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Les JO en France sont-ils un atout économique ?

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Du 26 juillet au 8 septembre 2024 se sont déroulés les Jeux Olympiques et paralympiques de Paris. Des jeux très importants pour la France pour son rayonnement international et économiquement. Les Jeux Olympiques et Paralympiques ont un coût pour les services publics. Les JO de Pékin en 2008 ont coûté environ 30 milliards d’euros tandis que les JO de Paris ont pour l’instant coûté environ 10 milliards d’euros.

On peut donc se demander si les JO sont une réussite économique.

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Les JO peuvent être un levier économique.

Le coût des JO serait d’environ 10 milliards dont 5,2 milliards d’argent public et la moitié financée par des fonds privés. De plus, l’inflation a augmenté le budget de 195 millions c’est-à -dire la moitié de la hausse totale. Ce sont toutefois des jeux moins coûteux que les précédents (12 milliards pour Tokyo et 11,1 pour les JO de Rio).

A court terme les JO ne devraient pas avoir d’effet sur la dette et pourraient même potentiellement la réduire étant donné qu’à long terme ils ont pour objectif de redynamiser à long terme l’économie. Par exemple, les JO auraient créé 116 000 nouveaux emplois et pourraient booster le PIB du 3ème trimestre de 0,3 point selon l’Insee. De plus les JO sont aussi un enjeu « soft power », qui peut dans le futur attirer plus de touristes et
permettre de donner une meilleure image de la France. Ainsi lors des JO de Londres, le nombre de touriste a seulement augmenté de 0,92 % en 2012 pour ensuite augmenter de 5 % sur les années suivantes.

Cependant, il existerait une baisse du nombre de touristes de près de 2 % dans la capitale du fait de la peur du nombre trop important de visiteurs durant ces jeux sachant que 60 % des revenus touristiques proviennent des touristes étrangers. Aujourd’hui une partie de l’économie du tourisme pourrait être impactée par les Jeux olympiques et notamment les bars qui jouxtent les zones demandant le Qrcode. Environ 160 marchés vont être annulés durant les JO. Les restaurants dans les « zones grises » affirment qu’ils sont lourdement touchés par le manque de visibilité et de client allant jusqu’à une perte de 60 % du chiffre d’affaires. Ainsi, il arrive que les JO n’arrivent pas aux résultats escomptés. Par exemple, pour l’organisation des JO en 1976 à Montréal, de nombreux obstacles se sont dressés contre les organisateurs comme l’augmentation des prix des matériaux, le choc pétrolier de 1973… Tous ces facteurs ont fait augmenter les coûts des JO. Ainsi la ville de Montréal fut endettée de 200 millions et le pays de 790 millions. De plus selon Euro News, seulement trois JO auraient généré des bénéfices avec les JO Los Angeles en 1996 (1 milliard de bénéfice) Sidney (0,7 milliard) et Atlanta (0,5 milliard) et à l’inverse les JO de Londres auraient été déficitaires de 5,2 milliards. Il convient de nuancer ces chiffres car les JO ont une portée plus large avec différents facteurs et différentes retombées pas voyantes et immédiates.

Un rôle prépondérant des marques.

LVMH qui représente 3 % du PIB français est un
« partenaire premium » c’est à dire qu’il a versé 100 millions au COJO pour obtenir une plus grande visibilité. Cela permet au groupe de se donner une nouvelle image de marque, de cibler de nouveaux clients et d’assoir sa notoriété. Leur réussite se sera déterminé en fonction de la réussite des JO et des athlètes sponsorisés (Léon Marchand pour LVMH). Les sponsors ont ainsi permis de récolter 1,24 milliard d’euros au total.

Des jeux écologiques ?

Les jeux de Paris ont été choisis pour leurs engagements écologiques. En effet, l’objectif était de réduire de 50 % les émissions de CO2 comparées aux précédents JO. Pour cela, Paris 2024 a utilisé 95 % des infrastructures existantes et ils ont bâti des bâtiments classés « bas carbone » ou « très bas carbone » ont été édifiés.

Les repas servis aux athlètes, aux journalistes et aux commentateurs seront composés de deux fois plus de protéines végétales afin de réduire la consommation de CO2. On a utilisé 80 % de produits français et dont un quart élaboré dans un rayon de 200 kilomètres. L’objectif est qu’un repas sur deux soit végétal, car 12 % des émissions de carbone sont dus à l’élevage. Enfin 100 % des sites accueillant les JO sont accessibles en transport en commun.

Les Jeux olympiques utilisent aussi un système de mécanisme de compensation carbone. Ainsi pour réduire son empreinte carbone, les Jeux de Paris vont financer la Grande Muraille Verte pour le Sahara du Sahel.

Les Jeux olympiques vont forcément avoir une influence sur l’économie française. Sur le long terme, les Jeux olympiques et Paralympiques auront permis le développement des infrastructures comme ce fut le cas à Rio qui a pu utiliser ces nouvelles infrastructures pour se développer. Dès lors, les conséquences économiques dans le futur se constateront en fonction du déroulement des JO, des résultats des athlètes français ainsi que du succès des infrastructures et des animations.

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Jules Chavant