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La Guerre du Golfe, le conflit en détail (2/3)

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Guerre du Golfe 2

Cet article s’intéresse à la Guerre du Golfe. Au-delà de son intérêt historique, ce conflit est l’illustration parfaite d’une doctrine qui se poursuit encore aujourd’hui : la défense des intérêts américains dans la région. Il s’agit de la deuxième partie. Elle traitera le déroulement du conflit plus en détail.

 

Le déroulement du conflit en détail

Au sortir de la guerre avec l’Iran, l’Irak est au bord de la ruine. La guerre a fait nombreuses victimes (plus de 300 000 morts). L’Irak est aussi fortement endetté, auprès de l’Arabie Saoudite et du Koweït en particulier. Les richesses du Koweït attisent les convoitises de l’Irak. Sa faiblesse militaire est une aubaine pour Hussein.

Arrivé au pouvoir en 1979, ce dernier est déterminé à recréer un grand empire. Il met en place dictature laïque (la seule du Moyen-Orient d’ailleurs). En 1988, sorti vainqueur du conflit iranien, il réclame un rééchelonnement de sa dette. Il demande notamment l’annulation de l’emprunt de 15 milliards de dollars contracté auprès du Koweït.

 

Les multiples raisons du conflit

Face aux refus de leur part, Hussein se sert d’un contentieux historique entre les deux pays pour légitimer cette guerre auprès de sa population. Ce n’est toutefois pas la seule raison qu’il a d’envahir le Koweït. Le pays possède de vastes richesses naturelles.

Cette conquête est également l’occasion pour l’Irak de se créer une façade maritime plus importante pour développer son commerce maritime et écouler plus rapidement son pétrole. En effet, le pays ne possède que 19 kilomètres de côtes sur le Golfe persique. Le Koweït en possède presque 20 fois plus. Enfin, Hussein convoite le gisement de Rumaila situé sur le territoire Koweïtien.

 

Le déclenchement inévitable du conflit

Les Etats-Unis sont inquiets de l’avancée irakienne dans le domaine nucléaire mais surtout soucieux de l’accès à bas prix au pétrole de la région. De son côté, Hussein dénonce les visées impérialistes américaines sur le Golfe. En mai 1990, l’Irak condamne la politique de surproduction des pays pétrolifères et exige une réévaluation des prix du pétrole.

Deux mois plus tard, le Koweït refuse de payer l’indemnisation demandée par l’Irak (10Md de dollars) en compensation du pétrole extrait de Rumaila. Finalement, le 27 juillet 90, le prix du baril passe de 18 à 21 dollars (OPEP). Ce n’est pas assez pour l’Irak qui voulait le fixer à 25 dollars. Des troupes irakiennes se massent à la frontière, mais les pays observateurs (Koweït, Egypte, Arabie Saoudite) n’y voient qu’une tentative de chantage pour leur forcer la main.

 

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Une guerre éclair

Ainsi, le 2 août 1990 à 2 heures du matin, l’Irak envahit le Koweït. L’armée irakienne dispose de 700 000 hommes, 2800 chars, 2800 blindés divers, 1900 pièces d’artillerie lourde, 700 avions et 200 hélicoptères. Son aviation est importante et assez moderne.

Elle possède en outre un bon nombre de missiles sol-sol et 2 missiles sol-air (un SAM soviétique et un crotale français). En seulement 3 heures, le pays est totalement conquis. Le Koweït avait bien un armement moderne permis par son opulence. Cependant, il manque de troupes s’en saisir et le maîtriser. 

On assiste au pillage du pays. L’intégralité du stock de la Banque Central de Koweït City est transférée à Bagdad. On estime ce total à 4 milliards de dollars et 42 tonnes d’or. L’invasion provoque l’exode des Koweïtiens vers l’Arabie Saoudite. Des centaines de milliers de travailleurs fuient. A la fin des années 1990, la moitié de la population aura déserté le Koweït.

