Dans une copie d’ESH, il est important d’avoir des références classiques qui sont les plus attendues par les correcteurs. Si elles ne sont pas présentes, cela est très pénalisant. Aujourd’hui, on étudie 2 références basiques mais fondamentales du commerce international.
Avant tout, définissons le commerce international : le commerce international est un échange de bien ou de service entre 2 pays différents. Il suppose donc le passage d’une frontière.
Les avantages absolus selon Adam SMITH
Les différentes théories du commerce international analysent ces échanges.
1) Présentation
Dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), Adam SMITH est le premier à affirmer que le commerce international est un jeu à somme positive c’est-à-dire qu’il enrichit les 2 pays qui échangent s’ils se spécialisent dans le bien dans lequel ils ont un avantage absolu c’est-à-dire s’ils cessent de produire tous les autres biens qu’ils produisaient pour ne produire que celui dans lequel ils ont un avantage absolu.
Expliquons donc comment il en arrive à ces conclusions.
2) Les hypothèses du modèle
Les hypothèses de son modèle sont les suivantes :
- Il y a 2 pays qui produisent chacun 2 biens différents avec un unique facteur de production à savoir le facteur travail
- La valeur d’un bien est la quantité de travail incorporée dans ce bien
- La richesse d’un pays est la quantité de bien qu’un pays peut offrir à sa population
Selon SMITH, un pays A possède un avantage absolu sur un pays B lorsqu’il peut produire le même bien que le pays B mais avec moins de travailleurs que lui : il a donc besoin de moins de travailleurs pour produire la même quantité du bien.
Tous les pays doivent alors se spécialiser dans le bien dans lequel ils ont un avantage absolu pour s’enrichir dans le cadre du commerce international.
3) Un exemple
Supposons, conformément aux hypothèses de SMITH, que le Portugal et l’Angleterre (2 pays) produisent chacun à la fois du drap et du vin (2 biens).
Supposons qu’il faille 100 travailleurs au Portugal pour produire une unité de drap et qu’il lui en faille 40 pour produire une unité de vin.
Supposons également qu’il faille 30 travailleurs à l’Angleterre pour produire une unité de drap et qu’il lui en faille 60 pour produire une unité de vin.
Le tableau suivant donne alors le nombre de travailleurs nécessaire à chaque pays pour produire une unité de chaque bien.
Portugal |
Angleterre |
|
Drap |
100 |
30 |
Vin |
40 |
60 |
On observe donc que le Portugal a un avantage absolu dans la production de vin car il faut moins de travailleur au Portugal qu’à l’Angleterre pour produire une unité de vin.
On observe également que l’Angleterre a un avantage absolu dans la production de drap car il lui faut moins de travailleurs qu’au Portugal pour produire une unité de drap.
Si aucun pays ne s’ouvre au commerce international, alors il y a aura 2 unités de drap et 2 unités de vin dans le monde.
Cependant, si chaque pays se spécialise en fonction de ses avantages absolus, le Portugal ne produira que du vin avec 100 travailleurs au lieu de 100 et l’Angleterre ne produira que du drap avec 90 travailleurs au lieu de 30 initialement.
Or, il faut 40 travailleurs au Portugal pour produire une unité de vin donc avec 140 travailleurs, il en produit 2.5 et, puisqu’il faut 30 travailleurs à l’Angleterre pour produire une unité de drap alors elle en produit 3 avec 90 travailleurs.
Dès lors, il y aura dans le monde 2.5 unités de vin au lieu de 2 en autarcie et 3 unités de drap dans le monde au lieu de 2 en autarcie si les pays s’ouvrent au commerce international.
4) Bilan
La spécialisation en fonction de ces avantages absolus, induites par le commerce international, permet donc l’enrichissement du pays puisque, par hypothèse, la richesse est la quantité de bien que le pays peut proposer à sa population et que le commerce international permet aux 2 pays d’augmenter la quantité de biens à leur disposition : le commerce international est donc un jeu à somme positive.
« Si un pays étranger peut nous fournir une marchandise à meilleur marché que nous ne sommes en état de l’établir nous-mêmes, il vaut bien mieux que nous la lui achètions avec quelques parties du produit de notre propre industrie employée dans le genre dans lequel nous avons quelques avantages ». (Adam SMITH)
Les avantages comparatifs selon David RICARDO
Néanmoins, une limite du modèle de SMITH est la suivante : que se passe-t-il si un pays ne possède aucun avantage absolu alors que l’autre en possède 2 ?
Dans les Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817), David RICARDO affirme que même si un pays ne possède aucun avantage absolu, il doit se spécialiser dans la production du bien dans lequel il est, comparativement à l’autre pays, le moins mauvais : c’est la théorie des avantages comparatifs.
De même, lorsqu’un pays a un double avantage absolu, il doit se spécialiser dans la production du bien dans laquelle il est le plus efficace.
RICARDO affirme, en effet, que le commerce international reste un jeu à somme positive tant que les pays se spécialisent selon leur avantage comparatif lorsqu’ils ne possèdent pas d’avantage absolu.
Et, si un pays ne possède pas toujours d’avantage absolu, il possède nécessairement un avantage comparatif de sorte que le commerce international est nécessairement un jeu à somme positive. Autrement dit, le commerce international enrichit toujours ses protagonistes.