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Patrick Artus prend la parole sur la maitrise de l’endettement public !

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Dans une tribune du 15 juin 2023 publiée dans le périodique Les Echos, le directeur de la recherche et des études de Natixis, Patrick Artus, a pris la parole sur la maitrise de l’endettement public et de la politique économique à mener.

L’endettement public de la France a explosé

Le taux d’endettement public de la France atteignait 111,6 % du PIB à la fin 2022, contre 64,5 % du PIB à la fin 2007 : l’endettement public a progressé sur cette période de 47 points.  L’auteur de la tribune annonce qu’il « est très probable que dans le futur, les taux d’intérêt réels soient plus élevés que dans le passé, en raison de la réaction des Banques centrales à l’inflation, qui viendra notamment de la transition énergétique et des tensions sur le marché du travail dues au vieillissement démographique ».

Dans une situation de remontée des taux d’intérêt la charge budgétaire de la dette est prévue à 51,7 milliards d’euros dans la présentation du projet de loi de finances 2023, soit l’équivalent du budget de l’éducation nationale (59,7 milliards d’euros dans le projet de loi de finances 2023). Patrick Artus le dit, « on voit bien qu’on ne peut pas prolonger cette tendance ». De plus, selon les dernières prévisions de l’Insee, les taux de croissance attendus des prochains semestres est très faible, or si le taux d’intérêt réel à long terme passe au-dessus du niveau de la croissance réelle de long terme, et si le déficit public primaire, hors intérêt sur la dette, reste à son niveau présent, à terme, le taux d’endettement public continuera d’augmenter, ce qui conduirait probablement, à long terme, à une crise de la dette publique.

Pour éviter une crise de la dette publique, il est impératif de prendre des mesures pour réduire le taux d’endettement en France. Plusieurs politiques économiques peuvent être envisagées dans ce contexte.

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Les politiques économiques à mettre en place selon Patrick Artus

Pour Patrick Artus, la première approche consiste à adopter une politique budgétaire restrictive, avec des excédents budgétaires primaires (hors intérêts sur la dette publique). Cela implique de réduire les dépenses publiques et d’augmenter les recettes, ce qui permettrait une diminution progressive du taux d’endettement public. Lorsqu’on consulte le programme de stabilité du gouvernement français sur la période 2023-2027, on voit bien que cette politique est adoptée : la dépense publique en volume est prévue en augmentation de 0,6 % par an, contre 1,5 % entre 2003 et 2017. Cependant, il est essentiel d’évaluer la faisabilité d’une telle politique, compte tenu des besoins importants en dépenses et investissements publics.

La deuxième option est de maintenir les taux d’intérêt réels à long terme à un niveau bas, inférieur à celui de la croissance économique réelle. Le directeur de la recherche et des études de Natixis souligne que cette approche nécessiterait une politique monétaire expansionniste, mais elle pourrait compromettre l’objectif d’inflation fixé à 2%. Il est également important de noter qu’obtenir un consensus au sein de la zone euro pour maintenir des taux d’intérêt bas pourrait être difficile.

Une troisième politique consiste à mettre l’accent sur des réformes structurelles visant à stimuler la croissance économique. Par exemple, les réformes des retraites ou des lycées professionnels pourraient favoriser une croissance accrue des dépenses publiques sans entraîner une augmentation de l’endettement public. Le gouvernement affirme qu’« elles permettraient d’obtenir une croissance sur la période 2023-2027 de presque 1,6 % par an, contre 1,3 % par an de 2010 à 2019 ». Toutefois, il est essentiel de prendre en compte le temps nécessaire pour que les effets de telles réformes se manifestent, et il est possible que l’impact attendu ne soit pas atteint dans les délais souhaités.

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Pour conclure, afin d’éviter une crise de la dette publique et de faire face à une éventuelle hausse des taux d’intérêt réels, différentes mesures peuvent être envisagées, telles qu’une politique budgétaire restrictive, le maintien de taux d’intérêt bas ou la mise en œuvre de réformes structurelles pour stimuler la croissance économique. Il est cependant crucial de trouver un équilibre entre ces différentes approches afin de garantir la stabilité financière à long terme.

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Damien Copitet
Je suis étudiant à SKEMA BS après deux années de classe préparatoire au lycée Gaston Berger (Lille). Nous nous retrouvons toutes les semaines pour l'actualité en bref