 

Les réactions internationales

L’Irak est soutenue par divers pays arabes : la Palestine, l’Algérie, la Libye, le Soudan, le Yémen, la Jordanie et le Liban. Néanmoins, l’invasion déclenche une réaction quasi unanime de condamnation par tous les autres pays. Une coalition internationale va s’organiser.

Le conseil de sécurité de l’ONU réuni le 2 août 1990 à 6 heures adopte à l’unanimité la résolution 660. Cette dernière exige le retrait des forces irakienne. La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis (Mitterrand, Thatcher et Bush) mènent le débat et instituent le boycott financier ainsi que le  gel des avoirs irakiens.

S’ensuit la résolution 661 qui décrète l’embargo total sur l’Irak. Le pays souffrira alors de graves pénuries de carburant. Effectivement, si son territoire est riche en pétrole, il n’y a pas de raffineries pour subvenir aux besoins de la nation. Une grave crise financière touche donc l’Irak. Le blocus alimentaire est également catastrophique et conduit au rationnement de la population dès septembre 1990.

 

Le début des opérations 

Le 8 août 1990, la coalition débute l’Opération “Desert Shield” (Bouclier du Désert).  L’objectif est d’amener les troupes pour empêcher l’armée irakienne d’aller plus loin (en Arabie Saoudite). Le 29 août signe l’annexion définitive du Koweït. Le 15 septembre, la France rejoint la coalition.

Fin octobre, ce sont près de 200 000 soldats américains qui sont présents dans le golfe Persique. Fin novembre, on en recense 200 000 supplémentaires. Finalement, le 29 novembre, l’ONU lance un ultimatum et laisse un peu plus d’un mois à l’Irak.

Début janvier, le sénat américain autorise Bush à lancer une intervention militaire, de même pour l’Assemblée Nationale et le Sénat en France. C’est le début de l’opération “Desert Storm” (Tempête du Désert) le 15 janvier 1991, conséquence de l’expiration de l’ultimatum. 

Près de 28 pays participent directement ou non (dont un certain nombre de pays arabe : Syrie, Arabie Saoudite, Turquie, Maroc, Egypte, Oman). Des manœuvres détournés ont parfois servi à rallier leur cause. La Syrie, par exemple, a rejoint le conflit en échange de la promesse du soutien américain pour conquérir le Liban. Au total, 39 pays ont participé à la guerre.

 

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La supériorité affirmée de la coalition

Le déclenchement des opérations démontre la nette supériorité numérique en matière de technologie aérienne et maritime des forces alliées. Les Etats-Unis et l’ONU ont en fait surestimé l’armée irakienne, présentée à l’époque comme la quatrième armée du monde.

Les bombardements des sites stratégiques avec la première utilisation des F117 sont dévastateurs pour l’Irak. D’une certaine manière, ce conflit est également l’opportunité pour les américains de tester en conditions réelles l’équipement militaire développés sans limite pendant la guerre froide. 

 

Une reconquête éclair

La première phase de l’opération consistait en 40 jours de préparation avant l’offensive terrestre. Ainsi le 24 février 1991 débute l’offensive terrestre. Les forces françaises et américaines envahissent l’Irak à revers. Au sud, on retrouve les divisions britanniques et américaines. Au centre, le Koweït et l’Arabie avancent vers la capitale. Les armées irakiennes fuient en désordre. 

Enfin, le 25 février 1991 signe une réussite militaire de tous les côtés. Les Français et les Américains sont aux portes de Bagdad, les troupes britanniques sont à celles de Koweït City. Pour gêner l’avancée et ruiner l’économie koweïtienne, les Irakiens ont pris soin d’incendier la plupart des puits de pétrole koweïtiens. Deux jours plus tard, Koweït City est libéré, suivi du pays tout entier. Un cessez-le-feu est décrété le lendemain.

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Gabin Bernard