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Les derniers livres d’ESH à connaître pour les concours !

Sommaire

Dans cet article nous revenons sur les livres mobilisables pour l’épreuve d’ESH qui ont marqué l’année 2020 !

 

Les capitalismes à l’épreuve de la pandémie de R.Boyer sorti en 2020

R.Boyer commence par nous expliquer les enseignements que l’on peut tirer des 15 dernières pandémies  : les conséquences économiques d’une pandémie durent pendant 40 ans, les salariés sortent gagnants car une partie de ces derniers meurent (Essai sur le principe de population, 1798, Robert Malthus) donc les salaires sont poussés vers le haut, quant aux entreprises leur rentabilité est plus faible pendant un long moment.  La deuxième partie du livre est passionnante car il s’interroge sur le capitalisme de demain, le capitalisme qui va permettre de nous faire sortir de cette crise par le haut. Il répond qu’il y a trois possibilités : le capitalisme centralisé, transnational, privée concrètement ce sont les GAFA, des entreprises avec une grosse force de frappe financière, des contrats de travail qui sont transformés en contrats de service, ils sont puissants politiquement et ils paient très peu d’impôts. Deuxième capitalisme, celui de la Chine, il est également centralisé mais étatique et national, c’est un capitalisme de surveillance et anti-démocratique. Enfin il y a le capitalisme de l’Europe, le capitalisme défensif, faible.Il pense que l’Europe va se faire écraser par les autres capitalismes. Finalement la pandémie a renforcé le système chinois et surtout a renforcé celui des GAFA et du numérique et l’Europe en ressort toujours plus affaiblie.

 

Le pouvoir de la destruction créatrice de Philipe Aghion publié en 2020

Dans son dernier livre, Aghion va plus loin que le célèbre Joseph Schumpeter (l’inventeur de la destruction créatrice) puisqu’il valide les intuitions de ce dernier mais surtout il les approfondit pour nous permettre de comprendre les origines de la croissance. Il fait de « l’innovation cumulative » le principal moteur de la prospérité. Il se détache des principes néo-classiques pour expliquer la croissance par la « destruction créative », véritable fruit du travail de l’innovateur, l’inventeur, l’entrepreneur. C’est un « processus par lequel de nouvelles innovations se produisent continuellement et rendent les technologies existantes obsolètes, de nouvelles entreprises venant constamment concurrencer les entreprises en place, et de nouveaux emplois et activités étant créés et venant sans cesse remplacer des emplois et activités existants ». C’est de cette manière que le capitalisme survit et se réinvente. Aghion souligne également que l’état doit garantir une concurrence saine et le respect des droits de propriété afin de créer et d’entretenir les incitations à innover.

 

L’économie post-Covid de Patrick Artus et Olivier Pastré paru en 2020

Ces auteurs nous disent qu’il faut absolument réussir à distinguer le court terme et le long terme, ce que les politiques n’arrivent plus à faire. Ils insistent pour dire que l’éducation est la clé de toutes les réformes car l’éducation  va permettre de rehausser le niveau de croissance potentielle qui était de 1,2/ 1,5 point avant la crise et qui grâce à l’éducation pourrait gagner 0,5 point. Ils nous expliquent également que la crise va amener des ruptures dans tous les domaines et les auteurs nous disent que malheureusement il n’y a que 4 points de PIB sur le plan de relance destiné aux politiques structurelles contre 10 points pour les mesures d’urgence contra-cyclique. Cela ouvre un débat, celui de savoir si nos efforts structurels sont assez conséquents ou non. Les changements qui sont proposées dans ce livre sont un soutien des catégories les plus touchés, une réforme des retraites, la création d’un choc de compétences, un travail sur les technologies d’avenir, sur des réglementations d’avenir, la taxe carbone, nous allons inverser le processus de centralisation puis rénover le financement du syndicalisme. Ces auteurs, en adoptant à plusieurs reprises une attitude libérale nous rappellent bien que le capitalisme actuel est inefficace.

 

Les pandémies, une production industrielle par Lucile Leclair sorti en 2020 

Elle revient sur les origines des pandémies, le SRAS, la grippe porcine, Ebola… Elle nous rappelle que 15% des maladies infectieuses sont liées à la déforestation car  l’habitat des animaux sauvages est détruit et surtout ce qu’elle dénonce c’est l’élevage industriel. Pour elle, les pandémies ont triplé en 15 ans dans les élevages industriels, c’est tout le modèle de production industriel qui est remis en cause. Pour la production de poulet par exemple, ils sont stressés, ils vivent dans un endroit extrêmement serré pas plus grand qu’une feuille A4, ils grandissent sans la lumière du jour, ils vivent en moyenne 36 jours, soit 4 fois moins qu’en 1950 et pourtant ils atteignent le même poids.  Elle utilise une jolie formule « le seul vaccin c’est de conserver la mémoire de ce qui s’est passé ». En effet en observant toutes les pandémies des dernières années, si nous arrivions à changer ce que l’on a l’habitude de manger nous pourrions vivre en meilleure santé et éviter les pandémies. Ce livre met très bien en exergue le rôle de l’environnement sur l’économie et souligne une nouvelle fois son importance.

 

Un contrat social pour l’âge entrepreneurial de N.Colin publié en 2020

Le contrat social des 30 glorieuses ne fonctionne plus, surtout pour les travailleurs du numérique. À partir de ce constat-là, l’auteur imagine un contrat social 2.0 car plutôt que de réparer la machine en perdition il conseille de regarder vers l’avenir et surtout vers les assurances privées. Si nous prenons l’exemple de l’assurance chômage, nous aurions pu penser qu’ouvrir cette assurance aux indépendants, aux travailleurs du numérique aurait été bénéfique mais lui répond que non au contraire réinventons les assurances privées. Il ne croit pas à une politique unique, ni au revenu universel mais plutôt à un macrodispositif : il faut réinventer le syndicalisme, la formation tout au long de la vie, il faut convaincre les banquiers de prêter aux nomades, aux gens en CDD. Il adopte une perspective historique pour nous rappeler qu’il est extrêmement rare pour un pays qui a très haut niveau de développement de le conserver à moins qu’il se passe des choses graves ou si le pays fait appel aux migrations. Il nous explique qu’au fond le passage de le révolution industrielle aux E-U a été possible car c’était une société d’immigrés. Enfin, nous allons sortir de la vague migratoire en Europe car nous n’en voulons pas et nous n’aurons pas de catastrophes donc il cherche à inventer une troisième voix qui va donner aux entrepreneurs des facultés d’expérimentation et nous allons essayer de régler les problèmes à petite échelle.

 

Cette liste est évidemment non exhaustive et pour une partie inspirée de l’émission On n’arrête pas l’éco du samedi 26 décembre, sur France Inter. 

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Damien Copitet
Je suis étudiant à SKEMA BS après deux années de classe préparatoire au lycée Gaston Berger (Lille). Nous nous retrouvons toutes les semaines pour l'actualité en bref