10h, la cloche retentit dans cette grande prépa parisienne. Le cours de Culture Générale débute. Près de 8 mois que les 10 000 préparationnaires bûchent sur le thème de l’Animal. Seulement, 15 min plus tard, les étudiants sont dissipés, incapables de se concentrer. Le professeur de philosophie n’arrive plus à capter l’attention de ses élèves. Les concepts abstraits, les philosophes classiques (Kant, Nietzsche,…etc) ou encore les écrivains contemporains ne captivent plus les élèves.
Le professeur sait alors comment reprendre la main. Il embraye sur La promesse de l’Aube, ce roman autobiographique de Romain Gary, repris au cinéma par Pierre Niney et Charlotte Gainsbourg. La salle est alors sans voix, comme si que la simple évocation de Pierre Niney suffisait à apaiser les esprits. Sous la voix du professeur, le calme est revenu, seul le bruit du crépitement des claviers est perceptible, tous sont là, bouche-bée, à écouter religieusement la façon dont Pierre Niney représente une facette de l’animal. La semaine dernière c’était Sauver ou Périr, l’histoire d’un pompier immolé par le feu pour sauver la vie de ses hommes. Là encore, cette référence avait alimenté nombre de copies du dernier concours blanc.
A la fin du cours, nous interrogeons ce professeur et nous répond « Pierre Niney est devenu un incontournable. Que j’en parle ou non, mes étudiants le citeront dans les copies, alors autant que l’analyse soit correctement faite. Et puis, c’est un phénomène grandissant. L’année dernière sur le désir, j’avais lu une trentaine de copies mentionnant Yves Saint Laurent pour représenter le désir de réussite, il y a deux ans, c’était Frantz lorsqu’il s’agissait de la mémoire. Cette année encore, j’ai le droit à ce phénomène, il est partout et est préféré, bien au-delà des philosophes classiques. »
Ce constat est largement partagé, Philippe Lonval*, professeur de philosophie dans une prépa niçoise le confirme également « Au début, Pierre Niney était la référence originale, aujourd’hui, c’est comme un classique, presque ancré dans les moeurs des correcteurs. » D’autres ont même été contraints de fixer des limites, « pas plus de deux œuvres de Pierre Niney par copie, après c’est too much » clame ce professeur dans une prépa lyonnaise.
En tout cas, une chose est certaine, le jeune prodige du cinéma français n’a pas fini de faire parler de lui au sein des classes préparatoires. Reste encore à savoir si cet eldorado de références sera apprécié par les correcteurs cette année…
*Le nom a été changé
Poisson d’Avril ! 🙂