[ENQUÊTE] L’évolution des frais de scolarité : Combien coûte une Grande École française ?
L’évolution des frais de scolarité : Combien coûte une Grande École française ?
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N’hésitez pas à consulter la rubrique « Découvrir les Grandes Écoles » qui recense des informations détaillées sur l’intégralité des Grandes Écoles.
Il y a maintenant quelques semaines, nous avons lancé cette courte série pour découvrir les écoles autrement via des comparaisons ludiques et intéressantes.
Place aujourd’hui au 5ème épisode portant sur l’évolution des frais de scolarité au sein des Grandes École française. Si vous avez manqué un épisode de cette série, n’hésitez pas à consulter les épisodes précédents :
-Épisode 1 : la signification “cachée” des noms et logos des Grandes Écoles
-Épisode 2 : classement des écoles par ancienneté
-Épisode 3 : les devises des Grandes Écoles
-Episode 4 : Le réseau alumni : explications et classement par école
Le seuil des 50 000€ est désormais dépassé pour les Parisiennes (HEC Paris, ESSEC BS et ESCP BS). Mais outre cela nous pouvons remarqué une hausse généralisée des frais pour l’ensemble des Grandes Écoles de commerce et de management en France avec une évolution moyenne de plus de 75% sur la dernière décennie. Les frais de scolarité d’ESCP BS, d’emlyon bs et d’Audencia BS ont même doublé, tandis que l’Institut des Mines-Télécom Business School a connu une multiplication par 6 sur la même période, mais restant toutefois la Grande École Post-Prépa la moins cher de France. Cela est également accentué par la période de “césure”. Les étudiants souhaitent de plus en plus effectuer une période stage plus importante ou partent à l’international ce qui augmente le temps d’étude et ainsi le coût général bien que cette année supplémentaire reste à des tarifs peu onéreux voire gratuit !
L’évolution des frais de scolarité de 2009 à 2020

L’évolution générale des frais de scolarité sur la dernière décennie

Bien que la plupart des Business Schools mettent en place des mesures d’aide au financement : bourses sur critères sociaux ou excellence académique, aide au logement, alternance ou apprentissage etc. Ces frais peuvent être de véritables freins pour des étudiants n’ayant pas les moyens ou garants nécessaires (dans le cadre d’un prêt bancaire).
N’oublions qu’à cela il faut ajouter la vie étudiante, mais également les frais de vie (logement, transports etc.) ce qui rend l’addition très salée.
Pourquoi cette hausse généralisée et soudaine ?
A l’origine, les Grandes Écoles de commerce et de management étaient des services des chambres de commerce et d’industrie (CCI) ayant pour rôle de former des cadres aptes à occuper des postes de direction. Depuis des années, ces écoles font face au désengagement croissant des chambres de commerce, qui étaient jusqu’à peu l’un des principaux pourvoyeurs de fonds des écoles. À titre d’exemple d’ici 2021, les trois Parisiennes verront leurs dotations passer de plusieurs dizaines de millions d’euros à… 0 euro.
Lire plus : Les frais de scolarité des écoles de commerce continuent de s’envoler (Figaro Etudiant)
Il est plus que nécessaire pour les Grandes Écoles françaises de rivaliser avec les grandes institutions internationales et cela se traduit par des infrastructures toujours plus innovantes (on peut se référer ici au récent campus de multiples écoles telles que l’EDHEC, SKEMA, ESSEC, NEOMA, EM Normandie ou emlyon d’ici 2022), des travaux de recherches etc. En bref tout ce qui peut assurer le rayonnement international de l’école. C’est le jeu de la concurrence internationale.
L’augmentation des frais de scolarité des écoles de commerce marque ainsi un important besoin de développement. Souvent privées ou consulaires, les subventions publiques (chambres de commerce, villes, régions) et la taxe d’apprentissage versée par les entreprises baissent depuis plusieurs années. Ces écoles doivent généralement assumer la plus grande partie de leurs dépenses, tout en renforçant leur ouverture internationale.
Et à l’échelle internationale ?
