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Les critères ESG : tout ce qu’il faut savoir !

Sommaire

 L’investissement ESG (environnemental, social et de gouvernance) se concentre sur l’évaluation de l’exercice de la responsabilité des entreprises vis-à-vis de l’environnement et de leurs parties prenantes. L’ESG existe car les initiatives visant à établir le coût des frontières de la planète et des institutions sociales ont été trop faibles et trop tardives pour faire la différence. Les entreprises et les investisseurs ont passé la majeure partie des 20 dernières années à se prosterner devant l’autel des marchés du carbone. Mais ils se sont aperçus que la politique faisait obstacle à un prix suffisant. En conséquence, les investisseurs ont dû évaluer les émissions (et d’autres facteurs ESG tels que la compétence du conseil d’administration, les plans de transition et l’impact sur les parties prenantes.) Ainsi que négocier le risque de prix et de réglementation future pour se préparer à la transition économique à venir.

 

Que signifient ces trois lettres ESG ?

Il n’existe pas de taxonomie définitive des critères ESG. Les critères ESG sont souvent liés entre eux, et il peut se révéler ardu de classer une thématique ESG comme étant uniquement une problématique environnementale, sociale ou de gouvernance.

La lettre E fait référence au critère environnemental ayant pour objectif la préservation du milieu naturel. Cette dimension traite les problématiques liées : aux émissions carbones, à la pollution de l’air et de l’eau, à la biodiversité, à la déforestation, ainsi qu’à l’efficacité énergétique, etc.

La lettre S fait référence au critère social ayant pour objectif la prise en considération des individus et des relations humaines. Cette dimension traite les problématiques liées : à la satisfaction des clients, à la protection des données et de la vie privée, au respect du genre et de la diversité, au respect des droits de l’homme ainsi qu’au respect des normes du travail, etc.

La lettre G fait référence au critère gouvernemental ayant pour objectif la définition des bons standards de gouvernance en entreprise. Cette dimension traite les problématiques liées : à la composition du conseil d’administration, à la structure du comité d’audit, à la lutte contre les pots-de-vin et la corruption, à la rémunération des dirigeants ainsi qu’à la protection des whistleblowers (lanceurs d’alerte ndlr), etc.

Ces facteurs ESG peuvent souvent être mesurés (par exemple, le taux de rotation du personnel d’une entreprise), pour autant il peut également être assez difficile de leur attribuer une valeur monétaire (par exemple, le coût de la rotation du personnel d’une entreprise).

 

Comment sont sélectionnés les actifs sous les critères ESG selon Greenly ?

La sélection des actifs en regard des critères ESG varie d’une entreprise à l’autre. Chaque agence de notation (parmi les sociétés françaises les plus réputées : Vigeo, Ethifinance, Innovest et BMJ CoreRating) ou société de gestion s’appuie sur sa propre méthodologie et ses propres indicateurs de performance pour choisir les investissements ESG. Dans ce cadre, il ne s’agit pas d’évaluer la capacité d’une entreprise à rembourser sa dette, mais d’évaluer son potentiel à créer de la valeur de manière durable.

Remarque : certaines agences de notation sont spécialisées dans l’un de ces trois critères.

Il existe deux approches possibles pour établir cette hiérarchie des entreprises :

L’approche « best in class » : il s’agit d’identifier et de sélectionner les entreprises les mieux notées en termes de critères ESG dans chaque secteur d’activité économique. Comme l’approche « best in class » concerne tous les secteurs d’activité, elle garantit une forte diversification de l’investissement.

L’approche  » best in universe «  : elle fonctionne de la même manière, avec une différence majeure. Son champ d’application est étendu à toutes les entreprises de tous les secteurs d’activité, ce qui permet d’exclure les secteurs les moins écologiques de l’économie.

Aujourd’hui, en France, les portefeuilles ESG séduisent de plus en plus : selon une étude réalisée en 2019, 61 % des épargnants déclarent considérer l’impact environnemental et social comme important lors de leurs décisions d’investissement (source : enquête Ifop pour le FIR et VigeoEiris).

D’ailleurs, en juin 2022, l’agence de notation des critères ESG, EcoVadis est devenue la 27ème licorne française après une levée de fonds de 500 millions d’euros. Aujourd’hui EcoVadis affirme couvrir plus de 95 000 sociétés dans 175 pays, selon sa méthodologie. Celle-ci est basée sur du machine learning, une intelligence artificielle, complétée par de l’analyse humaine, avec 198 catégories d’achat et 21 indicateurs ESG, des émissions de CO2 au travail des enfants.

Lire plus : Les fonds ESG ont dépassé les fonds non ESG.

 

Quelles sont les défis auxquels font face les critères ESG ?

Certains de ces défis sont les suivants :

  • Tous les facteurs ESG ne sont pas facilement quantifiables, et ces facteurs peuvent ne pas se traduire directement par une croissance des bénéfices ou une amélioration des performances de l’entreprise.
  • Les informations actuelles sur la durabilité des entreprises sont fortement orientées vers les processus et les procédures et non vers les performances réelles. On estime que 70 % des points de données ESG mesurent si une entreprise a mis en place une politique pertinente, mais le fait d’avoir une politique en place ne mesure pas le niveau d’engagement envers la mise en œuvre de cette politique. Un bon contrôle du point de vue de l’investissement consiste à associer les déclarations de politique aux performances réelles. Par exemple, si une entreprise déclare qu’elle adhère à une politique d’efficacité énergétique, mais que sa consommation totale d’énergie, en proportion de ses revenus, augmente au fil du temps, cela peut être un signal d’alarme. Soit l’entreprise n’adhère pas à sa politique, soit elle modifie son modèle commercial en faveur de secteurs d’activité à plus forte intensité énergétique.
  •  Il peut être difficile d’appliquer le même ensemble de facteurs à des entreprises situées dans des zones géographiques et des secteurs différents et dont les pratiques commerciales varient. Les entreprises ont des modèles différents et certaines externalisent de grandes parties de leurs chaînes de valeur, tandis que d’autres préfèrent opter pour la voie de l’intégration verticale.
  • Les défis liés à la qualité des données varient d’une région à l’autre et doivent être pris en compte, notamment sur les marchés émergents. Par exemple, en 2011, seules 20 % des entreprises de l’indice S&P 500 ont déclaré leurs mesures de durabilité. Ce chiffre est passé à plus de 80 %, mais on ne peut pas en dire autant de l’Asie, où le niveau de divulgation des indicateurs de durabilité est encore très faible et varie considérablement d’un pays à l’autre. Il existe également des variations au sein des régions. Les pratiques de gouvernance d’entreprise chinoises sont très différentes de celles de Taïwan. Les mesures doivent être normalisées entre les pays et les secteurs, sinon cela reviendrait à laisser des biais dans les analyses.

 

Conclusion

Pour conclure, une fois les objectifs clairement définis, l’étape suivante consiste à créer une approche structurée pour l’intégration ESG, en reconnaissant les défis actuels dans l’écosystème et en créant un processus pour atténuer ces défis. Il n’existe pas de solution unique.

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Zak Bennis