đInterview Emilie (Grenoble EM)đ
INTERVIEW #3
Emilie (Grenoble EM)
AprĂšs deux annĂ©es de classe prĂ©pa ECS, Emilie a intĂ©gré Grenoble EM. Elle est actuellement Ă Vancouver (Canada) oĂč elle suit le parcours “Entrepreneurship & Innovation” au sein du parcours transcontinental.
Vie en prépa, coups durs, période des concours, elle nous raconte ici comment elle a vécu sa prépa et nous explique pourquoi cela vaut le coup ! Entretien.
M.P. : Peux-tu nous rĂ©sumer ta prĂ©pa en 3 mots ?Â
Emilie : Je dirais que la prépa est une expérience enrichissante avant tout, intense, et humaine.
Enrichissante car lâenseignement est vaste et dense, mais extrĂȘmement intĂ©ressant, avec une stimulation intellectuelle sans pareille. Jâai pu acquĂ©rir en prĂ©pa une culture gĂ©nĂ©rale trĂšs riche, qui me sert aujourdâhui tous les jours : jâen suis sortie grandie, avec un esprit critique dĂ©veloppĂ©, et non formatĂ© bien au contraire. Je garde de trĂšs bons souvenirs de mes cours de prĂ©pa (qui me manquent parfois aujourdâhui en Ă©cole !) : le contenu Ă©tait toujours pertinent, prĂ©cis et intĂ©ressant autant pour notre culture gĂ©nĂ©rale personnelle que pour la prĂ©paration des concours.
Intense car la prĂ©pa est une course dâendurance qui demande beaucoup de travail et dâinvestissement personnel. Certes certains moments sont difficiles, mais ils permettent de se surpasser, de donner le meilleur de soi-mĂȘme, de grandir et dâarriver Ă la victoire, celle de lâaccomplissement et de la satisfaction personnelle dâĂȘtre arrivĂ© au bout de cette expĂ©rience unique.Â
Humaine, car câest en prĂ©pa que jâai fait mes plus belles rencontres humaines. Jây ai nouĂ© mes plus belles amitiĂ©s ! JâĂ©tais dans une prĂ©pa oĂč lâambiance Ă©tait trĂšs conviviale et familiale. Nous avions lâhabitude de travailler ensemble et nous nous entraidions beaucoup : nous avons tissĂ© des liens trĂšs forts. Les professeurs ont Ă©galement eu une place trĂšs importante dans la rĂ©ussite de ma prĂ©pa : ils Ă©taient bienveillants et toujours disponibles pour nous aider, tant sur le plan personnel que pour le travail. Je garde encore contact avec certains dâentre eux aujourdâhui !Â
 M.P. : En quoi la prĂ©pa tâa-t-elle Ă©tĂ© le plus utile ?
Emilie : La prĂ©pa mâa Ă©tĂ© utile sur le plan professionnel et sur le plan personnel.Â
Elle mâa permis dâacquĂ©rir une culture gĂ©nĂ©rale, une rigueur, des mĂ©thodes de travail, et une maturitĂ© intellectuelle, qui sont des atouts clĂ©s pour ma vie professionnelle.
Sur le plan personnel, le cadre de la prĂ©pa m’a incitĂ© Ă me dĂ©passer, Ă donner le meilleur, pour pouvoir toujours progresser. Câest aussi se confronter Ă lâĂ©chec, apprendre Ă le surmonter, et Ă en sortir plus fort. Etant un peu perdue en fin de terminale, la prĂ©pa mâa aidĂ© Ă mieux me connaĂźtre et cerner mes envies pour ma vie future.Â
M.P. : Comment as-tu fait face aux difficultés pendant ta prépa ?
Emilie : Ma deuxiĂšme annĂ©e de prĂ©pa a Ă©tĂ© assez difficile pour moi : je me mettais beaucoup de pression, je travaillais beaucoup trop, ce qui Ă©tait au final inefficace, et le stress omniprĂ©sent mâempĂȘchait de dormir. Mes notes baissaient alors je travaillais encore plus tard le soir : je me suis enfermĂ©e dans un cercle vicieux trĂšs nĂ©gatif. Jâai eu un gros coup de mou au mois de dĂ©cembre, oĂč jâavais envie de tout abandonner. Heureusement jâai pu compter sur mes amis et mes profs qui mâont Ă©normĂ©ment soutenue et aidĂ©e Ă surmonter ces moments difficiles : sans eux cela aurait Ă©tĂ© beaucoup plus compliquĂ©. Travailler davantage en groupe, se mĂ©nager des moments de « temps libre » pour sâaĂ©rer lâesprit, et faire des plannings « rĂ©alistes » (et non sur-humains !) m’ont beaucoup aidĂ©.
