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Les bons arguments de D.Trump face à la mondialisation étudiés par Larry Eliott pour The Guardian

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The truth is that Donald Trump has a point about globalisation

L.Eliott, The Guardian, 26 Septembre 2018

 

Repères :

Donald Trump est le 45e président des Etats-Unis. S’il a obtenu la majorité des votes des grands électeurs le 8 novembre 2016, la majorité des Américains avaient voté pour la candidate démocrate Hilary Clinton. Il est connu pour ses prises de positions très tranchées, ses tweets enflammés et son slogan « Make America great again ».

La Banque Mondiale est créée en 1944 lors de Conférence de Bretton Woods, préparant l’après-guerre. Elle porte initialement le nom de BIRD (Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement). On retient J.M.Keynes parmi ses fondateurs. Elle est aujourd’hui dirigée par l’Américain David Malpass.

Le Fonds Monétaire International (FMI) est aussi une institution de Bretton Woods. Elle est traditionnellement dirigée par un européen. Il s’agit aujourd’hui de la Bulgare Kristaline Georgieva. L’institution est critiquée car elle mettrait en difficulté des pays déjà économiquement fragile.

Résumé :

Tous les trois ans, le sommet annuel de la Banque mondiale et du FMI se tient dans une autre ville que le siège conventionnel (Washington). L’an 2000 a marqué un tournant car alors que la réunion se tenait à Prague, elle a été interrompue par des opposants à la mondialisation. Depuis les lieux sont choisis avec soin, en privilégiant les régimes forts, afin d’éviter tout incident. En 2018, le sommet s’est tenu à Bali, en Indonésie. Même si toute menace de perturbations extérieures est écartée, le danger pourrait venir d’un participant : D.Trump qui a affirmé aux Nations Unies que son pays « rejette la mondialisation et se range du côté du patriotisme ».

Alors que les deux institutions n’ont cessé d’appeler les Etats à faciliter le libre-échange grâce à la libre circulation des capitaux de toute nature, D.Trump défend une toute autre voie, celle de l’Etat comme remède à tous les maux causés par la mondialisation. Et bien que moquée, son opinion est loin d’être un point de vue isolé.

Tandis que Xi Jinping, Président actuel de la Chine, déploie le champ lexical de la mondialisation pour contraster avec le protectionnisme de son rival américain, force est de constater que pour atteindre les performances économiques qu’on lui concède actuellement, le pays a également recours au protectionnisme notamment avec la dévaluation compétitive. En réalité, nombreux sont aussi les pays occidentaux ayant eu recours à cette pratique après-guerre. Le fait que l’Occident reproche à la Chine de n’être pas loyale, parce qu’elle s’est enrichie à partir d’un modèle supposé échouer d’après l’orthodoxie économique contemporaine, en est d’autant plus ironique.

Trois arguments expliqueraient pourquoi le protectionnisme serait nécessairement moins efficient que le libre-échange.

  • Le libre-échange (via la suppression des barrières douanières et la libre circulation des biens et des personnes) est vecteur de croissance. L’expérience montre qu’il n’en est rien.
  • On ne peut pas résister au mouvement de mondialisation. C’est le point de vue défendu par Bill Clinton, Tony Blair ou encore Emmanuel Macron mais il faut reconnaître que la mondialisation est façonnée par les décisions politiques et qu’il n’existe aucun marché de concurrence pure et parfaite.
  • Le caractère transnational du capitalisme moderne rend l’échelle étatique obsolète. En effet, il faudrait des institutions de contrôle à l’échelle supranationale. Néanmoins, si ces institutions existent, elles sont contrôlées par des mondialistes.

Ainsi, face à un modèle de mondialisation en échec, le retour à l’Etat-nation s’impose comme une alternative. Les citoyens à travers le monde sont en quête de cette alternative et quand les grands partis ne sont pas disposés à leur offrir, ils se tournent vers d’autres partis. C’est ce qu’ont expérimenté les partis de centre-gauche que sont le Parti Travailliste du Royaume-Uni, les Démocrates des Etats-Unis ou encore le SDP allemand, puisqu’ils sont partis du principe qu’il n’existait aucune autre voie que la mondialisation.

Au Royaume-Uni, Jeremy Corbyn veut lui aussi donner un second souffle à l’Etat-nation et construire un nouveau modèle économique, de l’échelle locale au niveau national.

Vocabulaire :

Cautious : prudent         

To wither away : dépérir

Broadly : largement   

 Le protectionnisme et le nationalisme sont également des notions essentielles pour aborder la question du Brexit.

 

Pour en savoir plus sur la question actuelle de la nation, consultez notre article de géopolitique consacré au sujet : Le monde confronté à la question de la nation.

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Alexandra POMMIER
Après 2 ans de prépa ECE, j'ai intégré l'ESSEC, où je suis cette année en Pré-Master. Je me charge du pôle anglais sur Mister Prépa. Let's move forward guys !