Les ouvrages les plus utiles à citer en dissertation de HGG #03 Europe
Dans la filière ECS, l’HGG est une matière très importante, avec des coefficients au concours qui vont de 4 à 7.
L’exercice roi de cette épreuve est bien évidemment la dissertation, redoutée de nombre d’étudiants.
Une des clés de la réussite dans cet exercice est la maîtrise de références et d’ouvrages qui viennent appuyer l’argumentation (parce qu’il ne faut pas oublier que c’est avant tout un exercice de démonstration, et pas de récitation !)
Pour vous aider, à partir d’aujourd’hui, Mister Prépa vous propose une série d’articles sur les ouvrages les plus utiles à citer et maîtriser pour réussir la dissertation de géopo, découpée par aires continentales (Asie, Europe, Afrique et Moyen-Orient, Amérique). Vous trouverez une liste d’ouvrages ainsi qu’un petit résumé plus ou moins développé de l’idée qui y est avancée.
Certaines références sont plus ou moins développées, libre à vous d’approfondir les recherches ! Grâce à cela vous aurez en votre possession un bon nombre de références sur des thèmes importants du programme de géopolitique de 2ème année.
Après l’Afrique et le Moyen-Orient et l’Asie, on enchaîne avec les ouvrages sur l’Europe !
Qu’est ce qu’une nation ?, E. Renan, 1882
L’auteur y définit sa conception de la nation, qui est en fait la conception française : la nation sert un projet politique, c’est une communauté politique.
Une nouvelle philosophie de l’histoire, Herder, 1774
L’auteur y définit une autre conception de la nation, la conception allemande : pour lui la nation est une unité culturelle, idée que l’on retrouve au travers du concept de Volkgeist.
Discours à la nation allemande, Fichte, 1807
L’auteur développe encore un peu plus la conception allemande de la nation, expliquant que l’esprit de celle-ci se transmet de génération en génération.
Ces trois ouvrages sont importants pour la définition du concept de nation, dans le cadre d’un sujet sur la question de la nation en Europe par exemple.
La contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance, P. Rosanvallon, 2003
Ces deux ouvrages définissent ce que sont les démocraties illibérales et le courant de l’illibéralisme. Ces idées se retrouvent appliquées en Europe de l’Est notamment, et en Hongrie en particulier, avec l’avènement de Viktor Orban.
En 2014, Viktor Orbán, Premier ministre hongrois depuis 2010, affirme dans un discours vouloir construire un État illibéral, un État non libéral. Il ne nie pas les valeurs fondamentales du libéralisme mais il ne fait pas de cette idéologie un élément central de l’organisation de l’Etat. Il veut prendre exemple sur des systèmes qui ne sont pas des démocraties libérales comme Singapour, la Chine, l’Inde, la Turquie et la Russie. Selon lui, afin de répondre à un besoin de compétitivité économique à l’échelle internationale, l’État illibéral présente un nouveau pivot identitaire, la Nation, dont la protection des intérêts justifierait une limitation, voire un détachement par exemple des libertés fondamentales ou de l’État de droit.
Mémoire pour rendre la paix perpétuelle en Europe, abbé de Saint-Pierre, 1713
Dans cet ouvrage, l’auteur énonce pour la première fois un projet de construction européenne. Il voudrait mettre en place un « projet de l’union des princes chrétiens pour rendre la paix perpétuelle en Europe ». On retrouve ainsi l’idée d’une construction européenne qui pacifie le continent, ce qui sera démontré par la suite.
Paneuropa, R. von Coudenhove-Kalergi, 1923
Dans ce manifeste, le comte Coudenhove-Kalergi appelle à la formation d’une « Union paneuropéenne », union qui lui semble le seul moyen d’éviter que se reproduise la catastrophe de 14-18. Comme il le dit, « L’Europe, dans son morcellement politique et économique, peut-elle assurer sa paix et son indépendance face aux puissances mondiales extra-européennes qui sont en pleine croissance ? »
Son idée se concrétise en 1926 à Vienne, lorsqu’est créée l’Union paneuropéenne internationale (UPI), à laquelle va notamment participer Aristide Briand.
