Nous nous retrouvons aujourd’hui pour notre rendez-vous hebdomadaire, marqué cette semaine par l’amende historique de Goldman Sachs pour corruption, une étude chiffrant le coût économique de la pollution de l’air et une décision de la cour d’appel californienne remettant en cause le business model de Lyft et Uber.
1) Fausses promesses de l’aide internationale ?
En 1970, l’Organisation des nations unies fixait l’objectif de l’aide publique au développement à 0,7% du revenu national brut des pays riches. Une résolution ambitieuse qui n’a cependant jamais été réellement respectée nous dévoile l’ONG Oxfam. En effet les pays pauvres auraient dû recevoir 4 800 milliards d’euros de plus que ce qu’ils ont réellement reçu, très peu de pays ayant respecté l’engagement. L’étude souligne également le fait que la moitié des aides des pays riches sont destinées à des entreprises originaires de leurs pays. Oxfam rajoute que l’aide publie au développement est devenue cruciale dans une période où les pays pauvres sont étranglés par les dettes et sombrent dans la crise, une thèse qui s’oppose à celle de William Esterly dans Le fardeau de l’homme blanc. L’échec des politiques occidentales d’aide aux pays pauvres (2009)… très intéressant.
2) Amende historique pour Goldman Sachs !
Pour mettre fin aux poursuites de la justice fédérale américain, le fleuron de la finance américain a pour la première fois avoué sa culpabilité dans l’affaire de corruption avec le fonds souverain malaisien 1MBD. Les faits remontent à 2012 et 2013 lorsque ce fond d’investissement avait levé plus de 6,5 milliards de dollars avec l’aide du premier ministre malaisien, dont une partie a ensuite été détournée. Durant cette levée, la banque américaine avait alors obtenu des commissions à hauteur de 700 millions de dollars. De plus, il a été reconnu qu’entre 2009 et 2014 presque 2 millards de dollars (1,6 milliard) de pots-de-vin avaient été versés à des dirigeants malaisiens pour retenir Goldman Sachs comme banque de conseil. Goldman Sachs va donc devoir débourser 2,9 milliards de dollars à la Justice américaine.
3) La pollution de l’air estimée à plusieurs milliards d’euros par an pour Paris
Les interactions entre dégradation écologique et coût économique ( notion d’externalité négative) sont toujours aussi intéressantes et mercredi, la publication d’une étude vient faire couler de l’encre sur ce lien. En effet, la pollution de l’air couterait 166 milliards d’euros par an à l’échelle des principales villes européennes, soit environ 1000 euros par habitant. Cette analyse se fonde sur l’étude de 432 villes européennes sont 67 françaises. À chaque polluant, des coûts sont associés comme les frais médiaux pour traiter l’asthme, hospitalisations pour des pathologies respiratoires, journées de travail perdues.
4) Le gendarme de la concurrence veille sur la grande distribution…
En juillet 2018, Casino, Auchan, Metro et Schiever se rapprochaient pour former une structure d’achat française et internationale par le biais de nouvelles centrales baptisées « Horizon ». Dès lors l’autorité de la concurrence s’était tournée vers cette nouvelle entité pour pour « déterminer si les accords de regroupement à l’achat » ne portaient pas atteinte à la concurrence. Finalement avant une quelconque sanction, Horizon a décidé de s’engager dans une réduction de leurs achats en commun. Ainsi ils s’imposent de ne pas dépasser pour certaines familles de produits ( farines, sucres, sirops) un volume d’achat commun de 15%.
5) La fin de l’ubérisation de l’économie ?
Alors que cet été la justice californienne avait imposé à Uber et Lyft de donner le statut de salariés à leurs chauffeurs, la cour d’appel californienne a estimé que les deux entreprises avaient enfreintes la loi et elle a confirmé cette décision. Cependant un sursis a quand même été autorisé puisque c’est le référendum du 3 novembre qui va fixer le cadre légal. En réalité ces deux entreprises proposent d’assurer quelques droits sociaux aux chauffeurs (120 % du salaire minimum garanti, aide pour acheter une assurance-maladie dans certains cas) sans les transformer en salariés. Sur des business model comme ceux de Lyft et Uber, transformer les chauffeurs en salariés pourrait fragiliser leur croissance.