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Les historiens à citer en dissertation : module France (2/2)

Sommaire

 

Pour faire suite à l’article sur les principaux historiens associés aux premiers chapitres du module France, voici de nouveaux exemples d’historiens et leur ouvrage qu’il est facile de placer en dissertation. Nous traiterons cette fois de chapitres du module davantage thématiques, tels qu’ils sont enseignés par certains professeurs en Khâgne notamment. Que tu aies étudié précisément ces chapitres ou non, les titres que vous vous apprêtez à découvrir peuvent couvrir différents thèmes et il est donc toujours intéressant de se pencher sur les arguments de l’auteur pour les utiliser dans plusieurs cas possibles.

 

La Cinquième République

Christian Delporte, « Image, politique et communication sous la Cinquième République »

Durant la Cinquième République on assiste à la transformation de l’homme politique en communicateur, grâce au développement de nouvelles formes médiatiques. L’apparition de la télévision et de la photographie sous forme d’affiches place l’apparence au centre de la communication et devient un enjeu politique. L’image ne permet plus seulement de communiquer mais aussi de séduire. La photographie contribue en effet à faire de l’affiche politique un outil de notoriété nationale. De Gaulle par exemple l’avait bien compris : entre 1959 et 1965 il est intervenu plus de 40 fois à la télévision. Quant à Valéry Giscard d’Estaing, il s’est appliqué à renvoyer une image d’un homme politique moderne et ouvert. Il n’a pas hésité à inviter les médias dans sa sphère privée en accueillant par exemple des journalistes à l’Elysée. Toutefois, cette bataille des images a provoqué une forte hausse du budget des campagnes électorales : l’affichage publicitaire représente 49% des dépenses de la campagne de Mitterrand en 1988.

 

La vie politique française

René Rémond, Les Droites en France

La division droite/gauche règle l’évolution des figures de notre jeu politique depuis plus de 200 ans. Les diverses droites sont héritées du 19ème siècle, il en existe trois familles. Tout d’abord l’extrême droite, associée à un catholicisme strict. Ensuite, il y a deux sortes de droite qui quant à elles ont été poussées vers la droite par l’émergence de nouveaux mouvements de gauche sans cesse plus radicaux : c’est ce qu’Albert Thibaudet a appelé le « sinistrisme ». Parmi elles on retrouve le bonapartisme nationaliste et autoritaire ainsi que l’orléanisme libéral. Il est possible d’analyser les figures politiques de la Cinquième République à travers cette typologie. L’homme providence, tel qu’il a été incarné par De Gaulle par exemple, provient de la droite bonapartiste. Il s’appuie sur un soutien des masses populaires, met l’accent sur le nationalisme et utilise une démocratie directe au détriment du système parlementaire.

 

Alain Garrigou, Les Secrets de l’isoloir

La mise en place de l’isoloir en France date de 1913 et correspond à un moment fondateur dans l’histoire de la vie politique française : celle de l’invention de l’électeur français. Alors qu’avant « le village votait comme un seul homme », l’isoloir contribue à faire du vote un acte individuel. Jusqu’alors, la liberté de vote était restreinte par le manque d’intimité dans le bureau de vote, le président du bureau de vote allant même jusqu’à glisser lui-même le bulletin dans l’urne. Ce qui nous parait banal aujourd’hui a en fait nécessité près de trente ans de débats parlementaires. Parmi les arguments en sa défaveur, la volonté d’épargner aux électeurs un changement qui pourrait le déstabiliser, ou bien même l’idée que l’électeur ainsi autonome malgré lui serait incapable de suivre une nouvelle procédure de vote. Quoiqu’il en soit, en installant un secret autour du vote, il devient rapidement un vote de conviction. S’ils ont le droit de vote, les Français deviennent alors de réels acteurs qui peuvent utiliser le bulletin pour exprimer leur individualité politique.

 

Cultures et sociétés

Didier Nourrisson, Le buveur du XIXème siècle

La consommation d’alcool au 19ème siècle est clivante : pour les ouvriers par exemple, aux revenus modestes, l’alcool est un moyen d’échapper à la misère, quand la consommation d’alcool chez les classes supérieures est un rituel ostentatoire. On assiste au développement de la viticulture et les transports permettent d’approvisionner tout le territoire en vin. La bière et le cidre sont quant à eux des alcools se limitent encore à des régions précises, respectivement l’Alsace et la Normandie. Le 19ème siècle voit également l’amélioration des méthodes de fabrication et de nouveaux moyens de distribution qui contribuent à ancrer dans les habitudes une consommation courante d’alcool. Cela va de pair avec le déploiement de cafés et cabarets : réservés à la bourgeoisie en ville, ils sont à la campagne un lieu convivial où les différentes classes sociales se mélangent. Toutefois, arrive ensuite la problématique de l’alcoolisme, qui commence à être traité à partir de la seconde moitié du siècle. L’alcool est progressivement reconnu comme source de maladies et un courant médical et politique naît dans le but de réduire les excès. Compte-tenu du lien entre alcool et criminalité, les classes supérieures voient dans l’ivrognerie des plus pauvres un véritable fléau. La réduction de sa consommation devient alors une priorité, au détriment hélas de mesures sociales visant à éradiquer la véritable racine du problème : la pauvreté.

 

Les structures socio-démographiques et ses transformations

Henri Mendras, La fin des paysans

Les sociétés paysannes ne semblent pas avoir nécessité d’innover, et pourtant ce milieu a sans cesse été menacé par des innovations venues de l’extérieur. Les différentes avancées en termes de productivité, grâce à des cultures hybrides par exemple, a provoqué des réticences chez les paysans, qui prônaient la sauvegarde de leur mode de fonctionnement traditionnel. Mendras identifie alors le décès d’une civilisation qui meurt après dix siècles d’existence.

 

Louis Chevalier, Classes laborieuses et classes dangereuses à Paris pendant la première moitié du XIXème siècle

Paris a subi de profondes transformations au début du XIXème siècle, en devenant « non seulement une ville criminelle et violente, mais une ville malade ». Les causes de cet état pathologique seraient essentiellement d’ordre démographique. En effet, la première moitié du siècle est caractérisée par un rythme très élevé de croissance qui contribue à nourrir ces « classes laborieuses » peu homogènes. Paris n’était cependant pas préparé à une population aussi abondante aux besoins nouveaux, ce qui a conduit à une détérioration du bien-être et de l’hygiène publics. Cela aurait eu pour conséquence une détérioration sociale ayant ensuite engendré criminalité, prostitution, infanticide ou encore folie.

 

Si certains titres t’ont donné envie d’en savoir plus n’hésite pas à les lire, tu y trouveras davantage d’éléments à citer et il te sera encore plus simple de retenir les thèses des auteurs cités. Ne manque pas les prochains articles sur les ouvrages historiques des chapitres du module monde !

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Benjamin Hautin
Etudiant en Finance, Stratégie et Médias, je gère principalement des relations avec les Grandes Ecoles et du contenu en culture générale. En parallèle étudiant à Sciences Po Paris et à emlyon business school.