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La crise des années 30 et ses conséquences

Sommaire

L’économie capitaliste connait des cycles, et il peut survenir des crises. Cependant, la crise de 1929 est complètement déroutante car elle est d’une ampleur inégalée. Les outils traditionnels de lutte contre les crises sont inopérants. On cherche alors des solutions nouvelles, voire même extrêmes (solutions allemandes, italiennes et japonaises). L’URSS est renforcée dans son idée qu’il faut une alternative au capitalisme.

 

1. À L’ORIGINE DE LA CRISE DE 1929 : UNE DÉFAILLANCE DES MARCHÉS FINANCIERS

Le krach boursier peut être expliqué par 3 facteurs :

  • On a eu, depuis les années 20, les cours qui n’ont cessé d’augmenter : « bull market ».
  • Les grandes entreprises se financent de plus en plus sur le marcher boursier : elles émettent des titres, des actions, des obligations et ils sont souscrits par les épargnants. Il y a donc une offre importante de titres. 
  • Les banques proposent des innovations financières à leurs clients : acheter des titres à crédit. Or, plus les cours baissent, plus on perd de l’argent donc les gens vendent pour limiter les pertes. Dans les années 20, une nouvelle économie est en train de naître. La radio (RCA) se met en place  et c’est l’outil de loisir principal. L’automobile intéresse aussi les investisseurs ainsi que l’électricité. Une bulle spéculative est en train de se former : l’évolution des cours, telle qu’elle est mesurée par le Daw Jones diverge par rapport aux fondamentaux. La production industrielle se met à baisser au cours de l’été (retournement du cycle qui fait que l’économie est dans une phase de récession) et la Fed augmente le taux d’intérêt, le cout du crédit augmente alors, l’euphorie boursière est tempérée. le 23 octobre jusqu’au 29 octobre, les titres plongent. Le problème est que la crise se propage au-delà de la sphère financière.

 

2. LES DÉBATS ÉCONOMIQUES AUX ÉTATS-UNIS

Le président Hoover est en exercice au moment de la crise (républicain) et son administration opte pour 2 solutions :

  • Protectionnisme. Dès 1930 est voté un relèvement brutal des droits dans douanes dans le tarif Hawley Smooth à 52% (mais les autres pays vont faire de même et on obtient l’effondrement du commerce international).
  • Le libéralisme : l’impôt sur le revenu est augmenté pour faire face à la chute des recettes fiscales, on réduit les dépenses , l’équilibre budgétaire doit être maintenu pour rassurer les milieux d’affaires. Il y a un refus d’aider les chômeurs par des aides directes.

Mais Hoover lance de grands travaux, Boulder Dam (un barrage sur le Colorado), Bay Bride (à SF) et le Golden Bridge (SF). L’inspirateur de ces politiques est le secrétaire d’Etat au trésor, Andrew Mellon. Il est célèbre pour avoir dit « liquidons les emplois, liquidations les stocks, liquidons les agriculteurs et liquidons l’immobilier ». Cela veut dire qu’il faut laisser faire le marché, laissé se produire une baisse importante des prix, laisser disparaitre les entreprises les moins rentables et l’économie, assainir et repartir sur de nouvelles bases.

Roosevelt est élu en 1932 et s’entoure d’un brain trust. Ils conseillent à Roosevelt un changement important des règles du jeu, l’opinion publique est très sensible aux dérives du système financier après différentes enquêtes sur les banques.

1933 : Security Act pour tenter de règlementer les opérations financières. Par exemple, il est obligatoire d’enregistrer les titres auprès d’une administration fédérale.

Puis au mois de Juin le Glass Steagall Act qui impose la séparation des activités de dépôt et de spéculation. L’objectif est de cloisonner pour éviter des réactions en chaîne en cas de crise.

La SEC est créée pour réglementer les pratiques boursières, on est aux antipodes d’un mouvement de libéralisation. En 1934 est voté le NIRA. On va laisser les entreprises s’organiser pour réduire la concurrence qui contribue à une baisse continue des prix. La négociation collective des salaires est mise en place, soutenue par les syndicats pour éviter que les salaires ne plongent. Il prévoit une baisse du temps de travail pour créer des emplois.

Le Civil Work Administration est une administration publique qui créé des emplois dans le secteur des infrastructures (continuité de ce qu’avait fait Hoover) →4 millions de chômeurs ont été embauchés pour construire, par exemple, des autoroutes.

Roosevelt réussit à se faire réélire 4 ans plus tard et le deuxième New Deal intervient en 38 avec un salaire minimum fédéral. Le Social Security Act met en place une assurance chômage et une assurance retraite (extrêmement innovant). La GB est le seul autre pays qui a une assurance chômage (1945 pour les retraites en France). De nouvelles structures économiques se mettent en place, qui participent au capitalisme raisonné pour rompre avec les pratiques les plus inacceptables du capitalisme.

 

3. LE DÉBAT ECONOMIQUE EN GRANDE BRETAGNE

Le gouvernement décide de confier à une commission parlementaire (commission MACMILLAN) qui se réunit en 1930 et va faire des propositions pour lutter contre la crise. Keynes est un des membres principaux de cette commission et va faire des propositions.

Il suggère la dévaluation de la livre en 1930, réduire les revenus (notamment salariaux pour relancer l’embauche – qui a 2 problèmes pratiques : les syndicats n’accepteront pas une baisse des salaires et si les prix ne baissent pas de la même manière que les revenus, cela va aggraver la crise →dépression par la demande). Cette solution est trop hasardeuse.

Il veut la protection douanière qui va permettre aux entreprises domestiques de regagner des parts de marché et aussi de monter leurs prix. Keynes y voit un problème tout de suite : quand on monte les droits de douanes, il est quasiment impossible de les faire baisser. Et enfin, il propose des politiques de dépenses publiques ce qui permet d’augmenter l’emploi et les revenus distribués. Cela va soutenir la consommation des ménages et donc ça a un effet positif sur l’activité.

La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie de Keynes parait en 1936. L’objectif primordial est d’assurer le plan de l’emploi (lutte contre le chômage). Il insiste beaucoup sur la mobilisation des outils de politiques économiques , afin de soutenir l’activité en période de récession, politiques de relance, on parle plus tard de politiques contracycliques, pour atténuer les effets du cycle.

 

CONCLUSION

La crise des années 30 signe un changement de paradigme important, on pense avant que le marché peut s’auto-réguler et on passe à l’idée que les déséquilibres peuvent persister – notamment le chômage de masse.

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Samuel Bitton