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Jean-Paul Sartre : sommes-nous responsables ?

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Jean-Paul Sartre : sommes-nous responsables ?

Jean-Paul Sartre est un philosophe et écrivain français, né le 21 juin 1905 à Paris et mort le 15 avril 1980 dans cette même ville.

Représentant du courant existentialiste, il a marqué la vie intellectuelle et politique de la France de 1945 à la fin des années 1970. Il est connu aussi bien pour son œuvre philosophique et littéraire qu’en raison de ses engagements politiques.

Il a partagé sa vie avec Simone de Beauvoir, philosophe de l’existentialisme et féministe. Leurs philosophies, bien que très proches, ne sauraient être confondues.

Nous distinguons alors deux grandes périodes dans l’œuvre sartrienne. Une approche philosophique théorique axée sur l’ontologie de L’Être et le Néant (1943), puis une période plus pratique, où l’auteur cherche à appliquer sa méthode exposée dans la Critique de la raison dialectique (1960).

Sartre est avec Albert Camus, un symbole de l’intellectuel engagé. Comme ce dernier l’avait été en 1957, il sera distingué en 1964 du prix Nobel de littérature, qu’il déclinera.

 

L’Être et le Néant

L’homme se distingue de l’objet en ce qu’il a conscience d’être. En d’autres termes, il a conscience de sa propre existence. Toute conscience est conscience de quelque chose. L’homme est donc fondamentalement ouvert sur le monde, existant, projeté hors de soi.

Sartre dira lui-même : « Il n’y a pour une conscience qu’une façon d’exister, c’est d’avoir conscience qu’elle existe« .

 

L’existence précède l’essence

Cette citation signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après.

Sartre développe l’idée que l’homme n’ayant pas de nature définie a priori, il est libre de se définir lui-même par son projet. Sartre rattache la liberté de l’homme au fait que Dieu n’existe pas.

« Il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir« . Aucune norme n’indique à l’homme ce qu’il doit faire. L’homme est libre. De ce fait, Sartre réfute les propos de Platon qui place l’existence au niveau secondaire.

La conscience est ce qui permet au monde d’exister, sinon il ne reste plus que l’être et le néant. La conscience se forme à partir du néant, car l’homme se crée.

« Le monde est vide de signe« . Selon Sartre, le monde n’a pas de sens et les choses n’ont ni de valeurs intrinsèques, ni de signification. Elles acquièrent un sens dans la mesure où les humains leur attribuent un sens.

Sartre explique que cette liberté implique une responsabilité. Notre responsabilité est beaucoup plus grande que nous ne pourrions le supposer, car elle engage l’humanité entière. Nous ne pouvons échapper à la liberté du choix de notre existence et de nos actions.

« En fait, nous sommes une liberté qui choisit, mais nous ne choisissons pas d’être libres : nous sommes condamnés à la liberté. »

Pour Sartre, le concept de nature humaine est absurde, car nous conférons à l’homme une essence à laquelle l’homme ne peut pas s’arracher.

Pour lui, contrairement à Hegel, il n’y a pas d’essence déterminée. L’homme est absolument libre, il n’est rien d’autre que ce qu’il fait de sa vie, il est un projet. L’existentialisme de Sartre s’oppose ainsi au déterminisme, qui stipule que l’homme est le jouet de circonstances dont il n’est pas maître.

 

Lire plus : le déterminisme de Spinoza

 

La mauvaise foi selon Sartre

L‘homme vit mal cette situation de totale liberté. Il développe donc de la mauvaise foi. Mauvaise foi, car nous n’assumons pas la responsabilité de nos choix et nous préférons s’en référer au destin pour se déresponsabiliser.

Sartre refuse le concept freudien d’inconscient remplacé par la notion de « mauvaise foi » de la conscience. L’homme ne serait pas le jouet de son inconscient, mais choisirait librement de se laisser nouer par tel ou tel traumatisme. Ainsi, l’inconscient ne saurait amoindrir l’absolue liberté de l’Homme.

Selon Sartre, « l’homme est condamné à être libre« . La seule aliénation à cette liberté de l’homme est la volonté d’autrui. C’est de ce point de vue que nous vient la fameuse phrase de Sartre : « L’Enfer c’est les Autres ».

Cette citation signifie que le regard des autres nous prive de notre liberté pour nous faire tomber dans l’en-soi. Une phase inconsciente, ou je cesse d’être un être conscient. Les autres peuvent limiter la liberté des individus en leur imposant des normes et des attentes sociales. Les individus peuvent être contraints de se conformer à ces normes pour être acceptés par les autres, même s’ils ne sont pas d’accord avec elles.

 

Lire plus : le monde selon Karl Marx

 

Critique de la raison dialectique

Jean-Paul Sartre présente le marxisme comme un « horizon philosophique indépassable de notre temps« . Après avoir observé et analysé l’existence et la liberté de l’homme en tant qu’individu, Sartre s’est interrogé sur l’existence d’une conscience collective et son rapport avec la liberté individuelle.

Sartre affirme que la liberté de l’homme est aliénée par les sociétés capitalistes. Dans les sociétés aliénées, les libertés individuelles peuvent conduire à un effet opposé à l’intention générale et à l’aliénation de la liberté collective.

Il suggère alors d’inverser le processus. Le groupe doit pouvoir décider de regrouper les libertés individuelles pour permettre le développement de l’intention générale. Sartre pense que cette sorte d’aliénation de la liberté individuelle doit être librement choisie et s’oppose ainsi à toute forme de totalitarisme.

 

Lire plus : Pythagore : le premier philosophe

 

Je vous donne ci-dessous plusieurs sources que je consultais en prépa pour me cultiver en philosophie :

Les Bons Profs (chaîne YouTube)

Digischool (site Internet / chaîne YouTube)

Cyrus North (chaîne YouTube)

Le Précepteur (chaîne YouTube)

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Stéphane Westermann
Après deux années de prépa ECG au Lycée Georges de la Tour à Metz, j'ai pu intégrer Neoma avec pour objectif d'assister les étudiants dans l'excellence de leur Culture Générale et de leur langue allemande !