuple, ait un impact positif sur la condition des femmes. Cependant, ce rêve d’avancement et de développement s’est rapidement transformé en une dune de déceptions et de désillusions.
En effet, la participation des femmes arabes à la vie politique, sociale et économique demeure un véritable problème. Aujourd’hui encore, de nombreuses expressions, telles que “Une personne ne naît pas femme, elle le devient” ou “Si une poule chante comme un coq, tuez-la,” لا يولد الشخص امرأة، إنه يصبح كذلك/ إذا صاحت الدجاجة صياح الديك فاذبحوها reflètent clairement la mentalité très masculine et autoritaire de la société arabe.
On remarque par exemple qu’une femme qui exprime son opinion sur les relations humaines, comme ce qui s’est produit avec la présentatrice égyptienne Radwa El-Sherbiny رضوى الشربيني , lorsqu’elle a encouragé le divorce, est sujette à des moqueries et à des accusations sévères.
De même, si une femme souhaite participer aux élections politiques, comme l’ancienne candidate du parlement irakien Intizar Al-Shammari انتظار الشمري, elle est humiliée par la diffusion de plusieurs vidéos à caractère sexuel sur les réseaux sociaux, pour l’obliger à abandonner son projet.
Mentalités traditionnelles vs Émancipation féminine
Promouvoir l’égalité des sexes ? Défendre les droits des femmes ? Agir contre les discriminations et les inégalités ? C’est précisément là que réside le problème, car la conception de la liberté des femmes dans le monde arabe reste superficielle et biaisée.
Comme le souligne Nawal El Saadawi نوال السعداوي, fervente partisane des droits des femmes dans le monde arabe, le conflit entre la femme et sa féminité commence dès son plus jeune âge. Comme toutes les autres filles, elle sait seulement qu’elle n’est pas un garçon, qu’elle est différente de son frère ou de son cousin. C’est pourquoi l’on dit souvent qu’ “un oiseau né en cage pense que voler est une maladie,” .الطيور التي تولد في القفص تعتقد أن الحرية جريمة comme l’a formulé Alejandro Jodorowsky
C’est également ce que le grand poète et porte-parole de la femme, Nizar Qabbani نزار قباني , exprime à travers son poème “Je suis une femme,”أنا أنثى lorsqu’il dit :
أنا أنثى
أنا أنثى
نهار أتيت إلى الدنيا وجدت قرار إعدامي
ولم أرى باب محكمتي ولم ارى وجه حكامي
Je suis une femme, je suis une femme
J’ai été condamnée à mort le jour même de ma naissance
et je n’ai pas vu la porte de mon tribunal ni le visage de mes juges
Vous l’avez compris, pour que les femmes puissent exercer leurs droits les plus fondamentaux, elles ont longtemps dû affronter d’énormes difficultés, car leur propre société s’appuyait sur des arguments absurdes et des concepts mal interprétés.
Cependant, il faut reconnaître que la situation s’améliore aujourd’hui, et des progrès significatifs sont observés. Reste que les sociétés arabes n’agissent pas encore de manière efficace pour lutter contre le patriarcat, alors même qu’un proverbe arabe très ancien considère que “La femme est la moitié de la société ” . المرأة نصف المجتمع
Il reste donc encore un long chemin à parcourir et des défis persistants à surmonter.
Cultiver l’égalité : le pouvoir transformatif de l’éducation
C’est là que l‘éducation et l‘instruction interviennent : il faudrait reconnaître que la libération de la femme commence d’abord sur le plan social et familial, puis sur le plan économique et politique. Ainsi, l’éducation représente un levier essentiel pour sensibiliser les générations futures, encourager le respect mutuel et combattre les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge.
C’est à l‘école et à la maison que nous apprenons la coopération, l’amitié, le respect, l’ouverture d’esprit, la tolérance, et bien d’autres valeurs.
En conclusion, l’éducation joue un rôle crucial, car elle permet de remettre en question les normes sociales discriminatoires. Ainsi, en offrant une éducation de qualité à tous, nous pouvons inculquer les valeurs essentielles à la vie en société afin de progresser vers un monde meilleur.
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