Avec sa banquise, sa biodiversité et ses populations autochtones, l’Arctique est la zone la plus touchée par le réchauffement climatique et représente ainsi un des territoires les plus emblématiques de la planète pour les scientifiques.
Dans cet article, nous verrons que l’Arctique est un terrain propice à la recherche et la coopération scientifique pour les Etats non arctiques (tels que la France) dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
Quelques données sur l’Arctique pour commencer
L’Arctique est la région entourant le pôle Nord de la Terre, à l’intérieur et aux abords du cercle polaire arctique, et qui comprend huit pays bordant l’océan Arctique: la Norvège, la Suède, la Finlande, le Danemark, l’Islande, la Russie, les Etats-Unis et le Canada, rassemblés au sein du Conseil de l’Arctique.
L’Arctique n’est pas reconnu comme un continent, mais comme une zone maritime gelée, par le droit international, avec une liberté de navigation dans les mers arctiques.
L’Arctique, cœur de biodiversité unique au monde et zone témoin du réchauffement climatique
Les scientifiques sont intéressés par l’Arctique car cette région héberge une biodiversité riche et unique au monde : une biodiversité marine et terrestre sur 18 millions de km2, des paysages variés (banquise, zone humide côtière, montagnes, rivières, mers) avec une faune abondante (seul habitat de la planète avec des ours polaires !).
Ainsi, on note un intérêt croissant des Etats non arctiques pour l’Arctique : la France a depuis 2000 un statut d’observateur dans le Conseil de l’Arctique, et de même que la Chine, la Corée du Sud, l’Inde et Singapour depuis 2013. Quant à l’Union européenne, elle a un statut d’invitée permanente au sein de ce Conseil depuis 2000, et il y existe une coopération scientifique entre les Etats arctiques et non arctiques membres de l’UE dans le cadre du programme de recherche et innovation de l’UE (Horizon 2020).
Une coopération scientifique pour mieux faire face au changement climatique
Alors qu’il s’agit d’un espace globalement préservé des transformations causées par l’homme, le changement climatique frappe l’Arctique de façon significative : depuis la fin des années 70, l’océan Arctique a perdu 75% de son volume de glace de mer.
Ainsi, par exemple, en 2022, un partenariat transatlantique unique entre l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer et l’Université Laval pour la recherche océanographique en zone arctique a été mise en place. Selon Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation), le but de ce partenariat scientifique est d’éclairer « utilement les gouvernements de la France et du Canada ds leurs politiques (…) de préservation du climat et des environnements océaniques et polaires ».
En conclusion, puisque l’échelle de ces enjeux environnementaux ne concerne pas que les Etats arctiques, mais le monde entier, cela requiert une coopération internationale dans le domaine scientifique en Arctique.
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