À ce niveau là les écoles françaises ne sont pas à plaindre puisque les frais moyens sont bien en dessous des universités américaines ou étrangères de manière générale comme nous pouvons le constater avec le tableau ci-dessous.
ÉCOLES | FRAIS DE SCOLARITÉ ANNUEL |
---|---|
MIT (USA) | 54 500 € |
USC Marshall (USA) | 50 800 € |
Yale (USA) | 49 500 € |
NYU Stern (USA) | 48 600€ |
Stanford (USA) | 46 700€ |
Princeton (USA) | 46 000€ |
Wharton (USA) | 45 600€ |
Harvard (USA) | 42 200€ |
Berkeley (USA) | 40 900€ |
Imperial College (UK) | 32 900€ |
McGill (Canada) | 32 000€ |
Oxford (UK) | 28 700€ |
LSE (UK) | 23 500€ |
Cambridge (UK) | 22 500€ |
IE Madrid (Spain) | 21 000€ |
ESADE (Spain) | 17 000€ |
Bocconi (Italy) | 14 500€ |
MOYENNE ECOLE FRANÇAISE | 12 800€ |
St Gallen | 6 000€ |
LMU Munich | 300€ |
On constate ainsi que les frais annuels de certaines écoles américaines sont équivalents aux frais totaux d’écoles françaises à l’instar d’HEC Paris par exemple. En revanche, il est intéressant de se pencher sur les salaires moyens à la sortie de ces universités américaines, qui sont nettement supérieurs à ceux des salaires français. Plutôt logique, en fin de compte, dans des pays où le coût de la vie (logement, frais de vie, frais médicaux, impôts etc) sont bien souvent supérieurs à ce que l’on peut trouver dans l’Hexagone.
Quels seront les frais de scolarité pour l’année 2020 ?
Frais par ordre croissant :
RANG | ÉCOLES | FRAIS DE SCOLARITÉ TOTAUX 2020 | FRAIS DE CÉSURE | FRAIS DE SCOLARITÉ SANS CÉSURE |
---|---|---|---|---|
1 | HEC Paris | 52 320€ | 2 400€ | 49 920€ |
2 | ESCP Business School | 51 200€ | 800€ | 50 400€ |
3 | ESSEC Business School | 51 100€ | 1 600€ | 49 500€ |
4 | EDHEC Business School | 49 200€ | 2 700€ | 46 500€ |
5 | emlyon business school | 48 200€ | 500€ | 47 700€ |
6 | Audencia Business School | 46 200€ | 1 950€ | 44 250€ |
7 | Grenoble Ecole de Management | 44 655€ | 1 185€ | 43 470€ |
8 | SKEMA Business School | 43 000€ | 1 000€ | 42 000€ |
9 | NEOMA Business School | 40 800€ | 300€ | 40 500€ |
10 | TBS | 39 700€ | 700€ | 39 000€ |
11 | KEDGE Business School | 38 400€ | 0€ | 38 400€ |
12 | Rennes School of Business | 37 900€ | 700€ | 37 200€ |
13 | ISC Paris | 37 300€ | 3 000€ | 34 300€ |
14 | Montpellier Business School | 36 200€ | 0€ | 36 200€ |
15 | Burgundy School of Business | 35 200€ | 700€ | 34 500€ |
16 | INSEEC Grande Ecole | 34 400€ | 550€ | 33 850€ |
17 | EM Normandie Business School | 34 000€ | 1 000€ | 33 000€ |
18 | ISG International Business School | 33 950€ | 450€ | 33 500€ |
19 | La Rochelle Business School | 33 700€ | 1 000€ | 32 700€ |
20 | ICN Business School | 33 600€ | 1 000€ | 32 600€ |
21 | Brest Business School | 30 500€ | 800€ | 29 700€ |
22 | ESC Clermont Business School | 28 550€ | 800€ | 27 750€ |
23 | South Champagne Business School | 27 742€ | 1 342€ | 26 400€ |
24 | EM Strasbourg Business School | 26 300€ | 800€ | 25 500€ |
25 | Institut Mines-Télécom Business School | 24 350€ | 1 100€ | 23 250€ |
Frais par ordre décroissant :
RANG | ÉCOLES | FRAIS DE SCOLARITÉ TOTAUX 2020 | FRAIS DE CÉSURE | FRAIS DE SCOLARITÉ SANS CÉSURE |
---|---|---|---|---|
1 | Institut Mines-Télécom Business School | 24 350€ | 1 100€ | 23 250€ |
