Les conseils des correcteurs – ESH #01
À quelques semaines des concours, nous avons décidé d’interroger les correcteurs de différentes matières afin de vous aider au mieux pour la prépa. Nous commençons aujourd’hui par interroger Thierry Goffinet, correcteur d’ESH à ECRICOME depuis quelques années. On peut donc dire qu’il sait de quoi il parle et que ses précieux conseils ne pourront que vous être utiles.
Comment aborder au mieux l’épreuve d’ESH, notamment pour ECRICOME ?
Vous voici à environ 1 mois et demi des premiers concours. Le concours Ecricome marquera -normalement- le début de votre marathon des écrits.
Ecricome vous propose deux sujets qui couvrent l’ensemble du programme. Prenez donc déjà le temps, au début de l’épreuve, de bien réfléchir au sujet que vous prendrez (quel thème vous semble le plus abordable, sur quelle partie du programme vous vous sentez le plus à l’aise, etc.). Un sujet simple dans son énoncé peut s’avérer difficile car il faudra se distinguer des autres candidats (or beaucoup d’étudiants auront tendance à prendre ce sujet) ; a contrario, un sujet plus compliqué dans sa formulation peut s’avérer plus payant en matière de note (à condition, bien évidemment, de répondre correctement au sujet, les correcteurs ne donneront pas de prime parce que vous choisissez un sujet plus compliqué). La dissertation que vous construirez ensuite repose sur les mêmes principes que toute dissertation d’ESH : une introduction qui comporte plusieurs parties bien visibles (une entrée en matière, une définition des termes, une problématisation et enfin une annonce du plan), un développement en deux ou trois grandes parties avec les sous parties bien détachées et bien annoncées et une conclusion (répondre à la problématique en une phrase puis une ouverture qui fait la transition entre le sujet que vous achevez et un autre sujet qui est en lien). N’oubliez pas les règles de la signalétique en dissertation : une signalétique verticale (ex : sauter des lignes ou aller à la ligne) et une signalétique horizontale (des aliénas qui mettent bien en valeur les sous parties). Disserter signifie répondre à la problématique posée par le sujet : soyez convaincant, ne cherchez pas à réciter simplement un cours. Mettez en lien des idées, illustrez (en utilisant bien la perspective historique), argumentez en vous appuyant sur un auteur clé, sur un ouvrage récent ou plus ancien, etc.
Il vous reste environ un mois avant cette première échéance. Un conseil : reprenez la liste des sujets ESH tombés depuis 2000 et pour chaque sujet, essayez de définir les termes clés du sujet. La première chose que votre correcteur lira sera votre introduction ; donnez une bonne première impression en montrant que vous savez clairement délimiter le sujet et que vous maitrisez les termes du sujet. Un dernier conseil à ce sujet : sachez aussi, pour chaque terme à définir, comment on mesure le phénomène cerné (définir et mesurer la croissance, le développement, la mondialisation, le chômage, etc.).
Qu’est-ce qui différencie une copie notée 15 et une copie notée 20 ?
Une excellente copie, c’est une copie qu’on lit avec envie, avec appétit ! C’est comme un bon épisode de série : on se laisse guider et on en ressort convaincu. Dans le fond, il faut respecter les lettres de notre discipline : E pour économie, S pour sociologie, H pour histoire et MC pour monde contemporain.
A savoir : de l’argumentation économique solide (inutile de chercher à faire une liste de courses : une ou deux idées bien maitrisées, cela suffit amplement), des auteurs (des universitaires qui sont spécialistes d’un domaine de recherche et qui viennent de publier un article essentiel ou un ouvrage, des auteurs classiques comme Walras ou Keynes), une approche sociologique (la sociologie ne se résume pas aux classes moyennes, aux inégalités ; on peut citer des sociologues qui travaillent sur la mondialisation – je pense par exemple à Romain Lecler et son ouvrage Sociologie de la mondialisation, paru aux éditions La Découverte en 2013 ; pensons aussi à la sociologie des organisations …) et un ancrage historique et d’actualité. Pour avoir une très bonne note, posez vous déjà ces questions lorsque vous ferez votre brouillon : ai-je le E, le S, le H et le MC ???
Ensuite, une très bonne copie respecte des principes de base en dissertation : pas de “je” ou de “moi” (préférer le “nous”), utiliser le présent de l’indicatif (trop de copies mélangent le futur, le conditionnel, le passé simple…), avoir une structure d’esprit rigoureuse (l’idée vient d’abord en une phrase, puis vient l’argumentation et enfin une ou deux illustrations), les sous parties sont annoncées clairement, etc.
Ultime conseil. Lors de l’épreuve, revenez régulièrement sur le sujet (que vous garderez sur un coin de la table) et posez-vous sans arrêt cette question : est-ce que je réponds au sujet ? Mon idée et mon argument sont-ils réellement pertinents ? Votre copie doit donc régulièrement comporter des phrases du type “ainsi, par cet argument, on comprend bien pourquoi…” ou “cela nous permet de montrer que X engendre bien Y”.
Une excellente copie remplit donc ces conditions. Rien d’insurmontable ! Il s’agit juste de bien répéter ses gammes avant le concours, et d’arriver en confiance en ayant tout cela en tête. Un peu comme des sportifs de haut niveau qui arrivent au terme de leur entrainement de 2 ans et qui vont affronter la compétition finale… La fin d’entrainement est qualifiée d’affutage c’est-à-dire qu’on ne fait plus autant de quantitatif mais on va plus tabler sur le qualitatif.
J’espère que ces quelques conseils vous donneront ce qualitatif nécessaire pour aborder au mieux les concours et glaner de précieux points.
On remercie encore Thierry Goffinet, professeur d’ESH à La Nativité et correcteur chez ECRICOME.
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