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Fiche Ronald Coase : coûts de transaction, ouvrages, biens communs

Sommaire

Ronald Coase a marqué l’histoire de la pensée économique. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des auteurs les plus influents de la nouvelle économie institutionnelle. C’est pourquoi Mister Prépa te propose une fiche détaillée sur cet auteur incontournable !

 

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I – Qui est Ronald Coase ?

Ronald Coase, né en 1940, a marqué l’économie avec ses publications « The Nature of the Firm » et « The Problem of Social Cost », qui introduisent la notion de coûts de transaction. Il a étudié à la London School of Economics, et a obtenu un doctorat en économie à l’université de Londres en 1951. En 1991, il a reçu le prix Nobel d’économie pour ses contributions majeures et particulièrement pour son théorème, le « théorème de Coase ».

 

Les informations clés sur Ronald Coase :

  • Courant de pensée: nouvelle économie institutionnelle
  • Champ d’étude: analyse économique des institutions, des droits de propriété et des coûts de transaction
  • Principaux ouvrages: “The Nature of the Firm” (1937) ; “The Problem of Social Cost” (1960)

 

 

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II – L’apport de Ronald Coase à la pensée économique

 

A – La théorie des coûts de transaction et la question de l’existence de la firme

Ronald Coase (“The Nature of the Firm”, 1937) se demande pourquoi les firmes existent et pourquoi tout ne passe-t-il pas par des relations de marché. Selon lui, la firme est un mode de coordination économique alternatif au marché.

En effet, sur le marché, la coordination se fait par le système des prix alors que dans une firme, la coordination est administrative (elle passe par l’autorité et la hiérarchie). Or, le recours à la coordination administrative peut être nécessaire car la coordination par les prix entraîne des coûts de transaction.

Coase distingue 3 types de coûts de transaction :

  • Les coûts de recherche d’information (ex ante)
  • Les coûts de négociation du contrat associé à la transaction
  • Les coûts de surveillance et de contrôle (ex post)

Mais la coordination administrative a également des coûts : les coûts d’organisation. Ces coûts sont croissants avec la taille de l’entreprise. Ainsi, tant que les coûts d’organisation sont inférieurs aux coûts de transaction, il y a coordination administrative (et donc la firme existe). A partir du moment où les coûts d’organisation sont supérieurs aux coûts de transaction, la coordination marchande est préférable.

 

B – Le recours au marché est nécessaire face aux externalités négatives et à la tragédie des biens communs

Les problèmes environnementaux sont le fruit d’externalités négatives pour une grande part. En matière d’environnement, ces externalités négatives représentent les phénomènes de nuisance ou de pollution qui ne donnent dont pas lieu à une compensation monétaire.

Pour Ronald Coase (« The Problem of Social Cost », 1960), les externalités, et a fortiori les externalités négatives, surviennent car les droits de propriété ne sont pas bien définis.

Ainsi, il énonce un théorème, appelé théorème de Coase, qui est un cas particulier du 2ème théorème de l’économie du bien-être. On peut le formuler de cette façon : si les droits de propriété sont clairement et préalablement définis, et si les coûts de transaction sont nuls, alors les agents impliqués dans une externalité négocieront, et cette négociation conduira à une situation optimale, et ce quelle que soit la définition préalable des droits de propriété.

Par conséquent, Coase propose des procédures de marché évitant l’intervention correctrice de l’Etat. En effet, la négociation est (en quelque sorte) un échange de droits de propriété impliquant des agents économiques. Autrement dit, la négociation est un marché.

 

Ce recours au marché est également efficace contre la tragédie des biens communs théorisée par Hardin. En effet, en définissant la propriété du bien, le bien n’est plus commun mais privé, ce qui empêche sa surexploitation.

 

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Toutefois, il y a 3 limites à cette solution coasienne :

  • Problème de l’attribution : il faut être en mesure de définir les droits de propriété.
  • Problème des négociations : si les droits de propriété sont attribués à plusieurs agents (ayant le même intérêt), alors il est possible qu’il y ait un manque de coordination entre eux faisant échouer la négociation avec l’autre parti.
  • Les coûts de transaction et de négociation ne sont pas nuls en réalité. L’État peut agir comme entité représentant les agents victimes d’externalités pour les réduire, mais ne peut les annuler. Par exemple, dans le cas de la pollution de l’air, il est difficile de négocier car l’externalité négative concerne des milliards d’individus.

 

 

III – L’héritage de Ronald Coase

  • Oliver Williamson prolonge la théorie des coûts de transaction de Coase. Selon lui, 3 caractéristiques des transactions influent sur la potentielle existence de la firme : la spécificité des actifs, l’incertitude sur les conditions de réalisation de la transaction et la fréquence de la transaction.
  • Le marché des droits à polluer, théorisé par John Dales, est un héritage du théorème de Coase. Selon Dales, l’Etat peut mettre à disposition des pollueurs (gracieusement ou contre paiement) des droits à polluer qui leur permet de polluer à hauteur des droits dont ils disposent et qu’ils peuvent s’échanger. Par exemple, le marché européen du carbone, qui couvre près de 45% des émissions de gaz à effets de serre de l’UE, est une application de ce principe.
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Malek Aït-Mokhtar