Le déclin de l’Europe, A. Demangeon, 1920
L’auteur met en évidence la fin de la domination économique de l’Europe après la Première Guerre mondiale. Dépassant l’euphorie et l’illusion suscitées par la victoire française de 1918, il y analyse avec lucidité les différents aspects de la crise à laquelle s’est trouvée confrontée l’Europe au lendemain de la 1ère guerre mondiale sur le plan démographique, politique, économique, social et culturel, et s’interroge sur la réalité et la profondeur du déclin dans lequel semblait vouloir s’enfoncer le vieux continent.
Quand l’Europe improvise. 10 ans de vie politique, Luuk van Middelaar, 2018
Dans son ouvrage, l’auteur tente d’élaborer une nouvelle théorie politique de l’intégration européenne à l’aune des événements qui l’ont secouée depuis la crise.
Selon lui, les crises que l’Europe a traversées l’ont autant bouleversée que transformée. Elle est soudainement passée d’une phase d’optimisme passif à une phase plus tumultueuse, caractérisée par des événements imprévus auxquels elle doit réagir sans préavis. À l’édiction de normes est soudainement venue se greffer la prise de décisions. Dans ce contexte, ce que l’auteur nomme la base architectonique européenne, à savoir la machine de production de règles par la dépolitisation, ne suffit plus. Lui succède une dynamique nouvelle par laquelle, paradoxalement, l’Europe émerge politiquement au-delà du cadre institutionnel formel.
L’auteur construit surtout son argumentaire autour d’une transformation marquée par : « le passage d’un système purement tourné vers la politique de la règle à un système dans lequel l’Union est en mesure de mener en outre une politique de l’événement ». Autrement dit, alors qu’auparavant l’Europe édictait de nombreuses règles, elle est aujourd’hui passée à une phase où les décisions se font en réaction aux événements qui se produisent.
De fait les décisions de cette nouvelle Europe sont des « réponses communes aux besoins du moment, elles naissent d’un choc de convictions ».
La crise de l’euro, la crise des migrants ou la gestion de la crise ukrainienne ont été des illustrations parlantes cette politique de l’événement.
La norme sans la force. L’énigme de la puissance européenne, Zaki Laidi, 2005
L’auteur avance dans cet ouvrage une thèse importante sur la puissance de l’Union Européenne.
Selon lui, l’Union Européenne est une « puissance normative » : elle peut imposer des normes aux pays qui veulent commercer avec elle. Ces normes sont liées au respect des principes du libre-échange, de la concurrence, de l’environnement, des droits de l’Homme…
Selon Zaki Laidi, l’Europe ne sera jamais une grande puissance au sens politique et militaire, car cela reproduirait à l’échelle européenne l’idée de puissance comme suprématie, alors que c’est exactement ce que les Etats ont voulu combattre en s’associant.
Le retour des frontières, Michel Foucher, 2016
L’auteur y détaille la « refrontiérisation » qui est en cours actuellement dans le monde. Ainsi en Europe, la crise des migrants a provoqué le renforcement des frontières extérieures de l’Union Européenne face à l’apparente inefficacité de l’espace Schengen.
Cela peut être mis en relation avec l’actuelle crise liée à l’épidémie de Covid-19, face à laquelle les Etats européens ont également fermé leurs frontières et remis en cause les principes de l’espace Schengen.
Politiques industrielles pour l’Europe, E. Cohen, J.-H. Lorenzi, 2000
Les auteurs mettent en évidence le « paradoxe européen », qui correspond selon eux à l’incapacité de l’Europe à transformer ses bons résultats de recherche en succès commerciaux. En effet, la politique européenne de recherche court après deux objectifs opposés : raccrocher les pays européens sous-dévéloppés au peloton, et atteindre le même niveau d’excellence que celui des Etats-Unis.
Il y a donc une nécessité d’effectuer une refonte totale du système européen de R&D.
The Europan Rescue of the Nation State, A. Milward, 1992
L’auteur y explique que l’européanisation, c’est-à-dire la création d’institutions et de politiques communes, permet aux Etats de s’adapter aux évolutions de l’espace mondial. L’européanisation est vue comme une adaptation permettant aux Etats une sorte de sauvetage par l’intégration de certaines capacités nationales.