2 | EM Strasbourg Business School | 26 300€ | 800€ | 25 500€ |
3 | South Champagne Business School | 27 742€ | 1 342€ | 26 400€ |
4 | ESC Clermont Business School | 28 550€ | 800€ | 27 750€ |
5 | Brest Business School | 30 500€ | 800€ | 29 700€ |
6 | ICN Business School | 33 600€ | 1 000€ | 32 600€ |
7 | La Rochelle Business School | 33 700€ | 1 000€ | 32 700€ |
8 | ISG International Business School | 33 950€ | 450€ | 33 500€ |
9 | EM Normandie Business School | 34 000€ | 1 000€ | 33 000€ |
10 | INSEEC Grande Ecole | 34 400€ | 550€ | 33 850€ |
11 | Burgundy School of Business | 35 200€ | 700€ | 34 500€ |
12 | Montpellier Business School | 36 200€ | 0€ | 36 200€ |
13 | ISC Paris | 37 300€ | 3 000€ | 34 300€ |
14 | Rennes School of Business | 37 900€ | 700€ | 37 200€ |
15 | KEDGE Business School | 38 400€ | 0€ | 38 400€ |
16 | TBS | 39 700€ | 700€ | 39 000€ |
17 | NEOMA Business School | 40 800€ | 300€ | 40 500€ |
18 | SKEMA Business School | 43 000€ | 1 000€ | 42 000€ |
19 | Grenoble Ecole de Management | 44 655€ | 1 185€ | 43 470€ |
20 | Audencia Business School | 46 200€ | 1 950€ | 44 250€ |
21 | emlyon business school | 48 200€ | 500€ | 47 700€ |
22 | EDHEC Business School | 49 200€ | 2 700€ | 46 500€ |
23 | ESSEC Business School | 51 100€ | 1 600€ | 49 500€ |
24 | ESCP Business School | 51 200€ | 800€ | 50 400€ |
25 | HEC Paris | 52 320€ | 2 400€ | 49 920€ |
Mais finalement, est-ce rentable une école française ?
Une Grande École se rentabilise extrêmement bien à la sortie lorsque l’on voit les enquêtes de satisfaction publiées par les écoles ou tout simplement les salaires annuels moyen à la sortie si l’on veut calculer le retour sur investissement rapidement.
Mais lors des récents sondages qu’on établi sur les critères des préparationnaires, les frais de scolarité ne sont pas pris en compte par la moitié des étudiants dans leur choix d’école.
Lire plus : Quels sont les critères des préparationnaires dans leur choix d’école ?
Les Grandes Écoles (membres de la Conférence des Grandes Écoles) jouissent d’un prestige supplémentaire auprès des employeurs ou recruteurs à l’échelle nationale mais également internationale pour les écoles accréditées. Le Programme Grande École a un coût considérable certes, mais la qualité de la formation, le réseau et la reconnaissance du diplôme sont tels d’autant qu’aucune formation en France n’assure des débouchés semblables.
Il faudrait néanmoins trouver des solutions concrètes dans les années à venir afin de démystifier l’accessibilité à l’éducation supérieure.

Un logique endettement ?
Selon le cycle de vie de F.MODIGLIANI : “pendant la période de jeunesse, principalement consacrée à la formation, le revenu est faible ou nul. Comme la consommation est supérieure au revenu, S1 représente une désépargne : la richesse diminue. Sauf héritage initial, elle est négative (endettement). Dans la seconde période, le revenu devient supérieur à la consommation : S2 est une épargne et la richesse augmente jusqu’à devenir positive, ce qui permet de consommer plus qu’on ne gagne dans la troisième étape du cycle de vie (S3 est une désépargne). La richesse peut être nulle ou positive en fin de vie selon les hypothèses.” (Alternative Economique)
