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Le retour de l’inflation : une inflation durable ou éphémère ?

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En raison de la reprise de la crise de la Covid-19 et de la hausse des prix de l’énergie, nous pouvons aujourd’hui penser que l’inflation est de retour ! Mais l’inflation n’est-elle que de passage ou pourrait-elle être durable ? Comment y réagir ?

La volonté des banquiers centraux de conserver des taux bas voire négatifs (politique accommodante) va-t-elle persister ou est-elle vouée à disparaître pour le bien de l’économie ?

 

Mais qu’est-ce que l’inflation ? 

L’inflation correspond à la hausse du niveau général des prix. En cas d’inflation, les consommateurs perdent en pouvoir d’achat.

 

Voir plus : L’inflation est-elle toujours et partout un phénomène d’origine monétaire ?

 

Un bouleversement de l’inflation

L’inflation était jusqu’à peu de temps, restée en dessous des 2% idéaux établis par la BCE. Ces dernières années, les taux étaient en effet extrêmement bas. On reprochait même à la BCE de ne pas suivre ses objectifs et qu’elle n’atteignait pas un taux d’inflation « inférieur, ou égal à 2% ».

Aujourd’hui, cette reproche n’est plus d’actualité. Le taux d’inflation a atteint des taux records et était le 30 novembre selon Eurostar, de 4,9% dans la zone euro et de 2,8% en France. L’inflation a atteint un chiffre plus vu depuis 1990 de 6,2%. Cette inflation élevée serait due au 2/3 de la hausse du prix de l’énergie. 

 

Voir plus : ESH ESCP BS / SKEMA BS 2021 / Copie de Laura (19/20)

 

Quels avis sur l’inflation : entre inflation passagère et durable

De multiplies avis persistent sur les prédictions de l’inflation : certains pensent que la hausse des prix ne va pas durer, qu’elle est temporaire, et que les prix de l’énergie vont finir par baisser. D’autres affirment que cette hausse sera durable étant donné que la hausse des prix de l’énergie se répercutera sur le prix des biens. De plus, en raison des investissements entrepris dans le secteur de l’énergie pour aller vers des énergies vertes et de la mise en place d’une taxe carbone, les prix de l’énergie risquent de rester élevés. Les investissements dans les énergies fossiles ont fortement diminué et les prix du pétrole, gaz, électricité ont eux augmenté.

Existe une deuxième raison : les programmes sociaux mis en place aux Etats-Unis lors de la crise sanitaire ont permis aux ménages d’accumuler 2000 milliards de dollars d’épargne. La négociation salariale devient d’autant plus envisageable que les entreprises américaines sont en recherche de main d’oeuvre. Les salaires aux Etats-Unis dans le secteur privé ont fortement augmenté ces derniers mois. Cette hausse d’épargne permet à plus de monnaie de circuler et donc de générer de l’inflation.

 

Une réaction mitigée des banques centrales

Si cette hausse s’avère être durable, les banques centrales devront relever leur taux directeur et limiter l’injection de liquidité dans l’économie pour ralentir l’inflation et pour dissuader les actifs d’emprunter et d’injecter de la monnaie dans l’économie.

Néanmoins, les banques centrales ne doivent pas s’affoler sous peine de perdre en crédibilité et d’effrayer les consommateurs qui pourraient réagir rapidement et pourraient retourner l’économie.

L’inaction des banquiers centraux pourrait tout de même appauvrir les retraités et les épargnants.

La BCE a décidé de ne pas agir et affirme que l’inflation est haute mais qu’elle diminuera et se stabilisera autour des 2%. La BCE prévoit que l’inflation devrait tout de même dès 2023, être au dessous des 2%. Elle n’envisage donc pas de remonter ses taux directeurs pour le moment mais a commencé à diminuer ses rachat d’actifs. De plus, elle arrête d’accorder des conditions ultra favorables pour les TLTRO. Elle va ainsi passer de 90 milliards de rachats d’actifs en 2021 à 20 milliards en octobre 2022.

De nombreux pays tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou le Chili prévoient quant à eux, une hausse des taux d’intérêt directeurs pour lutter contre l’inflation.

 

Les politiques à mettre en place pour lutter contre l’inflation

Les banques centrales commencent à durcir leur politique monétaire. L’inflation a pour conséquence, la hausse de la dette publique, du coût de la dette.

L’action à mettre en place pour réduire l’inflation serait de mettre un terme à la politique de rachat d’actifs et d’augmenter les taux directeurs. 

Les banques centrales, notamment la Fed et la BCE, ont ainsi initié une réduction des rachats de titres de dette, elles réduisent donc le quantitative easing. La hausse des taux d’intérêt peut être un moyen de réduire l’inflation mais elle ne doit pas être faite de manière brutale.

Un tournant et un renouveau pour la politique monétaire ?

On parle aujourd’hui pour la Fed, de QT, qualitative tightening, c’est-à-dire que la banque centrale réduit son bilan. Elle arrête de racheter des titres de dette et conserve ceux qu’elle a dans son bilan, et prête de quoi les rembourser quand ils arrivent à leur terme. La Fed essaye de revendre au fur et à mesure les titres qu’elle avait accumulé. La monnaie se fera plus rare puisque des liquidité disparaîtront, et l’argent sera plus cher, pour ensuite augmenter les taux d’intérêt et réduire l’inflation. Reste à voir avec le temps et la conjoncture, si cette inflation sera durable ou non, et si les banques centrales agiront en conséquence en modifiant leur politique monétaire.

 

Voir plus : https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/24/face-a-l-inflation-la-strategie-de-la-fed-en-question_6110682_3234.html

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