A quelques jours des concours, profitez de cet article qui recense les livres forts de l’année 2021 qui sont facilement mobilisables dans vos copies !
Vive la dépense publique de Liêm Hoang-Ngoc et Bruno Tinel
Le message est clair durant tout le livre, la dépense publique n’est pas l’ennemi de l’intérêt général même si actuellement on peut en douter quand on voit certaines propositions du gouvernement ou de la campagne présidentielle. Ce livre commence par nous démontrer que le ratio dépense publique/ PIB (on est à 67%) n’a aucun sens, il va chercher plusieurs bouts de définition du PIB qu’ils additionnent, il montre que si nous faisons la même chose pour le secteur privé nous sommes à 260%. Ils expliquent que véritablement la dépense publique en France c’est 27% du PIB, certes un peu plus qu’ailleurs mais l’écart avec les autres pays n’est pas très important. Plus on a de dépense publique, plus la croissance est forte plus le déficit public et la dette sont faibles finalement. Ensuite, ils démontrent qu’une politique de demande efficace ce n’est pas seulement une politique de relance de consommation mais une politique d’investissement. Ils parlent également de la dynamique de la dette publique en France en insistant sur le fait que cette dernière est née et perdure grâce aux politiques d’austérité qui casse la croissance. À la fin, les auteurs plaident pour un plan de relance de 150 milliards d’euros pour s’occuper des urgences économiques, écologiques, sociales et moderniser les services publics.
La dernière chance du capitalisme de Patrick Artus et Marie-Paule Virard
À notre plus grande surprise, toute la première partie est un réquisitoire très violent du capitalisme en le décrivant comme injuste, inégalitaire, inefficace, rentier en expliquant qu’il tue l’innovation, qu’il dévalue le travail par le profit, qu’il privilégie l’actionnaire au détriment du salarié. Mais en deuxième partie, Patrick Artus et sa co-autrice expliquent qu’en réalité il faut repartir du grand livre Capitalisme et liberté de M.Friedman publié en 1962 qui montre que c’est le seul système économique compatible avec la démocratie et la liberté. Ce à quoi nous devons travailler aujourd’hui c’est de rééquilibrer le capitalisme et notamment pour plus de concurrence dans l’économie. Ils sont en faveur d’un nouvel esprit du capitalisme européen et se prononcent en faveur d’une politique hardie de distribution du capital aux salariés, avec la constitution d’un véritable actionnariat salarié, afin de faire baisser le niveau d’exigence en termes de rentabilité du capital auquel sont soumises les grandes entreprises. Enfin ils appellent à une nouvelle philosophie d’économie politique, articulée autour d’un « ordolibéralisme moderne » en Europe, fondé sur une nouvelle alliance entre l’État et le marché. En acceptant certes une concurrence vivace et une liberté des échanges, mais avec des règles strictes contre les abus de position dominantes, et encadré par de solides protections sociales.
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L’emploi et le territoire de Thomas Delemotte, Francis Kramarz et Benoît Schmutz,
Certains territoires connaissent une situation de chômage chronique, d’autres sont au contraire souffrent de la congestion des emplois et des activités économiques, la question c’est donc que peuvent les politiques publiques et les auteurs recensent les différentes politiques publiques d’accès aux logements, d’attractives des régions, de qualité de vie et on se rend compte que l’on n’a très peur d’armes et les retours d’expérience semblent presque toujours pointer vers la faible efficacité des politiques spatialisées, qui pâtissent de problèmes de ciblage et du manque de coordination des différentes strates de gouvernement qu’elles impliquent. Par exemple, la création des territoires à fiscalité abaissée n’a pas amené à une amélioration du taux d’emploi chez la population résidente, ni produit une dynamique endogène. En effet, les entreprises qu’y s’implantent ne sont pas créées ex novo : il s’agit le plus souvent d’entreprises existantes qui se relocalisent dans ces zones, si bien que le bilan numérique reste inchangé – à l’échelle agrégée. Il n’y a que les interventions sur l’offre immobilière semblent prometteuses pour les auteurs.
Pour finir, le fort morcellement administratif du territoire français représente un obstacle qui pourrait être dépassé par la fusion de communes. Une attention particulière est requise afin que ces fusions n’engendrent pas une perte de services de proximité pour les communes les plus isolées
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La (re)localisation du monde de Cyrille P. Coutansais
La relocalisation du monde, il ne nous parle de démondialisation mais c’est bien de ce quoi le livre nous parle. Au début du livre, il nous dit qu’une nouvelle ère s’ouvre devant nous, celle du Made in Local. Les arguments qui sont avancés, sont très traditionnelles : les coûts salariaux augmentent dans les pays émergents, avec le réchauffement climatique et les pandémies, les chaines d’approvisionnement ont altérées. Mais ce qui est plus passionnant c’est qu’il y a une belle analyse générale mais des exemples concrets. L’auteur nous dit : regardez la numérisation, on pense qu’elle est acquise pourtant elle s’est arrêtée à la porte des usines et l’arrivée de la 5G va permettre de synchroniser le cycle « je produis, je vends et je livre » et ça ça permet de reprendre une fabrication quasiment à la demande (exemple de Zara) et ça pour que ça fonctionne faut produire au plus près du consommateur donc localement et pas avec une chaîne de valeur de mondiale. Autre exemple, les imprimantes 3D, elle réduit le nombre de pièce nécessaire et donc le commerce des composants qui est l’essentiel du commerce mondial. BMW avait besoin de 350 pièces pour fabriquer un turbopropulseur, avec la 3D elle le construit en 12 pièces. L’avenir est au made in local donc moins de mondialisation, c’est une bonne nouvelle pour un monde plus écologique et plus social.
Cette liste est évidemment non exhaustive et pour une partie inspirée de l’émission On n’arrête pas l’éco du samedi 26 décembre, sur France Inter.