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Le Nicaragua : un quatrième mandat consécutif pour Daniel Ortega ?

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Avant toute chose, la question du Nicaragua s’avère pertinente pour étayer vos copies pour son originalité , étant trop peu citée par les candidats; pour sa polyvalence, à utiliser dans vos copies d’ESH de géopo et surtout d’espagnol.

Alors surtout n’hésitez pas une seconde, foncez et démarquez-vous!

Le contexte actuel au Nicaragua n’est pas sans faire des émois au sein de la population locale et des communautés internationales puisque un quatrième mandat consécutif pourrait être remporté par le président actuel Daniel Ortega et sa femme et vice présidente Rosario Murillo lors des élections présidentielles de début Novembre.

Au Congrès, le Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN), auquel appartient Ortega, a d’ores et déjà approuvé à l’unanimité la possibilité pour le président en place de briguer un nouveau mandat et plus aucun candidat ne semble crédible face au président actuel.

Le pays déjà secoué par des manifestations et un musellement total de l’opposition peut-il de nouveau envisager reconquérir la stabilité politique et sociale ?

Un pays caractérisé par un autoritarisme croissant et des idées révolutionnaires.

En 1979, épaulé par les Etats-Unis, Ortega, aux côtés de son parti, renversa la famille dictatoriale Somoza alors au pouvoir depuis les années 30. Le FSLN prit alors le pouvoir, à la tête d’un pays souffrant de malnutrition, de maladies et de répressions. Ortega incarnait alors le nouvel espoir du pays en proposant de nombreux programmes agraires, des campagnes d’alphabétisation, un surinvestissement dans le domaine de la santé et par une tentative de rapprochement des pays dit «communistes» comme Cuba. La censure, par ailleurs, joue un rôle essentiel, Ortega contrôle la grande majorité des médias et n’hésite pas à exécuter le moindre journaliste qui s’exprime trop librement.

Néanmoins, les balles pleuvent : des affrontements ont régulièrement lieu entre la Contra* et le gouvernement sandiniste; des séquestrations et poursuites d’opposants sont commises par celui-ci. Près de 70 000 victimes sont déplorées. Déjà, des doutes commencent à s’instaurer au sein de la population sur de probables fraudes lors des élections présidentielles de 1984 et d’un autoritarisme croissant du président.

Les États Unis de Ronald Reagan, ayant changé de camp pour endiguer le communisme au Nicaragua, accusent également le coup en imposant un embargo commercial sur le pays dès 1985.

Le second mandat de Ortega s’estompe en 1990 par une défaite face à Violetta Chamorro, à la tête d’une coalition d’opposition.

Depuis 2007, Ortega s’accroche au pouvoir.

L’augmentation du coût de la vie et les famines qui lui sont associées depuis le début du millénaire ont permis une réélection d’Ortega en 2007 sur un programme à nouveau socialiste permettant l’élévation du niveau de vie comme dans les années 1980. A présent, le pays fait régner une peur constante à sa population et à ses opposants.

A titre d’exemple en 2018, après la mise en place d’une réforme des retraites consistant à favoriser amplement les retraités, des vagues de manifestants ont eu lieu à travers tout le pays notamment de la part des actifs et étudiants. Résultat : plus de 300 victimes sont à déplorer, commises par les autorités nicaraguayennes et les CRS.

L’ONU s’est ainsi impliqué dans cette affaire, dénonçant dans un rapport “l’usage disproportionné de la force, qui se traduit parfois par des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des détentions arbitraires généralisées, la torture et les mauvais traitements”.

L’enjeu actuel et mouvementé des élections de novembre 2021.

Depuis début juin de nombreux partis politiques se heurtent au FSLN.

Cristiana Chamorro, fille de Violetta Chamorro qui avait battu dans les urnes Ortega en 1990 a par exemple été placée en détention pour avoir tenté de se présenter face à Ortega.

Depuis lors, en la période de début août plus de 30 opposants dont plusieurs de la Contra ont été arrêtés. Les opposants sont, de surcroît, généralement accusés de « trahison» à la patrie en accord avec les lois adoptées fin 2020, qui condamnent notamment à une dizaine d’années de prison ceux qui soutiendraient les sanctions internationales comme celles de l’Union Européenne à l’encontre du régime pour de graves violations des droits de l’homme.

Ainsi, malgré les sanctions émises à l’encontre du dictateur actuel, un quatrième mandat consécutif se trouverait plus que probablement remporté par le dictateur en l’absence de candidats crédibles. Les sanctions des instances internationales voire un soulèvement de la population pourrait bien constituer une future solution à la fin du règne dictatorial d’Ortega.

Vocabulaire utile et précision:

El sistema de pensiones : le système de retraite

Una protesta estudiantil : une protestation étudiante

La censura : la censure

Amordanzar a un periodista : museler un journaliste

Sacudir : secouer

Democracia de fachada : démocratie de façade

Tomar/ salir por las calles : manifester dans les rues

Los antidisturbios : les CRS

Causar revuelo : faire des émois.

La Contra*: contre-révolutionnaires formés dans les années 1980 soutenus par la suite par les Etats Unis (armement) pour renverser le gouvernement de Ortega

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Romain Gault
J'ai intégré Audencia BS à l'issue de deux années de classe préparatoire ECE. Mon but : vous informer et vous accompagner dans ce périple de deux voire trois années.