L'intégration économique en Europe
ECE/ECS/ECT
L’UNION EUROPÉENNE
Le marché unique européen, qu’est-ce que c’est ?
Contrairement à l’Union Douanière (= absence de droits de douane et de quotas entre les pays participants et fixation d’un Tarif Extérieur Commun), le Marché Unique suppose quant à lui la libre circulation des facteurs de production que sont le travail et le capital. La construction de cet espace unifié implique la poursuite d’un processus d’harmonisation des normes entre les pays.
Mais toutes les étapes nécessaires à la création d’un marché commun efficace n’ont pas été correctement accomplies en Europe ce qui a crée un véritable débat remettant en question l’intérêt de l’Union Européenne (ex : il n’y a pas d’harmonisation en ce qui concerne la
fiscalité européenne, ce qui aboutit à une situation indésirable de dumping en Irlande).
L’institution du marché unique aura néanmoins permis :
- la baisse des prix grâce à une concurrence plus accrue
- l’élargissement du marché et donc la réalisation d’économies d’échelle
- la quasi disparition des coûts de transaction pour le commerce intra Union Européenne
- la mise en place d’un « régionalisme éducateur » ; c-à-d l’incitation à pénétrer d’abord le marché européen puis de s’ouvrir dans un second temps à la concurrence internationale
L’Union Européenne demeure toutefois vivement critiquée en raison de la complexité de son fonctionnement. La prise de décision collective est rendue difficile par l’hétérogénéité des pays membres et se bute à la nécessité d’avoir l’unanimité. L’existence de plusieurs lieux de décisions (Bruxelles, Luxembourg, Strasbourg) ne fait que complexifier le système. Certains critiquent aussi le lobbying des multinationales et la perte de liberté décisionnelle au niveau national. D’autres pensent que l’Union Européenne renforce l’insécurité en favorisant la libre circulation de criminels.
Voici maintenant un très bref résumé de la situation actuelle de l’Union Européenne :
Constats
- crise d’endettement public
- ralentissement de la croissance potentielle
- accroissement des inégalités (cf coefficient de Gini)
Causes
- découragement des investissements à faible rentabilité financière
- politique monétaire restrictive ne favorisant pas l’investissement
- faiblesse des gains de productivité donc la croissance est atone
- insuffisance des politiques d’innovation conduite par l’État
Défis
- nécessité d’une plus grande stabilité financière
- stratégie EU2020 : croissance verte, intelligente et inclusive
- évolution de la gouvernance européenne vers plus de coordination
LA ZONE EURO
La théorie des Zones Monétaires Optimales :
Elle a été développée par Robert Mundell dans les années 60. Elle explique les conditions et les effets de la mise en place de la monnaie unique. Selon Robert Mundell, il y a au sein de la zone euro : une forte rigidité des prix et des salaires, une faible mobilité des facteurs travail et capital, une absence de budget fédéral ainsi qu’une faible coordination des politiques budgétaires nationales.
Il estime alors que la zone euro n’est pas une Zone Monétaire Optimale.
Selon Robert Mundell, une zone monétaire est optimale si elle dispose des instruments suivants pour pouvoir résorber un déséquilibre :
- la flexibilité des prix et/ou des salaires car une variation de prix a le même effet qu’une dévaluation/dépréciation de la monnaie qui, elle, est impossible au sein de la zone euro
- la mobilité du facteur travail pour résoudre les déséquilibres sur le marché du travail via les flux migratoires permettant d’allouer les travailleurs à l’endroit où on en a besoin
- la mobilité du facteur capital via les marchés financiers des pays à excédent de financement (expansion) vers les pays à besoin de financement (récession)
- la mise en œuvre de politiques budgétaires coordonnées
- les transferts financiers via un budget fédéral
Pour remédier à ces problèmes, la zone euro a mis en place divers outils de coordination :
Le Pacte de Stabilité et de Croissance
Il permet de coordonner les politiques budgétaires de chaque pays et donc d’unifier les pratiques.
Ce dernier permet de sanctionner un pays si son déficit public dépasse 3% du PIB ou si sa dette publique dépasse 60% du PIB selon les critères de convergence établis par le traité de Maastricht.
Le Mécanisme Européen de Stabilité
L’UE s’était dotée, depuis 2010, d’un Fonds Européen de Stabilité Financière (fonds de secours). Depuis 2012, le MES vient remplacer le FESF en fournissant une meilleure assistance aux pays de la zone euro en difficulté financière. Ce fonds de soutien permet d’emprunter à un faible taux sur les marchés financiers pour pouvoir ensuite prêter cet argent aux pays en besoin de financement.
L’Union Bancaire
Elle a pour but de rendre impossible la socialisation des pertes des banques (c-à-d lorsque la population doit financer la dette des banques via la hausse des prélèvements obligatoires).
L’Union Bancaire repose sur 3 piliers :
- un règlement obligeant les banques à disposer d’une réserve
- une surveillance par la BCE des 130 plus grandes banques européennes
- un mécanisme de résolution prévoyant la possibilité de procéder à un « sauvetage » économique dans une logique de solidarité entre banques via la création d’un fonds commun
Mais la zone euro fait toujours face à un trilemme qu’elle doit impérativement résoudre :
Atteindre en même temps l’objectif de stabilité des prix, celui de discipline budgétaire et mettre en œuvre des réformes structurelles pour flexibilisant les marchés est tout simplement impossible.
Pour résoudre ce trilemme, deux changements majeurs doivent être apportés au cadre européen de gouvernance économique. Premièrement, remplacer le banquier central conservateur par un banquier central progressiste, et deuxièmement remplacer la discipline budgétaire par l’accommodation budgétaire dans l’objectif de rendre le fonctionnement moins rigide.
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