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Les meilleurs livres de 2022 pour préparer l’épreuve d’ESH

Sommaire

A quelques semaines des concours, profitez de cet article qui recense les livres forts de l’année 2022 qui sont facilement mobilisables dans vos copies ! L’actualité est très valorisée par les correcteurs, connaître les dernières sorties de l’année est primordial pour performer.

 

Histoire mondiale du protectionnisme d’Ali Laïdi

Pour définir le protectionnisme, Ali Laïdi s’appuie sur une définition politique avec le terme protection, c’est-à-dire revenir à notre contrat rousseauiste en renonçant à l’utilisation de sa violence personnelle pour se défendre à condition de rentrer dans le groupe et que le groupe assure sa défense. Ce que l’auteur montre, c’est que malgré le fait que nous vivions dans un monde de libre-échange, historiquement, il y a eu plus de périodes protectionnistes que libre-échangistes. Cela vient du commerce car les véritables échanges arrivent au 15ème siècle et avec les grandes découvertes, le commerce va se multiplier. Puis, la révolution industrielle, soit le moment où les coûts de production et les coûts de transport baissent permettent l’avènement du commerce. Concrètement, la Grande-Bretagne, un pays très protectionniste à l’époque, mais qui possède l’hégémonie des mers, décide de vendre le libre-échange car c’est leur intérêt. Historiquement, les agents économiques participent au libre-échange lorsqu’il n’y a pas de menaces mais se sentant menacés, ils ont tendance à vouloir se protéger et donc à revenir au protectionnisme. Or depuis 2008, beaucoup de pays se sentent menacés par l’émergence de pays autrefois en développement.

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Faut-il attendre la croissance ? de Dominique Méda et Florence Jany-Catrice

Ce livre nous replonge depuis la fin des années 1970 et la parution du rapport Meadows, un moment où le seul souhait pour nos sociétés est que la croissance revienne ! Or partout en Europe la croissance semble essoufflée. Parallèlement, la prise de conscience de l’urgence de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, intimement liées à l’activité économique et responsables pour partie du dérèglement climatique, est de plus en plus forte. Poursuivre la croissance à tout prix, est-ce raisonnable sur une planète marquée par la finitude, notamment des ressources naturelles ? D’où l’interrogation qui traverse tout cet ouvrage : la croissance est-elle encore réalisable et souhaitable ? Premier élément de réponse, la croissance verte n’est pas la solution car c’est une croissance moins intensive en émission de gaz à effet de serre or face aux enjeux actuels, la priorité est de baisser les émissions. Il faut passer à un monde de post-croissance, qui selon les auteurs et toutes les études disponibles, ne serait pas préjudiciable à l’emploi car la transition écologique créée plus d’emplois qu’elle n’en détruit. Le dernier chapitre appelle à rompre avec les gains de productivité, avec moins de mondialisation et donc à produire plus cher car on produira de façon plus durable et de meilleure qualité.

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Growth for Good de Alessio Terzi

C’est un livre qui démonte le mythe selon lequel il est possible de se passer de la croissance économique. L’auteur explique que nous sommes dans un monde très endetté donc si les acteurs économiques ne perçoivent pas de croissance à moyen et long terme, cela devient très dangereux car ils pourront faire défaut. De plus, dans une optique de redistribution massive vers les plus modestes pour assurer la transition écologique, le financement de cette opération coûteuse pourrait être délicat dans un monde post-croissance. Il rappelle également qu’historiquement, les emplois sont liés à la croissance économique. Pour se passer de la croissance, il faudrait se passer du mécanisme de l’offre et de la demande pour fixer, ce qui conduirait à une économie suradministrée. Le capitalisme peut se charger de faire décroitre les secteurs trop polluants en modifiant les préférences des consommateurs vers des secteurs moins polluant, notamment grâce au signal prix, à l’image de ce que fait l’Europe avec la taxe carbone.

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Le temps de la démondialisation de Guillaume Vuillemey

Guillaume Vuillemey s’intéresse au concept de mondialisation dans un moment où les frontières semblent de plus en plus importantes. Selon lui, la mondialisation a souvent été mal comprises car son trait dominant n’est pas l’allongement des distances, mais la déterritorialisation : multinationales et ultra-riches ont pu se soustraire aux réglementations et s’abstenir de toute contribution au bien commun, notamment par l’évasion fiscale et réglementaire, ainsi que par la mise en concurrence de tous les systèmes juridiques de la planète. En se penchant sur la responsabilité des entreprises (RSE), un terme à la mode, il explique que cette dernière ne devrait pas prendre la forme de dons à des ONG défendant l’environnement mais à une responsabilité avant tout territoriale : il devrait s’agir pour les entreprises de s’insérer au mieux dans un tissu économique local, dans un milieu naturel particulier, sans conduire à leur bouleversement ou à leur disparition. Actuellement, nous aurions besoin de protectionnisme mais par celui de la théorie économique qui consisterait simplement à ériger des barrières pour soyer notre mode de vie mais un protectionnisme qui nous protégerait de tout ce qui ne se réduit pas à des valeurs monétaires, à des taux de croissance. En un mot, pour protéger des biens communs, qu’ils soient naturels, culturels, stratégiques, etc. Par exemple, des réglementations plus strictes sur l’origine des produits, visant à favoriser des circuits plus courts et une consommation plus locale.

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Successions – L’argent, le sang et les larmes de Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider

Ce livre est une enquête riche en révélations qui nous plonge dans les coulisses et les secrets de famille du capitalisme français. En effet, les auteurs ont passé en revue une douzaine de patriarches (Bolloré, Arnault, Bouygues, Lagardère…) et la conclusion est sans appel : la véritable richesse, c’est le capitalisme familial. En enquêtant sur les familles françaises les plus riches, on comprend que la mainmise du père est omnisciente que ce soit dans l’éducation (« Bernard Arnault élève les siens comme on entraîne des chevaux de course. »), dans le contrôle des sociétés malgré la succession ( « Vincent Bolloré a rebâti son empire pour le rendre désirable aux yeux de ses enfants. Mais il ne lâche rien. »). De nombreux autres exemples sont poignants pour comprendre le fonctionnement familial des plus grosses familles françaises et la nécessité pour ces dernières de construire leur héritage.

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Cette liste est évidemment non exhaustive et pour une partie inspirée de l’émission On narrête pas l’éco du samedi 24 décembre, sur France Inter.

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Damien Copitet
Je suis étudiant à SKEMA BS après deux années de classe préparatoire au lycée Gaston Berger (Lille). Nous nous retrouvons toutes les semaines pour l'actualité en bref