Le thème de Culture Générale 2021 sera … ?
Chaque année le thème de Culture Générale est modifié de sorte à ce que tous les candidats puissent avoir le même temps de préparation sur le thème en question, à savoir un an. Ce thème sur lequel vous allez travailler durant l’année à venir déterminera les sujets qui seront présents au concours puisque ces derniers seront fondés sur le thème étudié. Après la parole en 2017, le corps en 2018, la mémoire en 2019 et le désir en 2020, place désormais à …….
L’ANIMAL .
Vous avez jusqu’à mi-avril prochain.
Blague à part, vous l’aurez donc compris, le thème de Culture Générale 2021 sera très probablement l’animal. Une annonce officielle devrait tomber dans quelques jours, nos sources s’accordent cependant toutes sur ce thème-là. Ce thème inédit “est à la fois complexe et stimulant” nous a expliqué un professeur de Culture Générale. Car comme vous vous en doutez sûrement, l’information nous a été donnée par de multiples professeurs et concepteurs d’ouvrages de Culture Générale sur le thème en question jusqu’alors non évoqué sur les couvertures. Nous avons attendu d’avoir un nombre de retours assez important de la part de ces différents interlocuteurs pour en faire un article d’annonce.
D’ailleurs, certains ouvrages commencent déjà à paraître à l’instar de ces deux-ci :
À présent comment travailler le thème ?
Certains professeurs ont peut être déjà commencé à travailler le thème avec leurs étudiants, si ce n’est pas votre cas pas de panique ! Les professeurs profitent justement de l’été pour commencer la préparation des cours et du thème de deuxième année – d’autant plus en cette année si particulière. Nous vous conseillons de profiter de vos vacances d’été pour travailler les matières où vous vous devez de maintenir un certain niveau telles que les langues, les mathématiques et les matières spécifiques (ESH, HGGMC, Management / Éco-droit) dans un premier temps. Le travail du thème de Culture Générale arrive dans un second temps, une fois que les professeurs vous auront donné une liste de livre à lire par exemple, ou des pistes de réflexion. De votre côté vous pouvez également si vous le souhaitez commencer par travailler le thème avec vos propres connaissances littéraires, cinématographiques etc sur le sujet. Rependre vos cours de première année ou même de terminale peut être une bonne initiative.
Concernant le travail d’été que soyez futur bizuth, carré ou cube, ne vous inquiétez pas, sur Mister Prépa, nous vous préparons des programmes sur mesure pour rester productif l’été tout en vous amusant via des retours d’expérience d’anciens étudiants. Il y’en aura pour toutes les filières et matières afin de vous accompagner au mieux durant la période la plus chaude (pour le jeu de mot) voire déterminante de l’année !
Quelques pistes de réflexion pour commencer…
L’idée, pour réussir vos épreuves de culture générale, est de découper votre thème de l’année en différents sous-thèmes et de confronter ceux-ci les uns avec les autres pour faire émerger de grandes problématiques, de grands points d’inflexion du thème en somme (c’est en fait exactement ce qu’attendent les jurys le jour des concours). Une des grandes questions de ce thème sera le rapport de l’Homme à l’animal. Autrement dit, de grandes questions vont naturellement se poser telles que : qu’est-ce qui différencie l’Homme de l’animal ? Quel est leur rapport à la vie, à la mort, à la pensée, aux émotions ? L’animal est-il libre ? À l’instar de l’Homme, peut-il se penser libre ? Et pourquoi, au final, définir l’animal par rapport à l’Homme ? Définir d’emblée l’animal par rapport à l’Homme, ne serait-ce pas brosser en creux une certaine vision de la conception humaine, comme un être au centre de tout ?
L’animal a une place bien particulière au sein du monde des artefacts (la notion de “nature naturée” mise en évidence par Baruch SPINOZA dans L’Éthique en 1677). En effet, si l’animal se distingue fondamentalement de l’Homme, il ne s’assimile pas non plus à un simple objet, de par l’âme qui lui est insufflée. Pour autant, il ne semble pas être régi par les mêmes lois qui dictent le comportement humain. Le statut philosophie de l’animal peut donc être pensé à la croisée entre l’Homme et l’objet.
Dans Le Contrat Social (1762), Jean-Jacques ROUSSEAU met en avant une différence de degré entre l’animal et l’homme, en particulier sur ce qui a trait à leur capacité de faire société, et de se penser en tant que membre d’une société. Leurs rapports à la liberté et à la sécurité sont tout à fait singuliers. Au cœur du contrat social se trouve le concept de “volonté générale”, que Rousseau exprime en ces termes (Du Contrat social, Livre I, Chapitre VI) : Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale; et nous recevons encore chaque membre comme partie indivisible du tout. C’est de cette manière que se constitue un corps moral et collectif, composé d’autant de membres que l”assemblée a de voix. S’unissant à tous les individus, chacun d’entre eux participe à la fabrication d’un “moi commun” qui s’incarne en une “personne publique”. La volonté générale n’est donc pas la somme ou l’addition des volontés individuelles, mais bien ce “moi commun” qui en constitue l’essence.
L’instauration de la volonté générale participe de cette manière à l’institution de la liberté : en s’unissant à tous, en effet, l’homme “n’obéit qu’à lui-même”. Rousseau écrit encore que l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté.
Autrement dit, si la liberté est définie comme la capacité de prendre du recul (usage de la raison, voir racine rationem = calculer, peser), pour abandonner une partie de sa liberté individuelle pour faire société au profit d’un “moi commun”, alors paradoxalement, l’animal n’est pas libre. Cela laisse matière à penser tant la société est parfois décrite comme asservissement des individus, tandis que le règne naturel renvoie à une totale image de liberté.
La question de la distinction Homme/animal est aussi un des thèmes abordés par Thomas HOBBES dans son monumental Léviathan (1651) dans lequel il s’interroge sur la nature profonde de l’homme, en couchant par écrit sa fameuse maxime Homo homini lupus est (l’homme est un loup pour l’homme) qui met en lumière une conception pessimiste de la nature humaine selon laquelle l’homme est un être sans scrupules si son éducation ne l’en a pas muni, poursuivant si besoin ses intérêts au détriment des autres. Cette locution est intéressante puisqu’elle présuppose en fait que le loup (animal) se situe à un état inférieur à l’homme. La question de la supériorité ou non de l’homme sur l’animal est, indirectement, posée.
Un autre point intéressant de ce thème résidera nécessairement dans la conception de l’animal en tant qu’être de nature ou qu’être de culture. Si la question de l’Homme naturel VS Homme culturel n’a déjà rien d’évident, celle de l’animal suivra logiquement le même chemin. L’idée de base est bien sûr que l’animal renvoie à cette idée de nature, d’artefact au sens de création, qui n’a pas été altérée par l’Homme et la culture. Que dire donc, et comment penser le concept d’animal domestique ? De là partiront certainement des distinctions sémantiques : dresse-t-on un animal ? Ou bien éduque-t-on un animal ? Quelle différence entre éduquer et dresser ? Ce faisant, l’animal sort-il du règne naturel ?
Nous le voyons, ce thème ouvre la voie à de nombreuses idées et grandes sous-questions qui guideront nos réflexions tout au long de l’année à venir. Nous travaillerons cela ensemble.
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