M.P. : Comment as-tu vécu la période des concours ?
Emilie : Jâai bien vĂ©cu ma pĂ©riode de concours.Â
Je pense que ma pĂ©riode de rĂ©vision a Ă©tĂ© capitale dans la gestion de mes concours. Avec une amie, nous avons rĂ©visĂ© ensemble durant toute la pĂ©riode de rĂ©visions : nous avions Ă©tabli un planning (bien rempli mais nous ne travaillions jamais aprĂšs 18h !), nous nous interrogions mutuellement, et quand ça nâallait pas nous Ă©tions lĂ lâune pour lâautre. Pour la petite anecdote, nous avions lâhabitude « dâinventer » des sujets de dissertations de culture gĂ©nĂ©rale, dâimaginer chacune un plan, puis de les comparer : le dernier sujet que nous avions traitĂ© est le sujet qui est tombĂ© deux jours plus tard lors dâEcricome : jâai alors abordĂ© mon Ă©preuve avec un peu plus de confiance et cela mâa bien aidĂ©e (jâai obtenu un beau 17 !).
Pendant les concours jâavais adoptĂ© une routine, jâenchainais les Ă©preuves : dĂšs quâune Ă©preuve Ă©tait finie, je pensais Ă la suivante. Je ne rĂ©visais pas entre les Ă©preuves, je suivais juste lâactualitĂ© en regardant les informations le soir, et jâessayais de dormir tĂŽt pour ĂȘtre en forme le matin.
Je me disais quâau fur et Ă mesure des Ă©preuves, je mâapprochais de la fin de cet Ă©norme challenge : quelle fiertĂ© personnelle dâĂȘtre arrivĂ©e au bout lorsque jâai rendu ma derniĂšre copie ! Je me souviens encore de ce sentiment unique et je suis sĂ»r que vous le ressentirez aussi.
M.P. : Quelle école as-tu intégrée ? Comment résumerais-tu la vie en école de commerce ?
Emilie :  Jâai intĂ©grĂ© Grenoble Ecole de Management (GEM) en septembre 2017.Â
En sortant de prĂ©pa, câest un peu le « choc des cultures ». Il mâa fallu un petit temps dâadaptation !
LâĂ©cole mâa permis de rencontrer de nouvelles personnes, de me confronter Ă de nouvelles cultures, de partir Ă©tudier Ă lâĂ©tranger (je suis actuellement Ă Vancouver au Canada !), de pouvoir avoir des expĂ©riences professionnelles trĂšs enrichissantes, dâavoir du temps libre pour me consacrer Ă de nombreux projets : je suis par exemple des MOOCs en ligne, jâassiste Ă des confĂ©rences, je mâinvestis dans les assos, je rencontre des entreprises (comme Google, en novembre dernier !)âŠ
Je pense quâil faut adopter le comportement de « lâĂ©ponge » en Ă©cole : il faut ĂȘtre pro-actif, et saisir toutes les opportunitĂ©s qui sâoffrent Ă nous (et elles sont nombreuses !).Â
M.P. : Pour finir, un mot pour les milliers de candidats qui sâapprĂȘtent Ă passer les concours ?
Emilie : Je pense que le plus important est de croire en ses chances de rĂ©ussir (chose que je ne faisais absolument pas Ă lâaube de mes concours !). Quoique vous fassiez, vous nâaurez jamais le sentiment « dâĂȘtre prĂȘt ». Vous avez travaillĂ© dur et vous avez tout donnĂ© pendant deux (voire troisâŠ) ans : faites vous confiance et donnez le meilleur de vous mĂȘme.Â
Je concluerais par 3 mots que ma prof de maths avait pour habitude de rĂ©pĂ©ter : combativitĂ©, tĂ©nacitĂ© et confiance !Â
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